Mirage.

Elle découvre les terres, elle se sent un peu plus chez elle. Tout était beau même le sable et cette chaleur épouvantable. Tout était plat, une terre avec un horizon sans fin.

Le soleil tape sur sa robe Isabelle, elle était habituée à cette chaleur, elle le vivait plutôt bien même. Alors que ces sabots s'enfoncent un peu dans le sable à chacun des pas effectuer;

elle baisse la tête et avance, dans le silence.

Un moment que Cyrius n'avait pas mis les pieds dans ce désert... combien de temps ? Quelques mois... la dernière fois, l'Oubli avait fait son oeuvre, et il n'avait plus aucun souvenir de ce qui lui était arrivé cette fois là... Une chance qu'il en soit sorti vivant finalement. Mais les Terres Trompeuses sont chères à son coeur, et les terrains désertiques son habitat naturel, alors qu'aurait-il pu lui arriver ?

L'étalon alezan se sens fort ici, puissant. Un arrêt sur le sable ocre, il balaye du regard l'endroit. Le relief est presque inexistant, quelques roches parsèment l'immensité et condensent la chaleur du soleil ardent.
Un mouvement plus loin, un poulain, Cyrius le remarque rapidement. Le poulain se dirige droit vers lui, la tête basse, sans regarder devant lui. L'arabe reste immobile, le laisse approcher. Il prend le temps d'apprécier sa robe isabelle... un nouveau né ? Non, celui là à déjà quelques mois...

Elle avance, toujours encore, la même vue sur ces sabots et le sable jaune. Elle pense à sa vie passée, comment sa vie aurait été si sa mère avait survécu ? Elle soupira tristement puis elle décida de relever la tête, au même moment elle percuter assez violemment quelque chose... ou quelqu'un.

-A-Aïe...

Elle secoua sa tête dans tous les sens pour se remettre les idées en place. Elle ouvrit les yeux et elle voit un étalon, grand et assez large du tort.

- Hey ! ça fait mal ! Tu l'as fait exprès ?! Elle fronça les sourcils en parlent, la mine boueuse.

La collision est imminente et Cyrius ne fais rien pour l'éviter. Le poulain est une pouliche. Sa robe isabelle lui rapelle sa propre fille, Hallelujah. Mais elle est plus agée, et sa morphologie se rapproche plutôt des chevaux ibériques. Cyrius à une pensée pour Superbia par association d'idées.

3, 2, 1... Cyrius fait block et la pouliche le heurte. Elle recule un peu, secoue la tête, hébétée. L'étalon alezan reste de marbre, n'ayant pas encore pris de décision. Quel rôle jouerait-il face à cette pouliche? Il pense à Commedia un instant.

La pouliche isabelle l'accuse. De l'avoir blessé, de l'avoir fait exprès, en colère et boudeuse. Une fois de plus, il pense à Commedia.
Cyrius sourit simplement, un sourire agaçant.

- Absolument. Et toi t'as fais exprès de me foncer dedans ou ta mère à oublier de te faire des yeux??

Encore un étalon qui se croit fort ? Hoykä fixa l'étalon des sourcils froncés. Sa maman hein, elle aurait aimé qu'elle soit là, un voile de tristesse de forme dans son regard mais elle camoufle vite ces émotions et sa carapace de pouliche mal élever se forme. son visage se détend et un regard noir avec un rictus se forme sur sa bouille.

- Surement. Et toi ? Tu as fait exprès de rester ici sans bouger alors que tu me voyais arriver .

Elle finit par tirer la langue tout en ayant se sourire sarcastique sur son doux visage.

La pouliche le regarde avec colère. Cyrius voit passer un très furtif aveu de faiblesse lorsqu'il évoque sa mère. Elle s'empresse de masquer ses émotions, mais l'alezan n'ai pas dupe. Encore une orpheline, probablement. Les poulain orphelins luttent chaque jour pour leur survie, et leur caractère est par conséquent souvent très fort. Cyrius adore ça.

- Ouais j'ai fais exprès, je viens de te le dire t'es sourde en plus ? Ça commence à faire beaucoup...!

L'autre lui tire la langue avec un sourire. Moins de colère soudainement, la pouliche s'était radoucie. L'étalon aurait pourtant bien continuer à la rabaisser au niveau du sable, ce jeu l'amusait beaucoup et la petite avait l'air assez solide pour supporter, la cible idéale.

