Here to stay. || LIBRE

(Rappel du nouvel ordre de passage, du coup: Ace, Sorrow, Ezaël, Zefyr, Maha, Ezekiel)

Se casser la figure était drôle au début. Certes, pas la meilleure des situations, encore moins lorsque la seule chance de sortir tombe avec vous, mais au moins Ace aurait pu en rire. Plus maintenant. Les choses ont drastiquement changé.

Non seulement sa dignité est en miettes après l’échec qu’était l’aide de Zefyr puis l’arrivée de tant de visiteurs venus de moquer allègrement d’eux (miettes qui se sont transformées en poussière à mesure du temps), son état psychologique est bien vite rattrapé par son état physique. Il est endurant, et il a un minimum de force, mais l’effort qu’il doit faire pour rester dans cette position inconfortable est en train de drainer toute son énergie. Il est fatigué. Se demande un instant s’il lui serait seulement possible de marcher assez longtemps sans retomber une fois relevé. Il est temps de sortir.

Un nouvel arrivant fait son apparition, puisqu’apparemment ils n’étaient pas assez, semblant prêter plus attention à Cyrius qu’autre chose. Et tant mieux, parce qu’Ace n’a même pas la force psychologique de lui lancer une pique à propos de son piège à solitaire, même pas pour lui sortir qu’il fait partie du troupeau (quelque chose qu’il commence sérieusement à regretter, d’ailleurs).

A ce niveau, il est juste en train d’éliminer les spectateurs un par un dans sa tête. Il enregistre le départ de Commedia, voit le grand palomino lui lancer un regard empli de pitié. Il n’est plus à ça près, de toute façon.

Tout le reste se noie cependant à l’arrivée d’un nouvel individu; et celui-là, il est heureux de le voir. Ezaël a encore grandi (et Ace ne fera pas de commentaire sur son physique, nous sommes tout de même en public, mais dios mio), et arrive sur lui au galop avec le regard inquiet que le paint s’attendait à voir. Il a du mal à croire qu’il est vraiment là, se demande s’il n’est pas en train d’halluciner. Mais non, son bien-aimé s’arrête devant lui à la façon d’un cheval de reining (l’arrosant un peu de boue au passage, mais vu qu’il a déjà la tête d’une poterie…) et baisse la tête pour lui lancer une remarque sur la différence avec sa chute dans le sable. Effectivement, il était probablement plus charmant quand il avait seulement un peu de sable collé au flanc.

Ace n’enregistre pas ce qu’il se passe autour de Zefyr ou du côté des autres, et tend le nez comme il peut pour toucher celui de son cheval préféré. Il doit forcer, parce qu’il est tout de même dans une position basse et qu’Ezaël est probablement plus grand que lui maintenant, mais il n’a même plus honte.

- Ezaël, sweetheart, soleil de mes jours et lune de mes nuits, amour de ma vie, je suis beaucoup trop heureux de te voir.

Ace tourne tout de même la tête pour voir arriver le grand palomino (il a manifestement accepté de l'aider), qui lui tourne volontairement le dos (il n'a d'yeux que pour une seule croupe, voyons, restons corrects) et lui dit de lui attraper la queue en donnant d'autres instructions à Ezaël. Le paint est perdu, mais bien trop fatigué pour demander des explications, et décide de vouer une confiance aveugle aux deux traits, attrapant comme il peut sans s'étouffer la queue de l'inconnu.

Fort malheureusement - ou fort heureusement, au contraire - Cyrius ne le gratifia pas longtemps de sa présence ou de ses piques. Cela représentait une amélioration considérable par rapport à leur première entrevue sur les pluies perpétuelles. Si seulement l'enquiquineur qu'il avait été avait disparu aussi vite que ça ! Il n'aurait pas eu à s'épancher sur ses poires, ou son crottin.

Crottin fort liquide dans lequel macéraient peut-être les deux olibrius passablement agacés qui se trouvaient sous ses yeux.

