夕映え "Youbaé" [pv — Nokhömi]

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La nuit tombait. Petit à petit, le ciel se teintait de bleu marine tandis que le soleil dardait ses derniers rayons sur le monde.

Aurore Opéra aimait le crépuscule. Évidemment, il préférait l’aube, mais le soir offrait des couleurs presque semblables qui l’attiraient irrémédiablement. Aujourd’hui, le jeune mâle – il se faisait progressivement à l’idée qu’il n’était plus un poulain – avait décidé d’admirer le couchant et les étoiles aux Grands Lacs. La saison des étoiles filantes était arrivée et il n’aurait ainsi pas besoin de lever la tête pour les regarder tomber.

La nuit n’était pas encore tombée. Le soleil disparaissait lentement derrière l’horizon et continuait d’enflammer le ciel de ses couleurs rouge-orangées.

Le rouquin profita du temps qu’il restait pour trouver la meilleure place. Il s’approcha du plus grand lac et fit quelques pas dans l’eau tiède. Quand les remous cessèrent, il jeta des coups d’œil inquiets à son reflet. Son corps grossissait et grandissait à vue de nez. Il prenait du muscle, s’épaississait sans trop de gras, c’était déjà ça. Mais il ne serait jamais aussi fin et gracieux que sa sœur ! Pourquoi étaient-ils si différents ? Il ne comprenait pas. Ils venaient des mêmes parents. Pourtant, son nez à elle se pinçait et l’encolure d’Aurore s’élargissait. Elle était Arabe, il devenait Espagnol. Était-ce logique ? À quel point sa lignée était-elle mélangée ? De cela son père ne lui parlerait jamais…

Perdu dans ses pensées, Opéra en oublia la monde et sa beauté. Jusqu’à ce qu’un bruit de pas vienne le réveiller.

Voici le moment qu'attendait Nokhömi à chaque nouvelle journée. Le soleil qui tentait en vint de ne pas disparaître à l'horizon et la lune qui ne tarderait pas à le croiser au passage comme la bonne mère qu'elle était tentend de border son enfant pour qu'il se repose enfin. La petite jument observait les derniers rayons du soleil, qui brillaient sur sa robe, sa présence était quasi insupportable depuis quelques jours, la chaleur qui s'en émanait était horrible, la nuit apportait son lot de fraîcheur et encore là on ne pouvait pas dire que l'aire était fraîche, mais bon supportable.

Les souvenirs de cet endroit avait guidé ses pas jusqu'ici pour profiter des lacs. Probablement bondé de gens de jour, la nuit elle serait calme surement plus calme et les étoiles si reflétant serait magnifique, selon elle du moins. C'était donc l'endroit et le moment parfait.

La petite jument s'approchât du plus grand lac s'apprêtant à y pénétrer lorsqu'elle aperçue, qu'à son extrémité, un corps presque immobile se trouvait dans l'eau. Elle était arrivée trop tôt surement. Au moment où elle s'apprêtait à rebrousser chemin, une brise effleurant l'étalon, se déposa sur les naseaux de la petite jument pie. Une brise aux odeurs familière. Stationné sur la rive, Nokhömi releva la tête pointant les oreilles en sa direction.

" Aurore?" Marmona-t-elle pour elle-même. Incertaine de sa déduction, elle ne l'avait croisé qu'une seule fois ce poulain et ce, depuis belle lurette.

De loin du moins, ça lui ressemblait. Nokhömi marcha le long de la berge sans réfléchir presque certaine qu'il s'agissait bien de lui. Mais , plus elle approchait, plus le corps du poulain semblait devenir grand et gros. Son pas se faisait de plus en plus lent, au fur et à mesure qu'elle s'en approchait. Puis l'hésitation sur l'identité du cheval qui doucement se dessinait devant elle s'installa dans sa conscience. Même si son odeur était semblable, si cela se trouvait c'était peut-être son père... Trop tard il l'avait repéré, elle était déjà trop près pour s'éclipser discrètement.

" Je eu... désolé. Je vous est prit pour quelqu'un d'autre."

Les joues de la petite jument s'enflamma et son coeur se serra, à la fois gêné et déçu de ne pas revoir son ami du Mont Étoilé.