- Qu'est-ce que tu fais sur les Terres Trompeuses ? l'interrogea Cyrius, inquisiteur. Maintenant qu'elle lui était rentrée dedans, autant savoir ce qu'elle faisait là.

-Vieille avant l'âge, c'est drôle, n'est-ce pas .Tant je n'est pas ton allure de vieux, ça me va !

Les terres trompeuses ? Elle ne connaît pas, elle regarde l'étalon, dubitative.
- Les terres quoi ? Dit-elle avec un sourire en coin.
Elle vient d'arriver et ne connaît pas les environs. Elle tourna la tête regardé tout autour d'elle.
- C'est ma maison ! S'exclama-t-elle.
Un grand sourire aux lèvres et un regard remplie de défis.
- Et toi ? Tu fous quoi ici ?

- Il faudrait déjà que tu survive à cette journée pour avoir un jour mon allure de vieux...rétorque l'étalon avec une mauvaise humeur feinte.
Les Terres quoi? Elle recommence, la surdité est donc avérée. Cyrius lui envoie un regard affligé. Et puis elle s'explique. C'est sa maison, son territoire. Vraiment ?...
Sourire sadique, cette pouliche est un cadeau de Noël en plein mois de juin.

- Je fou quoi ? rien, je suis dominant ici.

C'est faux, mais c'est pas grave. Il précise, histoire qu'elle comprenne du premier coup, il parle fort et articule chaque syllabe.

- Ca veut dire que je suis le chef de ta maison et que je suis censé faire en sorte que tu te sente bien ici, mais bizarrement j'ai plutôt envie de te faire compter les grains de sable du désert...

Hoykä plisse les yeux et tant l'oreille pour comprendre, enfin pour faire semblant d'essayer de comprendre l'étalon ici présent. Bien évidemment, elle se fout littéralement de sa gueule.

- Permets-moi de te dire, tu n'as pas l'allure d'un dominant, mais ce n'est pas grave.

Elle planta son regard dans celui de l'étalon, un regard neutre, presque noir avec une pointe de défi qui brule au fond d'elle.

- Hé bien... DOMINANT, elle se mit à tousser en prononcer ces mots, ravie de faire ta connaissance. Malgret tous, tu as une manière d'accueillir les nouveaux arrivants de ta meute d'une drôle de façon.

Elle se mit à marcher autour de lui comme une Féline en quête de sa proie, la tete un peu baisser, le pas lent le regard froid qui te donne la sensation que plein de petite aguillée se plante sous ta peau.

Bon faut pas exagérer... c'est quand même une pouliche de seulement 8 mois.

La petite ne se démonte pas, elle devient de pire en pire. Ou de mieux en mieux, question de point de vu. Elle joue à merveille le rôle de la sourde idiote et rétorque qu'il n'a pas l'air d'un dominant. Non ce n'est pas grave, absolument pas grave.
Elle fixe l'étalon avec un regard noir et défiant. Il lui envoie un clin d'oeil aguicheur. Technique déloyale de déstabilisation.
Elle l'appelle "dominant". Quelle belle journée.

- Appelle moi plutôt Cyrius ça suffira, et nous ne sommes pas dans une meute je ne lève pas la patte pour pisser sur les arbres...

il marque une pause.

- La peste à un prénom ?

Cette dernière se met à marcher en cercle autour de lui. Une tigresse autour du pauvre agneau qu'il était... Cyrius reste immobile, regarde au loin, ignore la peste. Elle se débrouillait bien, mais au jeu de l'enmerdement maximum, il gagnait toujours.

- Tu ne veux pas compter les grains de sables ? Soit.
Mais cesse de me tourner autour, je ne cède pas aux avances maladroites des pouliches nymphomanes et pré-pubères dans ton genre...

Elle s'arrêta et un rire sincère sortis avec un sourire franc sur les lèvres.

- Désolé à ta déguène je t'ai pris pour un sac à puce. Mon nom est Hoykä.

Elle tourna la tête vers un arbre mort sur lequel est poser un corbeau noir.

- Des avances maladroites ? Hien ? Ricana-t-elle. Ne t'inquiète pas pour sa, tu n'es pas mon genre.

Elle parle comme si elle était déjà une jument, ce qui peut déstabiliser certain. La petite se met à soupirer.

- Tu as rendu ma journée un peu plus joyeuse. Merci.