" Je serai sûr de faire part de vos remarques au prochain dominant, " glissa-t-il à l'intention du pie bai - ou était il juste blanc et recouvert de boue ? - qui lui avait adressé ses félicitations.

Il aurait bien indiqué à Cyrius qu'il avait rencontré la marmaille à laquelle il faisait allusion, mais le rouquin s'était déjà évaporé, lui et la jument aux crins blonds qu'il regarda s'éloigner avec un certain intérêt. Qui était-elle ?

L'attroupement ne fut que plus fourni encore et il sembla qu'on s'emploierait à sortir les deux étalons de la mouise. Sorrow n'aimait pas particulièrement assister à la joie des autres, aussi choisit-il le moment où une jument rousse apparaissait, piaillarde, pour disparaître à son tour.

Il jeta un dernier regard en arrière. Décidèment, ces terres seraient toujours mouvementées.

[Sorrow : Out]

J'suis pas là pour faire trempette mais pour me mouiller.
ft. pléthore de people

Plus rien, plus rien ne comptait autour de lui. S'il s'était concentré, il aurait pu reconnaître Zéfyr. Mais il était concentré sur la silhouette dont il reconnaissait chaque courbe, même sous la boue. Le poil donc il reconnaissait chaque tâche, chaque épi là où la bouillie marron ne cachait rien. Il l'avait tant imaginé à ses côtés, à chaque seconde. Il se l'était tant remémoré, l'avait tant fait vivre dans sa mémoire qu'il avait l'impression de le connaître par coeur. De l'avoir gravé en lui, dans son âme, dans son coeur, dans sa mémoire. Il ressentait le besoin de s'endormir en pensant à lui, trop inquiet de l'avoir oublié le lendemain. Il ressentait le besoin de l'imaginer près de lui, dès qu'une situation stressante perturbait le cours de sa vie. Il se devait de l'avoir toujours à l'esprit pour ne plus jamais l'oublier.

Il avait promis.

Le jeune étalon allait approcher pour toucher les naseaux de son aimé des siens, lorsqu'un autre mâle doré aux crins blancs, d'une stature similaire, approcha pour proposer son aide à celui qu'il aimait. Son esprit et son coeur s'arrêtèrent une seconde en voyant ce qui était presque son double, moins taché de blanc et ayant subit une décoloration des crins. Mais le voir approcher ainsi, proposer son aide comme si Ezaël ne serait pas suffisant, ramena soudain à la surface toutes les insécurités du plus jeune.

La suite se passe sous ses yeux comme s'il avait la tête sous l'eau. Il n'entend pas plus qu'il n'écoute les paroles du grand blond, alors qu'il voit celui qu'il aime attraper les crins pour essayer de s'en sortir. Mais Ezaël, toute peur qui le rongeait, se tait et finit par approcher, enfonçant un sabot dans la boue pour attraper la crinière du rouquin. En même temps, les deux irish tirèrent et la succion de la boue ne résista pas longtemps. Les dorés finirent par sortir le paint horse de son piège macabre, le glissant sur la terre ferme.

Lorsqu'Ace se retrouva hors de danger, Ezaël ne pu cacher son regard rempli d'insécurités. Il regarda celui qu'il aimait, épuisé, reposant enfin sur un sol dur, la robe aussi foncée que les crins du plus jeune. Mais il n'arrivait pas à se rassurer. Se rassurer qu'Ace irait bien, se rassurer par rapport à sa propre valeur. Aussi, Ezaël s'occupa-t-il rapidement d'aller aider la jument à sortir l'autre pie de la boue, simplement pour occuper son esprit et essayer d'oublier ces peurs qui reprenaient le dessus.

