ANGE
Nom — Ange
Race — Bâtard
Sexe — Hongre
Âge — Adulte
Souvenir, présent, avenir...
Son passé — Ange nait dans une écurie. Choyé de tous pour sa beauté, il connait une vie tranquille et grandit sans s’inquiéter de rien. Sa mère est douce, son père inconnu, et tous les humains le couvrent de caresses et de bisous. Il est rapidement le centre de l’attention. Il adore cela. Sa douceur naturelle et sa docilité font de lui la « proie » prioritaire de ses maîtres.
À deux ans, la sentence tombe. Après une piqûre, il s’endort et à son réveil, on l’a allégé de deux poids bien pendants entre ses cuisses. La honte le gagne, il se referme, ne veut plus approcher personne. C’est sa mère qui le sort de là, l’aide à surmonter son traumatisme. Même castré, Ange reste Ange. On ne lui a pas enlevé son identité.
Ange redevient le mâle naïf, insouciant et docile qu’il était. Il approche à nouveau les mains qu’on lui tend, se laisse caresser et goûte à l’affection des humains. Rien ne le rend plus heureux que d’être choyé, touché et regardé. On vante sa beauté, sa finesse et sa douceur. Son nom résonne comme un destin fabuleux.
Puis viennent ses trois ans. Les humains ne se contente plus de le toucher, de le regarder se pavaner devant le monde. On lui accroche toutes sortes de choses au corps, on essaie de le monter. Ange ne se laisse pas faire. Tout le monde croyait que le débourrage se passerait bien, lui-même n’aurait pas déprécié d’être sorti en concours, de montrer au monde à quel point il est beau. Mais ses muscles fragiles le tirent, ses os fins lui font mal. Il ne veut pas d’un poids sur son dos, il ne supporte pas.
À ses quatre ans, Ange n’est toujours pas prêt. Il devient violent avec les humains, même s’il s’en veut instantanément. Castré, il ne peut pas non plus se reproduire et devient vite un poids mort pour l’écurie. Certains cavaliers proposent de l’acheter. Tant pis pour le débourrage. Mais Ange aime les grands espaces, même s’il les parcourt à sa propre vitesse. Il n’aurait jamais supporté un petit pré, ni même un box – prison dans laquelle il a toujours refusé d’entrer.
Sa mère le met en garde. Il ne doit pas rester. S’il ne se laisse pas faire, ils vont le tuer. Ange ne comprend pas. Naïf, il croit que les humains continuent de l’aimer. N’est-il pas le plus beau ? Le plus doux ? Le plus gentil ? Tout le monde le dit ! Elle s’énerve, lui dit que cela ne suffit pas, qu’ils se débarrasseront de lui. Ils ne peuvent pas s’occuper d’un mâle inutile. Ange ne veut toujours pas partir. Il comprend que fuir, c’est se séparer de sa mère, la seule jument qu’il a jamais connue. Il ne l’accepte pas. Que fera-t-il, seul, dans la nature ? Il ne survivra pas.
Puis vient ce jour maudit. Il fait tomber la fille du propriétaire. Elle continuait de croire qu’elle pouvait le débourrer, qu’Ange n’est pas une brute et ferait un hongre de concours idéal. Il aimait tant ses caresses et ses mots doux ! Mais il n’a pas supporté. Il s’est débattu et elle est tombée. Il ne l’a pas tuée, non, mais il l’a blessée. Gravement, à ce qu’on dit. Il s’en veut. Il l’aimait tellement !
Ange est considéré violent et dangereux. Sa mère le presse de s’en aller. Il n’y a rien d’autre à faire, il ne peut plus rester. Elle l’aide dans sa fuite, le pousse quand il recule, le force à passer le grillage qu’elle a elle-même arraché. Il l’implore de venir, de l’aider, mais sa mère est vieille et n’en a pas la force, ni l’envie. Elle reste à l’écurie.
Ange s’enfuit.
Le hongre pleure toutes les nuits. Elle n’est pas avec lui et la jolie fille est partie. Il désespère. Le monde dehors est violent et méchant. On le critique parce qu’il n’est pas entier. On s’insurge qu’il ne soit pas une jument. On se méprend et c’est de sa faute. Il n’aime pas les insultes, mais il ne sait pas répondre et ne sait pas se battre. Il fuit la queue entre les jambes et baisse la tête. Il survit.
