Suis-moi, je te fuis. | FANTÔME [ OUT. A FERMER. ]

Dernière édition par Hallelujah le Lun 9 Sep 2019 - 20:53, édité 1 fois

Soudain, la souris sauterelle du Désert courut jusque son terrier. Elle couina une dernière fois avant de se faufiler derrière un rocher. Mon sabot se posa à côté de ce rocher tandis que je donnais un gros coup de cul avec un petit rire enfantin. Je pouvais sentir l'écume naître entre mes cuisses, derrière mes oreilles, sur mon encolure et au niveau de mes reins. J'aurais pu dire que c'était agréable, mais avec cette chaleur désertique, ça ne l'était pas du tout. Oh bien sûr, j'aurais pu m'en plaindre mais j'aimais tellement cet endroit que je ne le faisais pas. Je me souvenais parfaitement de la première fois que j'étais venue ici, c'était avec Blake. J'avais découvert deux superbes oasis où j'avais pu me désaltérer gracieusement. Puis nous avions marché assez longtemps pour trouver la sortie. Mais depuis cette fois-ci, je l'avais visité une autre fois et j'avais fini par trouver des chemins assez simples pour retrouver la sortie. Le vent chaud saharien me faisait tellement de bien, contrairement à ce que l'on pourrait penser, et un sourire était présent sur mes lèvres. Oui, j'appréciais réellement ce moment.

Ma queue fouettait mes cuisses pour faire partir les quelques mouches qui me suivaient, tandis que mes oreilles étaient dans ma crinière pour ne pas avoir de vent. Je détestais cette sensation : le vent entrant dans mes oreilles me désorientait. Ca faisait tellement du bien. J'adorais pouvoir galoper sans raison apparente, pouvoir profiter d'un endroit aussi grand sans hésiter une seule seconde. J'en avais besoin, sinon mes muscles me faisaient mal. Si j'étais une boule de nerf ? Bien évidemment. Finalement, mon regard se posa sur une oasis et je ralentis l'allure : repassant au petit trot. Mes flancs se soulevaient avec rapidité, tandis que mes membres me lançaient. Au bout de quelques minutes, je repasse au pas et entre calmement dans l'oasis. La même que celle de Blake. Elle me rappelait des souvenirs. Puis sans hésiter une seule seconde, je m'arrête et baisse l'encolure pour me désaltérer calmement. Ca faisait du bien : ma gorge commençait à m'irriter.

" Alors, pas trop dure cette course ? " demandai-je avec un petit sourire à l'étalon près de moi.

Alors, j'avais suivi la jument dorée, jusqu'au désert. Je la suivais d'assez près, malgré cette chaleur. J'étais content de ne pas être tout noir, cela aurait été pire. Tout, comme Hallelujah, j'avais couru tout comme elle et j'étais moi aussi assoiffé. Je ne venais, pas très souvent dans le désert, car il faisait très chaud. J'étais quand même endurant, mais je ne m'étais pas autant qu'un arabe. Quand la jument ralentit, j'étais content. J'avais pris une allure simple, puis à cause de la chaleur et de l'humidité, mes crins bicolores frisottait. J'avais la crinière assez longue, qu'elle masquait au complet, mon encolure et descendait jusqu'à mes pattes, mais sans traîner sur le sol. Quand, on se retrouvait devant un oasis , qu'elle ne fut du bonheur d'aller m'y désaltérer. Je me mis à ses côtés et prit de l'eau également. Quand ma soif fut etanchée, je lavais ma tête et scruta l'environnement, je vais devoir me souvenir où elle était, si je reviendrai dans le désert. Par la suite, elle me demandait si j'avais trouvé cette course difficile. Je lui répondis.

"Non ce n'était pas si pire. Je suis heureux d'avoir couru avec toi."

Ensuite, je lui souris et entra dans l'eau, cela faisait du bien.

" Je vais essayer de me souvenir de cet oasis, pour la prochaine fois."

Avec ma tête, je m'arrosa un peu, puis je fis de même, avec mes sabots, cela me faisait du bien. J'étais content et la regarda, j'avais une petite idée pour nous amuser.

J'ai une question à vous poser : avez-vous déjà eu le sentiment de grandir moins vite que les autres ? De ralentir le temps au fur et à mesure que vous avancez dans la vie ? Et surtout, avez-vous déjà eu l'impression de vivre des instants qui vous semblent infinis ? Moi oui. Tout le temps, tous les jours, depuis que je suis née. J'ai l'impression de vivre toujours la même journée, toujours les mêmes choses sans pour autant avancer. Est-ce parce que mon ambition est trop grande pour ma maturité ? Est-ce parce que mon but premier freine mes envies de devenir celle que je veux ? Je ne saurais le dire. C'est bien trop compliqué à expliquer, en vérité. J'ai presque sept ans ... Et encore, je ne suis même plus sûre de mon âge, et pourtant j'ai l'impression que les jeunes de mon acabit sont plus beaucoup plus matures que moi. A une époque, je m'en moquais, mais aujourd'hui, ça fait mal. Ca me brise petit à petit sans que je ne puisse rien y faire. Je devrais sans doute faire quelque chose pour y remédier, mais je ne sais vraiment pas quoi.