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La bruit de pas se rapprochait et Aurore Opéra ne savait plus ce qu’il devait faire. D’un côté, il aurait aimé rester seul pour regarder les étoiles filantes. De l’autre, il était curieux de savoir quelle âme pouvait se perdre ici de nuit. Il voulait savoir si l’inconnu venait ici pour la même raison que lui. Qui savait… si c’était le cas, il pourrait peut-être s’en faire un ami.

Décidé, le jeune mâle sortit de sa transe, releva la tête et chercha du regard la personne qui s’approchait de lui. La voix le percuta avant qu’il ne trouve l’inconnue qui n’en était pas une, finalement. Nokhömi s’était approchée, attirée par il ne savait quel mirage dont elle était vite retombée. La réalité était dure pour la jument pie qui regrettait déjà de s’être montrée aux yeux d’Opéra.

Aurore soupira. Soupir qui provenait du plus profond de son cœur et s’échappa si lourd de tristesse qu’il s’écrasa immédiatement dans l’eau. La première fois, la pie avait eu peur de lui et le poulain n’avait pas su gagner sa confiance. Aujourd’hui, elle le regardait dans les yeux, mais n’arrivait pas à le reconnaître. Il avait beaucoup grandi, même sa robe avait changé, mais il ne pouvait s’empêcher de se sentir meurtri.

Le rouquin aurait pu jouer le jeu, lui dire qu’il était le père d’Opéra, lui dire que celui avec qui elle l’avait confondu devait être très beau ou insinuer un tas d’autres choses. Il aurait pu faire de l’humour mais, le cœur lourd, il n’arrivait pas à s’y résoudre. Un nouveau soupir lui échappa (c’était un peu sa nouvelle façon de bouder) et il détourna la tête, posant ses yeux sur le ciel sombre et la lune qui commençait à se montrer.

Vous apparaissez toujours la nuit.

La lune brillait fort cette nuit. Elle risquait de le déconcentrer quand les étoiles commenceraient à tomber. Son regard revint sur la jument. Elle était trop loin pour qu’il puisse voir ses yeux. Dommage. En scrutant à nouveau la lune, Aurore se souvint d’une histoire qu’il avait entendue sur une princesse d’un lointain pays. Qu’était-ce, déjà ?

Peut-être êtes-vous vraiment la fille de la lune ?

Le regard de l'étalon se posa sur elle et la figea. Le mouvement de recule qu'elle s'apprêtait à effectuer s'évanouie sur la berge et elle se perdit dans ces deux billes noires, qui l'observait, même de loin elle pouvait constaté la profondeur de ce regard. Lorsqu'il se retourna pour contempler l'horizon, Nokhömi releva aussi les yeux au ciel, la lune reflétant contre l'eau du grand lac elle ferma les yeux inspirant un bon coup.

L'odeur du cheval revint immédiatement hanté les souvenirs de la petite puis il parla, Nokhömi en compris pas exactement les mots préoccupés, mais cette voix malgré, qu'elle semblait moins aiguë, Nokhömi la reconnue. Les yeux fermé, l'image d'un poulain c'était immédiatement dessiné dans sa mémoire. Elle le revoyait sur se mont étoilé, lui proposant de devenir sa grande-soeur et lui assurant qu'il reviendrait plus grand et plus fort pour la protéger. C'est sa gorge cette fois qui se serra, même si elle aurait voulu parler les mots restèrent prisonniers dans celle-ci.

-Peut-être êtes-vous vraiment la fille de la lune ?

La voix de l'étalon roux retenti à nouveau caressant les oreilles de Nokhömi cela semblait encore plus évident. La petite jument pie ouvrit les yeux à demi-clos, s'avança dans l'eau le regard rivé sur son propre reflet et guider par le respire de l'étalon. Elle s'arrêta juste à côté de lui, laissant l'eau caresser ses canons sa queue flottant légèrement sur la surface de l'eau.

"Aurore? " dit-elle faiblement. La petite pie tourna la tête vers l'étalon pour le regarder directement puis posa son regard particolor dans les billes noires une nouvelle fois maintenant trop près pour se laisser impressionner par sa nouvelle stature et reconnaître ce regard. était bien lui.

" Aurore" Répéta-t-elle maintenant d'une voix claire. Les yeux de Nokhömi se brouillèrent de larmes, elle ne l'avait pas reconnue, enfin si jusqu'à ce que l'image d'un cheval prennent la place du poulain.

Nokhö tourna la tête en direction de la lune montante, elle baignait maintenant dans son reflet le ciel semblait dégagé et les étoiles ne tarderaient pas à apparaître elles aussi. Un léger sourire, malgré son regard luisant, se dessina sur ses lèvres.