Elle s'arrête de tourner et lui dévoile son prénom. Hoykä.
Il n'est pas son genre. Cyrius ricane légèrement, elle a de l'humour et du répondant. Une pouliche de caractère au sein de son troupeau, cela lui plaisait. Finalement elle le remercie, d'avoir rendu sa journée plus joyeuse. L'étalon est amusé, il aurait pensé qu'elle soit outrée, en colère, vexée, il avait pourtant tout essayé, mais cette pouliche semblait bien difficile à déstabiliser.

- De rien, je fais souvent cet effet là aux gens.

Pas vraiment en fait, mais peu importe. Que faisait cette pouliche dans le désert? Un endroit dangereux. Si elle n'avait pas été une Trompeuse, Cyrius l'aurait envoyé chercher une source d'eau inexistante au milieu du désert sans état d'âme, mais il était maintenant dominant et devait veiller sur ceux qui avait choisi ses terres.

- Alors Hoykä, tu visite ? Ou tu cherche quelque chose en particulier ?

Cyrius balaye le désert du regard. Du sable, des roches, le soleil...

Elle secoua son encolure pour mettre sa petite crinière en ordre. Elle ses tiens bien sûr ces pattes et regarde autour d'elle.

- Si je cherchais quelque chose... se serrais pas là que je le trouverais ! il n'y a rien ici ! Ricana-t-elle. Je visite, effectivement, j'aime bien cet endroit, il est vide, si tu vois quelqu'un et tu n'as pas envie de lui parler tu peux lui faire croire que tu es un mirage.

Un sourire machiavélique se forme sur ces petites lèvres.

- Ça t'arrive souvent se venir ici?

Cyrius fixe la pouliche pleine d'aplomb avec un air septique et amusé. Rien ici? C'était mal connaître le désert.

- Tu te trompes, ce désert est un mirage à lui tout seul, tu as l'impression qu'il est vide et sans intérêt, et pourtant en cherchant un peu tu peux tomber sur des trésors...

Il n'en dira pas plus. Lui-même avait maintes fois arpenté ce désert et avait décelé quelques secrets, cependant il le considérait que le territoire le plus mystérieux et le plus dangereux des Terres Trompeuses.

- Je suis dominant, j'y viens donc régulièrement, mais c'est la première fois que j'y croise une pouliche. Généralement ceux de ton âge préfère le Golfe d'Emeraude ou la vallée des Ronces... tu n'a pas de famille ?

- Je suis née toute seule.

Le visage de la jument reste souriant mais son ton était un peu froid.

- Je n'ai pas besoin de grande personne qui m'encombre.

La pouliche leva la tête fièrement. Elle regarda autour d'elle et observa le désert d'un air sérieux. Elle compte bien desseller les différents secrets des terres qui l'entourent.

Cyrius est impressionné par l'assurance affichée par cette pouliche. Elle est née toute seule. Une façon de dire qu'elle n'a jamais connu ses parents. Où qu'elle les a reniés. En tout les cas, elle est indépendante depuis son enfance. Ou peut être mentait-elle pour s'inventer une vie. Tout le monde ment après tout.

- Quand tu dis que tu es née toute seule, tu veux dire que les dieux t'ont fait apparaître sur Terre dans un grondement de tonnerre par une nuit de pleine lune tel un miracle divin ?

Il se moquait d'elle, et comme ses jambes commençait à fourmiller, Cyrius pris le pas sur le sable dans une direction hasardeuse; ou pas.

Elle suit du regard le grand étalon puis emboîte le pas.

- Si on peut dire sa comme ça, Dieu a dû faire en sorte que je grandisse seule pour forger mon propre caractère.

Son visage s'endurcit.

hors rp:

Cyrius s'arrête au bout de quelques pas à peine, il se retourne vers la pouliche qui invoque le rôle de Dieu dans sa construction personnelle.

- Tu as eu un début de vie merdique et tu as fait en sorte de t'en sortir par toi même, Dieu n'a rien à voir là dedans, tu es la seule responsable de ce que tu es devenu.

L'alezan lâche la pouliche du regard, soudain distrait par un bruit au loin. Il a besoin de quitter le désert.

- Ne m'en veut pas mais je ne continue pas la route avec toi, je te laisse à ton exploration, je pense qu'on se reverra bientôt.

Il lui adresse un sourire entendu, ainsi qu'un vague signe de tête, et s'en va au trot, reprenant le chemin exact qu'il avait pris à l'allée.

Hors RP:

Elle n'a pas eu le temps de répondre qu'il repart . Un peu vexée elle lui tire la

langue, les sourcils imaginaires froncés.

Hoykä se met au grand galop, dans le sens inverse de l'étalon.

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