Un profond soupir passa mes lèvres tandis que je secouais la tête et posais mon regard sombre sur l'étalon qui m'accompagnait. Il m'avait suivi là où je voulais, sans pour autant poser une seule question. Pourquoi avait-il fait cela ? M'appréciait-il réellement à ma juste valeur ou m'utilisait-il comme je le faisais régulièrement avec les autres ? Sans réellement comprendre pourquoi, j'espérais silencieusement que ce fusse la seconde proposition. Finalement, à sa phrase, j'eus un sourire. Alors, peut-être avais-je raison, peut-être que c'était réellement la seconde option. J'hochai la tête pour ensuite m'approcher de l'eau de l'oasis. Là, je plongeai mes quatre membres chauds, dus à la galopade, dans cette dernière et poussa un profond soupir de soulagement.

" Courir est l'un de mes pêchés mignons. J'ai toujours adoré cela, sans doute à cause de mes origines. " Puis je m'approche de lui calmement. " Après, j'avoue que ta présence me fut des plus agréables. "

Si ça faisait du bien d'être sincère envers quelqu'un ? Je ne saurais vous le dire. Tout ce que je sais, c'est que j'ai le sentiment d'avoir de la chaleur qui naissait au creux de mes reins. Pourquoi ? Sincèrement, j'en sais rien. Mais, ça faisait une drôle de sensation tout en étant agréable. Faudrait que je peaufine pour tenter de comprendre cette situation. Lorsqu'il se mit à jouer avec l'eau à l'aide de ses sabots et de sa tête, un fin sourire naquit sur mes lèvres. Sourire qui s'agrandit aux dires de l'étalon.

" Parce qu'il y aura une prochaine fois, selon toi ? " demandai-je en m'approchant de lui.

Puis soudain, une idée me vint en tête. Je plonge sans prévenir mes naseaux dans l'eau, prend une grosse goulée dans la bouche et ressors avec les joues gonflées d'eau. Soudain je la crache sur lui, en ayant un rire digne d'une pouliche.

Je souris à la jument. Cela avait fait du bien de courir et c'est ce que je lui avais dit. Elle me dit que c'était un de ses péchés mignons à cause de ses origines. J'acquiesçais et lui dit.

"Oui effectivement, malgré mon sang baroque de frison, j'aime bien courir, tout comme ma mère , qui était une arabe. Cependant, malgré mon sang arabe, je ressemble plus à un frison. "

Ensuite, elle dit que ma présence lui avait été agréable, je lui souris pendant qu'elle se rapproche de moi. Pour moi aussi, cela l'avait été. J'apprécie beaucoup cette jument, car je me sentais bien avec elle et cela n'avait aucun rapport avec son rang de princesse, même si cela pouvait être un avantage. Je lui dis .

"Moi aussi c'était agréable, avec ta présence ."

Je lui fis, un sourire sincère. Quelque chose avait changé en moi, à cause de cette jument. Ensuite, elle me demandait si j'allais revenir ici, car je voulais mémoriser cet oasis.

"J'espère bien."

Je lui fis un clin d'oeil. J'allais mettre mon idée en action, mais la jument fut plus rapide que moi. Elle m'arrosa la première, je reçus de l'eau, en plein visage. Je fus, surpris, puis la regarde et éclata de rire.

"Tu vas le regretter."

Dis-je en riant, puis ensuite, je fis une vague d'eau avec mes sabots et je l'arrosai, en plein sur le portail, puis je riai de nouveau et avant qu' elle se venge, je partis en courant. Je riai, comme un poulain, je courai, je l'arrosai et je repartai, en riant.

Maman m'avait dit quoi sur les relations amicales déjà ? Ah oui ! Qu'elles arrivaient parfois d'un coup sans prévenir, ou alors qu'elles arrivaient au fur et à mesure du temps. Mais ici, c'était différent. Avec cet étalon, j'avais vraiment l'impression que ma relation amicale était complètement différente de ce qu'elle pourrait être. Oh bien sûr, je me sentais parfaitement à mon aise avec lui. En fait, c'est étrange, mais j'avais le sentiment de le connaître depuis des années. Comme si on s'était perdus de vue pour ensuite se retrouver au détour d'un chemin. Je n'avais encore jamais vécu cela. Bien sûr, j'avais connu Aurore Opéra : lui, je le considère réellement comme un ami. On ne se voyait pas autant que j'aurais pu l'espérer, mais le simple fait qu'il m'ait sauvé la vie m'a suffit. Il avait été là pour moi malgré que je sois d'un caractère assez impétueux. Il ne m'avait pas abandonné malgré que je n'ai cessé de me plaindre. Il était gentil et ça m'avait fait du bien de rencontrer quelqu'un comme lui.