Le cauchemar prenait fin petit à petit, même si Ezaël semblait rester concentrer sur son compagnon -et il ne lui en voudrait pas-, les autres spectateurs semblaient en avoir voir marre de cette comédie-tragédie. Et malgré la position de plus en plus déconfortable, le pie se détendait doucement. De plus, la doublure d’Ezaël venait de sortir Ace dans un bruit de succion digne des plus grands acteur de film.. Hum.. Bref, le cauchemar prenait fin.

Il soupira doucement et porta son regard sur Maha qui cherchait à lui venir en aide. Celle ci attrapa une poignée de ses chers crins, tandis que celle ci s'arc-bouta pour le sortir de ce piège mortel, Zefyr attrapa un bout de sa crinière pour ne pas replonger dans son cercueil de boue. Si Maha était une petite jument, elle n’en était pas moins costaud. Petit centimètre par petit centimètre, Zefyr pu au bout de quelques longues seconde poser un sabot puis l’autre sur la berge humide. A partir de là, il se hissa de lui même, puis se laissa tomber sur le côté, épuisé. Mais il n’était pas mort là, avec l’autre zigoto.

Il s’ébroua vainement, la boue été bien accroché à son poil, elle avait eu tout le temps de s’y accrocher. Il se releva.

- Merci Maha, j’ai bien cru que j’allais mourir ici. En poupée de boue.

Il s’inclina doucement et se tourna vers Ace.

- Et toi, j’espère ne pas te recroiser avant un moment… Non pas que te déteste, mais voilà..

Il s'apprêtait à faire demi tour et à quitter cet endroit maudit, en se disant qu’il n’y remettrait plus jamais les pieds, même sous la torture. En tout cas pas avant d’avoir réparé cette dignité piétiné. Voilà une histoire qu’il espérait, ne ferait pas le tour de l’île. Mais qu’il pourrait raconter quand il sera un papi gâteau ?

Spoiler:

La renarde s'ébroua quand il fut sortit et sans un regard pour les autres, elle s'éloigna vers un endroit bien plus accueillant.

Out pour elle. oops

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]E Z E K I E L&
a,z,c,cy

Here to stay

Le blondinet n’avait jamais comprit comment les chevaux de cette île pouvaient si facilement se mettre dans le pétrin. Mais surtout comment les éléments naturels de cet endroit pouvaient si rapidement piéger les habitants. Il se souvenait parfaitement de l’attaque de loups, suivit du verger où il avait fini complètement torché. Il y avait eu aussi les éboulements, mais ça il n’en avait pas connu … Quoique. Il ne se souvenait plus. Et surtout, il y avait eu cet incendie qui avait tué sa mère. Ce feu qui l’avait carbonisé pour ensuite ne laisser qu’un corps encore fumant. Il avait refusé d’y croire au début, mais au final en grandissant il avait comprit que c’était la seule et unique possibilité. Comment une mère aurait pu abandonner son fils en lui ordonnant de fuir ? Comment aurait-il pu disparaître en lui jurant de revenir ? Non, elle était morte, c’est certain. En fait, c’est à cet instant précis qu’il se rendait compte que le pays où son fils est né était sans doute l’endroit le plus paisible qu’il ait pu connaître de toute sa vie. Rien de tout ça n’aurait pu arriver là bas. Bon, il y avait eu l’ours qui avait tué le poulain du dominant, mais ça ce n’était qu’un accident et c’était très rare.
Un regard autour de lui puis une tension dans son couard lui fit comprendre que l’étalon venait de lui prendre les crins dans sa bouche. Il crispa les dents tout en pinçant des naseaux. Il était costaud mais le poids du mâle était tout de même conséquent, il fallait l’avouer. Finalement, renouant avec son engagement il se mit à marcher tout en tendant sa queue. Heureusement, le pie bai vint rapidement le rejoindre et lorsqu’il attrapa le toupet de son compagnon, Ezekiel poussa un profond soupir de soulagement. La charge était séparée en deux. Il continua pour finalement arrêter toute avancée lorsqu’il entendit le bruit de succion. L’étalon était hors de danger. Alors, il s’ébroua un bon coup, s’étira en allongeant ses antérieurs au sol comme une révérence pour permettre à sa colonne de se remettre de cet effort. Là, il se tourna vers les deux étalons. En un regard il comprit : il était de trop.
Bien sûr, il aurait bien voulu faire plus ample connaissance mais ils étaient amoureux – étrange d’ailleurs, mais aucun jugement – et il fallait qu’il s’en aille. Alors il se remit correctement sur ses jambes, recula de quelques pas et fit un signe de tête.
« Au plaisir de vous revoir, dans de meilleures circonstances, chers amis. » dit-il en leur tournant le dos. Puis sans hésiter une seule seconde, il partit au galop comme un héros venant de sauver une ville. Il était un fantôme dorénavant.