Les années passent. Ange continue de vagabonder. Il rencontre de drôles de personnages, s’amuse de la vie, essaie d’oublier ce qu’il a laissé derrière lui. Il s’amourache, se défait à contre-cœur, ne pouvant donner à sa belle ce qu’elle attend. Il continue sa route, mais déjà il ne pleure plus l’écurie. Il apprend à vivre seul, à supporter les gens. Il aime tout le monde, mais sa gentillesse n’est pas toujours appréciée. On le prend pour un idiot, on lui reproche de ne pas avoir d’avis, de se laisser faire et d’obéir trop facilement. On le critique parce qu’il aime n’importe qui. Il n’y peut rien s’il les apprécie. Il ne veut pas finir seul, mais il n’ose pas le dire.
Il s’amourache et casse à nouveau. Les juments l’aiment bien, mais comme ami seulement. Que faire avec un hongre à part échanger des mots doux ? Il ne s’énerve même pas quand elles traînent près des étalons. Il laisse faire, il sourit, il est poli et obéit. Les étalons eux, préfèrent l’éviter. La beauté qu’il dégage et son calme à tout épreuve les stressent, les dérangent. Il n’a pas d’avis fixe, il dit toujours oui. Ils n’aiment pas sa façon de leur pardonner tout.
Il finit seul, comme toujours.
Plus de dix ans sont passés. Ange vagabonde encore. Il croise des gens, leur sourit, les écoute. Il est d’accord. Peu importe les mots, il est d’accord. On le rejette à nouveau, ce sont des vagabonds, comme lui, ils ne veulent pas rester. Alors il repart. Il garde en tête le doux visage de sa mère, la beauté de son premier amour. Il regrette parfois d’être castré, mais il n’y pense pas souvent. C’est à cause de ça qu’elle l’a quitté. Mais il n’y peut rien, alors il continue sa vie.
Un jour, il tombe sur l’île. Il ne sait pas trop comment, ni où il est. Il se dit que c’est joli. Il décide de rester, de faire le tour. Et peut-être qu’un jour, il sera à nouveau parti.
Sa psychologie — Ange prend son temps. Il fait les choses à son rythme et n’aime pas qu’on le brusque. Il n’en reste pas moins d’une passivité maladive. Éternel spectateur, il ne prend jamais part aux combats et, de manière général, il ne prend pas parti. Il ne s’énerve jamais et ne hausse pas la voix. Il est doux comme un agneau et a bien du mal à reprocher quoi que ce soit à quelqu’un. Il n’aime pas ne pas aimer et serait capable de trouver des qualités à louer chez le pire personnage. Il est tout mou et souffre d’un manque cruel d’instinct de survie. Étonnamment, rien ne lui est arrivé jusqu’à aujourd’hui, mais il ne devine pas le danger là où il est évident. Ange, il faut l’avouer, est un peu bête et facilement impressionnable. À moins d’une preuve incontournable du contraire, il croit généralement tout ce qu’on lui dit et est ainsi un très bon public. Néanmoins, son QI limité laisse peu de place au second degré. Il écoute généralement ce qu’on lui dit et fait ce qu’on lui demande sans trop poser de questions. Il n’a pas d’avis arrêtés sur les choses et se laisse bercer par ceux des autres. Il est aussi très sensible et prend très mal les insultes. En revanche, il s’amuse de ceux qui le prennent pour une jument et joue le jeu sans s’inquiéter des conséquences. De manière générale, ses émotions sont tempérées et Ange reste, la plupart du temps, d’un calme olympien. Même un loup affamé aurait du mal à le stresser.
En résumé : naïf, insouciant, passif, stupide, lent, susceptible, sensible, facilement impressionnable, non-violent, doux, mou, docile, influençable, calme
Son physique —La nature ne lui a pas donné une robe incroyable aux nuances éclatantes, aux reflets impossibles. Sa robe, il n’existe rien de plus banal. Un bai comme tant d’autres, sans fioriture, sans extravagance. Un marron marron, un noir parfois marron. Une liste blanche. Ce qui fait sa différence, ce n’est donc pas ses couleurs communes.
En revanche, la nature lui a offert finesse, grâce et élégance. Chacun de ses gestes sont mesurés et d’une douceur comme nulle autre. Ange frôle plus qu’il ne touche. Il caresse, mais ne frappe jamais. Tout au plus il pince, mais ne mord pas. Tout en retenue et délicatesse.
Son corps est grand et élancé, tout en courbes. Certains le prennent pour une jument. Il est beau, androgyne. Son poil est soyeux, ses crins sont fins. Il semble si léger que le vent pourrait le pousser, si fragile qu’un simple geste pourrait le briser. Ses pas ne font guère de bruit. Sa voix est basse et douce, capable d’endormir un grizzli. Même son odeur a quelque chose de gentil.
(Nous pouvons discuter de liens prédéfinis avec chacun de mes personnages :
Hélium,
Brod et
Aurore Opéra. Ou laisser le feeling parler, c'est comme vous voulez ;))