Mais avec Fantôme c'était quelque chose de carrément nouveau. Grâce à lui, j'avais découvert des choses que je ne connaissais pas encore. Comme le dialogue entre deux personnes : j'ai tendance à faire un monologue. Ou bien la compassion, j'ai apprécié écouter sa vie et surtout essayer de m'imaginer son passé. Mais il y avait aussi la douceur, la délicatesse des moments passés sans se soucier de ce qui pourrait nous entourer, ou nous arriver. En fait, je lui faisait réellement confiance. Cela faisait plusieurs jours que nous passions ensemble, alors oui, j'avais apprit à lui faire confiance. J'espère simplement qu'il ne la trahira pas. Il ne faut absolument pas qu'il la trahisse, sinon je le tuerais sur place. Finalement, à ses paroles, j'eus un petit sourire. Alors, ainsi donc, il avait une maman arabe ? Parfait. Pourquoi pas ne pas lier l'utile à l'agréable ?

" Une maman arabe dis-tu ? Je ne l'aurais jamais cru ! Tu parais tellement costaud par rapport à moi, c'est hallucinant ! "

J'était vraiment étonnée. Car j'aurais toujours imaginé que les chevaux avec des lignées arabes me ressembleraient comme deux gouttes d'eau. Bon okai ... Je fais sans doute un peu égocentrique, mais faut me comprendre aussi. Je n'ai jamais connu d'autres chevaux que ma propres famille. Enfin si, mais ils n'étaient pas très intéressants selon moi. Finalement, Fantôme me dit qu'il espérait qu'on se revoit et que ma présence lui était agréable. Bizarrement, mon coeur eut comme une bouffée d'air chaud. Je n'ai encore jamais vécu cela et ça faisait vraiment bizarre ... D'où venait cette chaleur ? Pourquoi ressentais-je cela ? Je ne comprenais vraiment pas. Pourtant, il ne m'avait dit que des mots banaux. Puis brusquement, il se mit à jouer avec l'eau, en représailles de mon crachat. Mon sourire s'agrandit et je rit telle une pouliche.

" Ose un peu tu verras ! " dis-je en rigolant.

On aurait pu parfaitement croire que c'étaient des menaces, mais pas du tout. Je voulais simplement voir jusqu'où il pourrait aller. Il était temps de le tester. Alors quand il se mit à galoper, me lancer de l'eau, je n'hésite plus une seconde et sors de l'eau. Là, je me roule brutalement dans le sable, me redresse, m'approche de lui et m'ébroue pour lui envoyer tout le sable en pleine figure.

Je souris, c'était agréable, cela faisait déjà quelques jours, que j'étais avec elle et on s'entendait bien. Qui l'aurait cru, bien sûr , à part Kokoï, Hyuna, qui était de ma famille, j'en avais rencontré une autre, lady, et je j'oubliais pas FIFA. Au départ, je l'avais trouvé, tout de même, gentille, mais avec ce qui était arrivé, dernièrement, je ne la trouvait, plus aussi gentille. Elle semblait surprise quand je lui parlais que j'avais une maman arabe. J'hochais la tête et lui dit.

" Oui ça peut paraître curieux mais c'est le cas. "

Je lui souris, puis ensuite, elle ne semblait pas trop croire que j'allais me venger. Ensuite, la jument sortit de l'eau et se roulait et reviens vers moi, pleine de sable, elle s'ébroue et m'envoya plein de sable. Je pris un faux air fâché, mais je ne le tins pas longtemps, car je ris. Je l'arroae de nouveau et m'éloignant du bord , j'allais dans un peu plus profond. Quand, elle viendra près de moi, je vais la renverser sous l'eau.

En réalité, contrairement à lui, je connaissais beaucoup de chevaux sur cette île mais je n'avais encore jamais eu de telles émotions avec eux. Rosie, par exemple : c'était une simple amitié, mais je la voyais si peu souvent que je ne pouvais juger de cette dernière. Je ne sais même pas si c'est une véritable amitié pour elle. Ne suis-je qu'une attraction ou une véritable amie ? Pense-t-elle de temps à temps à moi ? Est-elle heureuse lorsque nous nous revoyons ? Parle-t-elle de moi, en tant qu'amie ? Je ne sais vraiment pas. Je ne devrais pas m'en soucier, j'ai bien d'autres choses en tête. Et Aurore ? Comment me considère-t-il ? Comme l'imbécile qu'il a sauvé ? Comme une Princesse en détresse ? Je ne sais vraiment pas. Fifa ? Elle me déteste. Ca j'en suis parfaitement convaincue. Sorrow ? Il s'en fout complètement de moi, puisqu'il ne me connait pas. Hyuna' ? Ma seconde maman. J'espère vraiment qu'elle pense la même chose que moi : car je la porte dans mon coeur bien plus qu'elle ne l'imagine. Si elle disparaissait, ça me ferait bien plus mal que si je perdais mon père, c'était sûr et certain.