Pando

Spoiler:

Tout se passe à la fois rapidement et au ralenti. Il y a trop de monde, trop de corps autour de lui qui font beaucoup trop de choses, et son esprit fatigué lui dit qu’il est probablement en train d’étouffer. La conscience est couverte de boue et a des cernes sous les yeux, les cheveux en bataille. Elle ne ressemble plus à rien, et il ne doit probablement pas être bien plus beau à voir. Ace est désespéré et épuisé et il a juste envie de sortir de ce cauchemar, la pluie qui tape son crâne à répétition commence à résonner dans sa tête. Il pousse encore un soupir et jette un oeil aux environs, observant le peuple qui commence à s’en aller.

L’étalon noir inconnu s’en va aussi vite qu’il est arrivé, lançant une dernière pique à leur intention. Une jument alezane hystérique qu’il n’avait pas vu arriver aide Zefyr à se relever, toute seule, comme une grande, et il ne prend même pas la peine de lui jeter un autre regard. Elle fait ce qu’elle veut, il ne connaît pas son nom, et elle repartira elle aussi très rapidement.

Il a toujours l’esprit en bouillie lorsqu’on le relève, la queue du grand palomino bien coincée dans ses dents. Il sent Ezaël qui aide lui aussi, et grimace au bruit de ventouse que fait son corps qui se dégage de la boue. La présence de son compagnon s’évapore alors qu’il a les jambes qui tremblent et les yeux mi-clos, et Ace recrache des crins clairs.

Evidemment, il ne regarde pas ce qu’il fait, et il sa tête légèrement baissée s’appuie pendant quelques secondes sur le côté d’une croupe qui appartient au cheval de trait inconnu. Il reprend ses esprits le plus vite possible, se décolle bien rapidement de ce corps qu’il n’avait pas envie de toucher plus que nécessaire et tourne son regard vers Zefyr; son compagnon dans la misère est assez en forme pour parler en longues phrases. Avec des mots. Ezaël est d’ailleurs de ce côté-ci, pour une raison qu’il ne comprend pas.

L’autre paint exclame son manque d’envie de le revoir, et Ace ne peut absolument pas lui en vouloir.

- Pareil. Bonne continuation.

Zefyr finit par s’en aller- tout comme le grand palomino, qui leur jette quelques mots d’adieu et s’en va au galop sans qu’Ace n’ait le temps de lui dire merci.

Il prend une grande inspiration, maintenant laissé seul avec son bien-aimé (yay!), et fait quelques pas tremblants vers Ezaël avant de se coller à lui. La nouvelle différence de taille est en vérité quelque chose de superbe qu’il apprécie grandement, il a son géant à lui et il peut enfoncer son nez dans une crinière bien fournie. Il respire un peu plus profondément, les yeux fermés; ils vont s’en aller, promis, il veut juste passer quelques minutes comme ça. Ils sont bien.

Il se rend compte au dernier moment que, couvert de boue, il est en train de salir la belle robe de son isabelle.

- Oops. Pardon.

Ses mots ne sont qu’à moitié crédible, puisqu’il ne bouge pas d’un pouce avant de devoir partir de ce territoire de malheur.

Spoiler:

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