" Sa présence m'apaise et me donne l'impression qu'elle m'écoute."

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La princesse Kaguya. Il s’en souvenait maintenant. Kaguya avait été trouvée par un coupeur de bambou au creux de l’un d’eux. Elle était d’une beauté époustouflante et, comme toute beauté en ce monde, cela la rendait dangereuse. Kaguya n’était pas mauvaise. Kaguya ne voulait pas faire de mal, mais Kaguya ne voulait pas d’un amant et elle avait eu des prétendants. La princesse ne pouvait pas les rejeter aussi simplement, de quelques mots bien placés et d’un dos tourné. Alors elle avait donné une mission à chacun d’eux. Elle avait exigé des reliques, des mythes qui n’existaient pas. Les trois premiers avaient triché et elle les avait écartés. Le quatrième avait abandonné.

Mais le cinquième avait chuté.

Aurore décrocha ses yeux noirs de la lune et les posa sur Nokhömi. Elle s’était approchée et, maintenant, il pouvait contempler son regard singulier. Il avait rencontré une autre jument aux iris semblables, mais l’aube qu’il avait contemplée dans ceux-ci était inégalable. Aujourd’hui, le soleil s’y couchait, teintant d’or le bleu et de bronze le marron de son œil particolor. Bientôt, la lune s’y refléterait également, disque rond au-dessus d’une mer calme et d’une falaise abrupte.

Nokhömi, la salua-t-il tout bas avec un sourire.

La princesse Kaguya avait tué son cinquième prétendant. Pas de ses mains, mais de ses mots, de ses exigences, de l’amour qu’il lui portait et qu’elle ne pouvait lui rendre. L’homme s’était lancé dans une quête éperdue et avait poussé trop loin les limites de ce qu’il aurait dû faire pour gagner la main de la princesse. L’amour rendait fou, assurément. Aveugle, très certainement. Aurore Opéra ne comprenait pas encore bien ces choses-là, mais il n’osait imaginer la douleur de la princesse Kaguya.

Si elle doit écouter quelqu’un, commença-t-il en reportant son attention sur la lune, c’est bien vous.

Aurore se souvenait parfaitement de leur rencontre au Mont Étoilé. Il se souvenait aussi du tutoiement qu’il avait utilisé envers la jument pie. Néanmoins, aujourd’hui, il avait grandi et le seul souvenir de cette intimité lui chauffait les joues. Vouvoiement et tutoiement ne changeait rien au fait qu’il la considérait comme son amie.

Ne pleurez pas, Nokhömi. (Il tendit les naseaux pour frôler son épaule et la rassurer. Il ne lui en tenait pas rigueur et ne voulait pas la voir triste.) Si vous pleurez, vous ne verrez pas les étoiles filantes. Ce serait dommage.

La petite jument prit une grande inspiration quand il la frôlât à l'épaule, puis expira son corps se détendit ravalant toutes nouvelles créations de larmes excessives. Elle ne le fuyait plus, comme elle aurait pu le faire quelques temps auparavant.

Nokhömi essuya délicatement ses yeux brouillé contre un de ses antérieurs qu'elle porta un peu plus en avant. Une larme s'échappant quand même roulant contre une de ses joues. Son regard se posa à nouveau sur le poulain enfin non sur le yearling, ce n'était pas les étoiles filantes qu'elle ne devait pas manquer cette nuit, elle pouvait les voir à toute les fois que l'occasion se présentait elle n'avait qu'à relever le bout du nez au ciel comme si souvent. C'était plutôt son ami qu'elle désirait voir, aujourd'hui. Cet ami qu'elle n'avait croisé qu'une fois et pourtant il semblait si familier.

Il avait grandit, avait prit de à la musculature ressemblait de plus en plus à un étalon pourtant encore qu'adolescent, mais étrangement et bien heureusement, il ne lui faisait pas peur. Sa robe aussi avait évolué, on aurait dit un ciel étoilé, le mélange de roux et de blanc abritant de tâches plus foncée comme une constellation. Et il y avait son aura, quelque chose de doux et de sécurisant émanait de lui en plus de l'image d'un poulain qui ne voulait s'effacer de son esprit.

Elle le quitta à nouveau des yeux. La brise soulevant sa crinière elle prit à nouveau une grande inspiration.