Lorsque Fantôme me confirma qu'il avait effectivement une mère arabe, mes yeux s'écarquillèrent. Comment un étalon de sa carrure pouvait-il avoir une mère arabe ? Comment un étalon aux aspect frisons pouvait-il avoir une telle lignée ? Je ne comprenais vraiment pas mais ça me prouvait encore une fois que les familles sont bien plus complexes que je ne pouvais l'imaginer. Mais une chose est sûre : ma famille est sans doute d'une grande lignée arabe car j'avais le chanfrein concave comme mon espèce. En réalité, j'étais plus arabe que la moyenne, j'en étais convaincue. Mais maintenant que je sais qu'il avait une lignée arabe, mon sourire s'agrandit. Un poulain avec lui serait-il arabe ? Soudain mes oreilles se plaquèrent, pour se remettre correctement. Comment pouvais-je penser cela ? Je ne me comprenais plus.

Une autre éclaboussure et un rire sortit de ma bouche. Il participait au jeu et ça me faisait vraiment du bien. Alors quand il s'éloigna au centre de l'oasis, le monde s'arrêta sans que je ne puisse y faire grand chose. Sans même que je m'en rende compte, mes pas se firent et je me mis à avancer dans l'eau. Cette dernière atteignant mi-canon, tant j'étais plus petite que lui.

" Bah alors, on fuit ? " demandai-je en riant.

Je regardais hallelujah en souriant. Comme je le pensais, elle vint me rejoindre. Ma vengeance, douce et amusante, pourrait se produire. C'était pour jouer, bien sûr et ce n'était pas pour lui faire mal. Elle pensait que je fuyais. C'était faux, mais je voulais lui jouer un tour. Elle était plus petite que moi et l'eau lui arrivait à mi-canon et moi j'en avais moins que elle. Avec un sourire charmant et amusé je lui dis.

" Moi, fuir, jamais, c'est hors de mon contexte. Je suis, trop fier, pour cela." Dis-je, avec un air moqueur.

Alors, je fis le tour de la jument , puis ensuite , je pris quelque chose qui traînait dans le fond de l'eau. D'après, le toucher avec mes sabots, c'était rugueux et épais. Cela ressemblait étrangement, à une corde des humains. Je l'enroule autour des pattes arrières de la jument et je tira, fort dessus et peu de temps, après, on entendait, un plouf sonore. Je la regardais et j'éclate de rire.

" Haha, je t'ai eue !"

Je disais et quand je me calme, je lui dit.

" Laisse moi t'aider à te relever. "

Je lui souris, tout simplement, content d'être avec elle.

" La vengeance est un plat qui se mange froid, n'est-ce pas ? En tout cas tu m'as bien eu ! Bravo ! "

J'étais morte de rire, allongée dans l'eau, les quatre sabots en l'air. Il m'avait vraiment eu en beauté, je ne l'ai absolument pas vu venir. Ce qui est drôle, c'est qu'à une époque je l'aurai sans doute très mal pris qu'on me malmène ainsi. Mais avec lui, c'était complètement différent. Avec lui, tout ce qu'il pouvait faire me faisait sourire, tout ce qu'il me disait me réchauffait le coeur et toutes les blagues qu'il me faisait déclenchaient la rigolade. Comment cela pouvait-il être possible ? Etait-il possible de détester tout le monde mais n'appréciait qu'une seule personne ? Etait-il possible qu'une seule personne puisse détruire tous les principes que vous vous étiez fondés ? Etait-il possible qu'une seule âme puisse faire en sorte de vous changer sans que vous compreniez réellement pourquoi ? Pourtant j'étais sûre d'une chose : que personne ne pourrait atteindre mon coeur. L'avait-il fait ? Je n'espère réellement pas. Je ne veux pas qu'il l'atteigne, sinon je deviendrais vulnérable ... Comme Papa. Et ça, il en est hors de question.

Finalement, quand l'étalon pie me proposa de m'aider à me relever, je lui adresse alors un faux tendre sourire. Là, sans hésiter une seule seconde, je me laisse calmement glisser dans l'eau. Ceci fait, mes antérieurs se retrouvent sous ceux de l'étalon. Ensuite, comme si de rien était, je pousse sur mes postérieurs et me redresse en bousculant l'étalon. Qu'il soit tombé ou pas, je m'en moquais : j'avais réussi ma vengeance. Lorsque je fus debout, je m'ébroue un bon coup, mon toupet me collant au chanfrein.

" Je crois que tu ne me connais pas et ne connais pas mes principes sur la vengeance. "

Un fin sourire était né sur mon visage tandis que, sans hésitation et ne comprenant pas moi-même, je vins déposer une lèche sur ses naseaux. Puis, je pris le trot et m'éloigna de l'oasis en rigolant. Je n'étais plus une enfant, ni même une princesse, seulement une jument. Une jument qui commençait à apprécier ce petit jeu que pouvait faire les adultes.

La jument parlait , elle disait que la vengeance est un plat qui se mangeait froid et que je l'avais bien eue. Je souris et lui dit.

" Tu as tout à fait raison ."

Je lui fis, un clin d'oeil. Éventuellement, peut-être qu'il se pourrait que quelque chose se passe entre nous. L'avenir, nous le dira, pour le moment, je profitai de cette belle journée, avec elle et tous les moments, qu' on pourrait passer ensemble. Quand, j'arrivai, pour l'aider. La jument , me joua un tour, elle voulait me faire tomber. Elle réussit, seulement, à me mettre à genoux, au fond de l'eau. Je riai. Elle ajoutait que je ne la connaissais pas, et que je ne connaissais pas ses principes sur la vengeance.

" Peut-être, mais j'ai toute la vie, pour te connaître et connaître tes principes de vengeance. "

Je lui fis un sourire, puis je vis son toupet, aplati par l'eau, je lui replacais, puis je souriais toujours. Ensuite, je fus surpris de recevoir une lèche sur les naseaux. Ce simple contact, me fit frissonner. Elle s'éloignait, puis je la rattrapais. Mes flancs, frôlerent, les siens. Je lui soufflai de l'air chaud sur son encolure.

Plus le temps passait, plus les mots défilaient dans mon oreille. J'avais l'impression de renaître, de découvrir quelque chose dans ma vie que je n'avais encore jamais vécu. Ou alors, que tout ce que j'avais pu vivre en quelques années avaient disparu. Vous n'avez jamais connu cela, vous ? Ce moment où les principes disparaissent petit à petit, où toutes vos valeurs se transforment et surtout que vos préjugés n'existent plus. Avec cet étalon, j'étais une jument complètement différente. Je n'étais plus cette gamine prétentieuse qui voulait à tout prix avoir ce qu'elle désirait, cette princesse qui considérait que ce trône ne lui appartienne un jour, et surtout cette adolescente qui voulait que tout le monde l'aime. Non, j'étais devenue cette jument qui découvrait les avantages physiques qu'elle pouvait avoir en elle, cette jument qui appréciait les moments qu'elle passait avec un mâle et une jument qui désirait connaître bien d'autre chose. Il me faisait réellement renaître et j'adorais cela. Je voulais vivre cela tout le temps, toutes les minutes et secondes qui défileraient.

Le pire dans tout cela, c'est qu'en le rencontrant, je n'aurais jamais imaginé que cela se passe de cette manière. En effet, il était gentil, doux et ambitieux mais complètement banal. Et la banalité ne fait pas partie de mon vocabulaire, surtout avec mes rencontres. Je m'étais interdit de m'attacher aux gens tels que lui : et pourtant, il était là au jour d'aujourd'hui. Il était près de moi, à jouer avec moi comme deux poulains. On jouait ensemble comme deux amis de longue date. Mais c'était différent, j'avais l'impression que l'amitié était remplacée par autre chose, que je ne sus ce que c'était. Le frôlement sur mes flancs et la sensation sur mon encolure me fit frissonner. Pire encore, une chaleur naissait au fond de mes reins au fur et à mesure qu'il était proche de moi. Je ne comprenais pas, réellement pas. Ses mots firent bondir mon coeur sans que je ne sache pourquoi. Pourquoi me faisait-il un tel effet ? Expliquez-moi s'il vous plaît. Finalement, je repassai au pas et plongea mon regard de biche dans le sien.

" Toute ta vie ? Tu veux qu'on se fréquente toute notre vie ? Tu es sérieux ? "

Les questions avaient défilé sur mes lèvres tandis qu'on pouvait sentir une certaine fébrilité.

Je marchai en sa compagnie, tranquillement, puis la jument me regarda, avec des yeux de biche et elle semblait surprise par ce que je lui avais dit.

" Pourquoi pas? Cela dépend de ce que tu désires. L'avenir nous le dira, je ne serai pas contre qu'il se passe quelque chose de plus, que de l'amitié, mais nous verrons et comme je te disais, cela dépend de ce que tu veux."