" Je ne suis pas triste, je suis heureuse"

Elle sourit doucement à la lune montante et au calme qui les enlaçait désormais.

" Est-ce les perséides qui vous ont mené jusqu'ici?"

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Kaguya avait eu un autre prétendant. De ce genre-là qu’elle ne pouvait pas refuser, écarter d’un non sans appel, auquel elle ne pouvait pas non plus donner de mission impossible. L’empereur lui-même était tombé amoureux d’elle. Il la demanda en mariage, mais la princesse refusa, elle dit ne pas être de ce pays et ne pas pouvoir se rendre au palais avec lui. L’empereur n’abandonna pas, Kaguya et lui s’échangèrent des lettres dans lesquelles il réitéra sa demande tandis qu’elle continua de le rejeter.

Aurore sentit un poids s’échapper de ses épaules, une tension disparaître dans ses muscles. Il avait eu peur, sans vouloir l’avouer, qu’elle fuit encore, qu’elle s’écarte comme elle le faisait avant. Le mâle comprenait maintenant quel genre de frayeur poussait la jument à agir ainsi, il supposait que c’était parce qu’il était un mâle et que les mâles, parfois, faisaient des choses qu’il n’imaginait même pas. Opéra avait grandi et son corps devenait peu à peu celui de ceux dont la jument avait peur. Aurait-il pu lui en vouloir, si elle fuyait à nouveau ? Il en aurait été blessé, certainement, mais il aurait compris. Pourtant, elle ne fuyait plus et le jeune étalon sourit à Nokhömi, le cœur gonflé de joie.

La princesse Kaguya aussi, pleurait toutes les nuits de pleine lune. Elle s’isolait du monde, de ses parents adoptifs, de tous ceux qu’elle aimait sans arriver à leur dire. Jusqu’à ce qu’elle avoue, d’une petite voix triste, ce qui la torturait ainsi. Kaguya n’était pas humaine. Kaguya vivait sur la lune et devrait bientôt y retourner.

Les larmes de saint Laurent…

Aurore Opéra tendit à nouveau les naseaux et recueillit la larme qui roulait sur la joue de son amie. Elle disait être heureuse, mais sur ses lèvres, cette eau-là était aussi salée qu’une autre. Il espérait de tout cœur qu’elle n’essayait pas de lui cacher quoi que ce soit.

Est-il heureux, lui aussi ? se moqua-t-il avec légèreté. En effet, c’était pour elles que je suis venu ici.

L’empereur tenta de protéger la princesse Kaguya en envoyant ses gardes patrouiller chez elle. Mais que pouvait-il faire contre le peuple de la Lune ? Les êtres célestes descendirent sur Terre et Kaguya dut partir avec les siens. Tout son amour pour les humains n’y put rien. Elle offrit sa robe à ses parents et un élixir d’immortalité à l’empereur. En enfilant une robe de plumes, Kaguya perdit ses sentiments pour le peuple de la Terre et s’en fut. Ses parents trépassèrent de tristesse et l’empereur lut la lettre que la princesse lui avait écrite. Il trouva le mont le plus près du Ciel et y fit brûler la lettre et l’élixir en espérant que son message parvienne jusqu’à la Lune. L’empereur avait refusé une immortalité sans la princesse Kaguya.

Aurore Opéra posa ses yeux sur le reflet de la Lune dans le lac. Il se demanda si Nokhömi aussi devrait retourner chez les siens. Si elle l’abandonnerait comme Kaguya y avait été forcée. Lui aussi, comme l’empereur qu’il n’était pas, refuserait la vie éternelle si son amie n’était pas à ses côtés pour en profiter.

Le rouquin reporta son regard sur la jument pie. Les étoiles commençaient à apparaître, parsemant le ciel et la surface de l’eau de petits points lumineux. Il avait promis de la protéger, il s’en souvenait, mais son corps n’était pas encore assez fort. Mais Nokhömi n’avait plus peur de lui et, comme promis, il était prêt à changer d’avis. Néanmoins, s’il le lui avait demandé de but en blanc la première fois, Aurore avait grandi et ne se sentait plus capable de réitérer l’opération. C’était bien trop gênant.

La première larme est tombée. (Les Perséides n’étaient pas encore apparues, mais il comptait la tristesse de Nokhömi parmi les larmes de saint Laurent.) J’ai fait un vœu. Mais je crains qu’il soit trop tard pour avoir une grande sœur. La prochaine est pour t-… (Il hésita, le vouvoiement au bord des lèvres.) Toi. Quel vœu feras-tu ?