Je lui souris, puis continua de marcher avec elle. J'étais content d'être en sa présence. Je regardais le ciel et la jument. J'avais constaté , qu'il avait commencé à faire noir. Je savais qu'il restait au moins deux endroits à visiter et j'avais envie de les visiter. Je regardais la jument et lui di5.

"As-tu un endroit, où on pourrait dormir les deux et continuer la visite demain ? Cela me plairait de passer une nuit à tes côtés."

C'est marrant comme il me parlait d'avenir, mais surtout comme il paraissait mature. Et pourtant, il semblait avoir le même âge que moi. Ou tout du moins, peut-être un an de plus ou deux, mais on était pas si différents que cela. La difficulté dans tout cela, c'est que je ne savais que penser. Je ne savais pas comment réagir ni même celle que je devrais devenir. Devrais-je devenir comme Maman et accepter n'importe quel étalon ? Mais il n'était pas n'importe quel étalon. On traînait ensemble depuis assez longtemps pour que je sache qui il était. Tout du moins, c'est ce que j'espérais. On ne connait pas quelqu'un en quelques mois, n'est-ce pas ? Papa et Maman en étaient la preuve. Ils s'étaient connus en quelques mois, m'avaient eu et finalement, il s'était barré comme si de rien était et elle, elle s'est permise de se taper n'importe quel étalon. Alors, non, jamais je ne deviendrai comme elle. Je serai Hallelujah, je serai une jument complètement différente et surtout, je serai une jument qui n'acceptera pas un chien sur son dos.

Délicatement, des paroles pleines de promesses non dissimulées ainsi que de propositions vinrent choquer mon cerveau. De la chaleur s'installa dans mon coeur, mes reins ainsi que mon bassin. Quelle était cette sensation ? Je ne l'ai encore jamais connu, ni vécu. Avait-elle un nom ? J'avais chaud et en même temps j'avais le sentiment de "voler". Je ne saurai comment nommer tout cela. Cependant, je fis en sorte de rester de marbre, comme si ne me touchait. Car oui, j'avais l'impression que cette sensation me rendrait vulnérable aux yeux de l'étalon. J'étais un roc et personne, pas même lui, ne devait connaître le contraire. Finalement, mon regard de biche retomba de nouveau dans celui de Fantôme.

" Plus que de l'amitié ? Serait-ce une proposition ? En tout cas, comme tu le dis, effectivement l'avenir nous le dira. Mais j'avoue qu'actuellement, je n'ai pas du tout le temps, ni l'envie d'avoir autre chose qu'un ami. "

La fin de ma phrase était plus pour moi que pour lui, comme si je voulais me convaincre de la suite des événements. Un pas après l'autre et je finis par regarder l'horizon. Pourquoi ressentais-je tout cela ? Et pourquoi avec lui ?

Je continuais de marcher tranquillement. Hallelujah n'avait pas répondu à mon autre question, s'il avait un endroit où, on pourrait dormir et si elle avait envie de dormir avec moi. Ensuite, elle parlait de ce que je lui avais dit. Oui il pourrait avoir sans doute, avoir plus que de l'amitié entre nous. Elle me demandait, si c'était une proposition. Elle était d'accord que seul l'avenir nous le dira. Elle ajoutait ensuite qu'elle n'avait pas le temps pour cela.

"Une proposition, oui et non. Cela dépend de ce que tu veux et ressens. Cependant, tu peux prendre cela comme une proposition. Si cela viendrait à arriver, je ne me plaindrai pas. L'avenir, nous le dira, comme je l'ai déjà dit."

Je lui souris, puis on continuait de marcher. Il faisait noir, maintenant. Une chance que nous sortions du désert, car il aurait fait froid cette nuit. Je m'arrêtais et je dis

" Il se fait tard, aimerais-tu que nous dormons ensemble ce soir? On pourrait poursuivre la visite, demain matin si cela te dit. "

Je la regardais dans les yeux et j'attendais sa réponse.

Je n'avais pas répondu à sa première question, tout simplement car je l'avais oublié dans toutes les phrases qu'il avait pu dire. Il parlait d'avenir, il parlait de ce que l'on pourrait faire, mais surtout il parlait de "nous" comme si nous avions, ou pourrions en avoir, un avenir. Sincèrement ? Croyait-il simplement aux mots qu'il pouvait dire ? Croyait-il réellement que l'on pourrait être autre chose que des amis ? Moi, princesse des trompeuses ayant un amant ? Moi garce comme je suis vivant une idylle ? Impossible. Je ne pourrais jamais avoir un tel privilège, je ne pourrais jamais avoir une telle chance. Bien sûr Maman, qui est pire que moi, a eu cette chance. Mais regardez ce qu'elle en a fait. Elle l'a détruite en une fraction de secondes : elle m'a eu et ensuite elle s'est barrée. Elle s'est faite violée comme elle aime le dire et elle s'est barrée. Alors, maintenant, c'était une chose certaine : je ne serai jamais comme elle. Il pouvait me dire ce qu'il voulait, mais je me méfierais toujours. Il est gentil, il est doux ... Mais on ne peut l'être seulement par sincérité. Surtout sur cette île : j'en suis la preuve vivante.

" Tu ne te plaindrais pas car tu en as envie en tant que mâle ou en tant qu'autre chose ? Car je ne serai jamais comme ma mère Fantôme. Je ne veux pas d'une nuit, ni un seul jour, je veux la réalité. Je veux une vraie histoire. Et je ne veux cela maintenant, car ce serait devenir vulnérable. "

Voilà. Il voulait de la sincérité venant de moi, il en avait. Il voulait que je sois franche et je le fais. Il était bien le seul étalon où j'étais sincère. Sans doute la seule personne avec qui je pouvais l'être. Peur de ce qu'il pouvait me dire par la suite ? Sans aucun doute. Peur qu'il disparaisse, comme mes parents, de ma vie après cela ? Bien évidemment. Mais il fallait que je sois sincère, réellement. Mes pas continuaient sans que je ne fasse réellement attention au paysage. Je me sentais comme dans une bulle avec lui, je n'avais pas envie qu'elle se crève, mais il fallait revenir à la réalité. Et vite, très vite. La bulle se pulvérisa très vite lorsque la question fut posée. Dormir avec lui ? Dormir avec un étalon ? Je ne l'avais encore jamais fait. Oh bien entendu, il ne se passera rien mais il reste tout de même un mâle. Finalement, je secoue la tête. J'avais confiance en lui au début, alors pourquoi tout disparaissait si rapidement ? J'hoche la tête en souriant.

" Tu as raison, je commence à être fatiguée. Allons aux rocheuses si cela te dis et reposons-nous là-bas. Mais promet-moi une chose s'il te plaît ... De me protéger de mes cauchemars. "

J'en faisais constamment en ce moment, il était temps qu'ils disparaissent. Et j'espérais réellement que mon chevalier servant m'aide autant qu'il le pouvait.

Je regardais la jument et je l'écoutais. Elle me demandait si c'était en tant que mâle ou en tant qu'autre chose. Elle ajoutait ensuite qu'elle ne sera jamais comme sa mère et moi je ne serai jamais comme mon père, dans sa prime jeunesse, ou encore Starfighter ou encore comme un certain Al Capone. Elle disait qu'elle ne voulait pas d'une seule nuit ou qu'un seul jour. Ce qu'elle voulait c'était la réalité. Elle dit qu'elle veut une vraie histoire et qu'elle ne voulait pas ça maintenant, car elle serait vulnérable.

" Je comprends, mais comme je te l'ai déjà dit, les mâles ne sont pas tous pareils. En tant que mâle et autre chose, je ne me plaindrai pas,car je serai heureux. Je ne suis pas le genre de mâle, qui saute sur tout ce qui bouge. Cela fait déjà quelques mois que je suis ici, et je n'ai rien fait de tel, et vous les avez à tous les mois.

Je ne serai pas comme mon père était à mon âge. Mon père s'est rangé, quand il a rencontré ma mère. Il en a eu de ce genre-là, mais maintenant , l'époque de mon père et de Starfighter est révolue. Je ne trouve pas que cela nous rend vulnérable. Cela nous rend plus fort et il n'y a rien de mal, d'être parfois vulnérable. Personne n'est à l'abri de la vulnérabilité, il suffit d'être avec les bonnes personnes, quand cela arrive."

Je me permis de lui faire une simple petite lèche sur ses naseaux, elle était rapide et agréable. Par la suite, elle était d'accord avec mon idée, cela ferait d'une des nuits, des plus agréables qui soient. Elle parlait d'aller vers les rocheuses et me demandait de promettre de la protéger de ses cauchemars.

"Super ! Je te suis."

J'avancai de quelques pas et je m'arrêtais et je la regardais dans les yeux et lui promit.

"Je te le promets, Hallelujah, je te protégerait, du mieux que je le pourrai, de tes cauchemars. "

Je la regardais, sincère, et d'un geste protecteur, je mis ma tête au-dessus de son dos, ma longue crinière, la frôlait et s'était un peu installée, sur son dos.

Les mots ne cessaient de tourner dans ma tête tandis que mes oreilles se mouvaient. Je n'arrivais ni à comprendre exactement ce qu'il se passait entre nous, ni même ce que je vivais actuellement. J'avais l'impression que ma tête tournait, alors que le monde avait cessé de tourner lui-même. J'avais le sentiment de vivre des moments dont j'étais la spectatrice et non l'actrice, le sentiment que mon corps s'était stoppé dans le temps tandis que mon coeur ne demandait qu'une chose : s'accrocher à son coeur. Pourquoi ressentais-je tout cela ? Que signifiait tout cela ? Je ne comprend absolument rien. En réalité, deux sensations ne cessaient de se bousculer en moi : fuir cet étalon qui me tourmentait tant ou alors rester avec lui et profiter du moment. A chaque mot qu'il prononçait, une chaleur naissait. A chaque silence qui se provoquait, mon coeur ne cessait de se serrer et j'avais envie de prononcer des mots, n'importe qu'ils soient. Mes yeux me piquaient mais c'était interdit. Mes membres tremblaient mais je voulais rester sur place. Bientôt, des mots vinrent choquer ma tête tandis que je restais sur place.

" Sincèrement, Fantôme : maintenant que nous nous connaissons depuis quelques jours, mois. Je ne voudrais savoir qu'une seule et unique chose : que ressens-tu pour moi exactement ? Est-ce normal que je me sente si bien avec toi et en même temps que je veuille te fuir ? "

Il accepta rapidement de me suivre jusqu'aux rocheuses. Mais pourquoi acceptait-il de me suivre aussi facilement ? Pourtant, la plupart des chevaux que je connaissais voulaient me fuir, ou alors préféraient raconter des misères sur mon compte. En même temps, je l'ai bien chercher, non ? La méchante dans l'histoire, c'est moi, non ? Je sais pas pourquoi mais depuis qu'il est là, je le regretterais presque. Une promesse, une unique promesse et mon ventre se réchauffa. Un sourire se forma sur mes lèvres ... Ce sourire se figea sur mon visage tandis qu'il venait de poser son encolure sur mon dos et que ses crins couvraient mon visage. Brusquement, des larmes roulèrent sur mes ganaches : de vraies larmes. Il me faisait du bien. Mais qui était-il nom de dieu ? Pourquoi était-ce comme ça ? Je m'éloigne brusquement en secouant la tête.

" Non je ... Je peux pas en fait. Je peux pas ressentir tout ça, pas pour un étalon. Pour personne en fait. "

Je le fixe, regarde le sol, le refixe, comme si j'étais complètement paniquée et je fais un pas en arrière. Mon ambition ou lui. Lui ou mon ambition. Que dois-je faire ? Soudain, sans que je ne réagisse plus, mon corps fit demi-tour et je pars brutalement au galop loin de lui : des larmes couvrant mon chanfrein.

Spoiler:

J'étais toujours aussi bien avec elle. En fait, c'était la seule jument qui me plaisait, et je n'en avais pas chercher d'autre je n'en ressentais pas le besoin. Avec elle, j'étais bien et elle me plaisait. Elle me posait la question que ressentais-je vraiment pour elle? C'était une question fatale, mais je connaissais la réponse.

"Hallelujah, ce que je ressens est quelque chose que j'ai vu dans le regard de mes parents. Tu me plais beaucoup et tu es celle que je connais le plus, et que j'ai passé, le plus de temps. On se plaît bien et on s'entend bien et je suis bien avec toi. On se complète. Je ne pensais pas ressentir cela aussi vite. J'ai bien vu que j'ai succombé, à ce sentiment, que je voyais, dans le regard de mes parents."

Quand j'avais mis ma tête sur son dos, elle semblait aimer cela mais tout à coup, cela prit une autre tournure. Je sentis la jument se raidir, et ensuite elle se libère brusquement , puis elle disait qu'elle ne pouvait pas ressentir l'amour avec personne et encore moins un étalon. Je fus surpris et dit, plutôt cria, car elle était loin.

" Mais pourquoi? Explique-toi ! Hallelujah, reviens stp !" Dis-je peiné.

Ensuite, je partis au galop pour la rejoindre, en criant son nom et en lui disant de m'attendre. Je voyais son arrière-main puissante , me rapprochant d'elle. Plus que, je me rapprochais, elle continua de s'éloigner de moi. Par, pur malheur, au tournant d'un chemin, je la perdis de vue. Je continuais de suivre son odeur , mais j'arrivais devant un ruisseau qui n'était pas très loin, du golfe. L'odeur s'arrêta au ruisseau, je le traversai, mais l'odeur n'y était plus. J'ignorais , dans quelle direction, elle était partie. Je criai, son nom une dernière fois.

"Hallelujah, Hallelujah, reviens, je t'en prie. "

Ma voix se perdit dans la brume, répétant l'écho, Hallelujah, Hallelujah, reviens je t'en prie. J'étais désemparé, malheureux et triste. Quelques larmes,coulaient sur mes ganaches.

"Hallelujah, reviens. "Mumurai-je à moi-même.

Spoiler:

» M'accompagneras-tu dans ma quête ? | REKKLES [OUT. A FERMER. ]
» Fantôme
» Fantôme
» Te voilà. | Fohlen, Fantôme
» On aurait jamais du ... | FANTÔME