Il avait réussi, mais il détourna les yeux, trop gêné pour la regarder. Il espérait sincèrement qu'elle ne souhaite pas retourner sur la Lune.

Nokhömi ferma les yeux lorsqu'il vint effacer la larme qui roulait contre sa joue, son corps se décalât de quelque centimètre, effaçant presque complètement ceux qui les séparaient encore.

Aurore avait fait un voeux et lui en fit part cela n'annulait-il pas les souhaits quand nous les révèlons? Nokhömi ne lui en fit aucune remarque, car de toute façon...

Sans un mot la petite pie s'avança dans l'eau, quittant la proximité d'Aurore, se rapprochant par la même occasion des étoiles. L'eau effleurait son bas ventre désormais et son corps tout entier semblait valser au milieu du ciel étoilé. Les yeux de la petite jument brillait autant qu'elles. Nokhömi effleura du bout des naseaux le reflet d'une d'elle, avant de se retourner faisant face au jeune étalon.

" J'aimerais retourner auprès de ma mère..."

Nokhömi s'approcha à nouveau d'Aurore, étirant le nez vers lui le touchant à la joue à son tour, cherchent à attirer le regard qui la fuyait dans le sien. C'était la première fois qu'elle le touchait délibérément et ce sans hésitation.

" ...C'est ce que j'aurais souhaité si tu m'avais posé cette même question il y a un an au Mont Étoilé..." Elle marqua une pause..." Mais plus aujourd'hui."

Les étoiles se dessinaient de plus ne plus autour d'eux, le soleil était complètement disparu comme tout ce qui les entouraient, aux yeux de la pie.

" Une grande-soeur... tu en as déjà une depuis ce même jour pourtant." Un léger sourire s'accrocha à ses lèvres et s'approcha un peu plus d'Aurore. D'un geste timide frotta sa tête contre l'encolure de celui-ci.

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Aurore fixait le reflet de la lune, cherchant dans ses cratères sombres et ses plaines claires un signe, une preuve, comme un appel destiné à Nokhömi. Il n’y avait rien, bien entendu, et il savait très bien qu’elle n’était pas vraiment la fille de la lune, mais l’histoire de Kaguya lui plaisait et titillait son imagination. Il se demanda soudain ce qu’il ferait à la place de l’empereur ou de ses parents adoptifs. Quel genre de pouvoir pouvait contrer celui d’un peuple céleste ? Il n’était pas un dieu, ni même un adulte. Il n’était encore qu’un jeune mâle incapable de regarder une amie qu’il avait osé tutoyer, à laquelle il proposait à nouveau le rôle de grande sœur.

Opéra n’avait pas pensé à cela. À l’annulation de son vœu s’il le disait à haute voix. Ce n’était pas tout à fait son vœu, en même temps. Ce n’était qu’un moyen détourné de dire à Nokhömi que les choses avaient changé. Il était grand, il continuait de grandir. Bientôt, il serait capable de la protéger, d’enlever cette peur qui brille parfois dans son regard. Bientôt, il serait fort et elle pourrait dire au monde de faire attention, son petit frère veillait sur elle. Si seulement les choses étaient aussi simples… mais Aurore avait encore l’innocence de l’enfance.

Nokhömi s’avança dans le lac et Aurore Opéra frissonna. La chaleur de la jument à quelques centimètres à peine de lui, lui avait presque fait oublier la fraîcheur de la nuit. Il secoua l’encolure pour se réchauffer, les yeux rivés sur son reflet et les muscles qui roulèrent sous sa robe rousse. Oui, bientôt il serait fort.

La jument pie reprit la parole et le rouquin la fixa longuement. Le ciel la recouvrait et la portait tout à la fois, tandis qu’elle frôlait des naseaux une étoile qui brillait dans le lac. Ses yeux étaient parfaitement à leur place dans la nuit étoilée. Ils brillaient eux aussi. Aurore pinça les lèvres et ravala sa tristesse. Il s’affaissa un peu sur lui-même sous le poids de son vœu. Nokhömi voulait rejoindre les siens et scintiller avec la lune et les étoiles. Le roux dut faire face à l’évidence : à la place de l’empereur ou de ses parents, il n’aurait pas retenu la princesse Kaguya. Tout comme il ne retiendrait pas Nokhömi. Si elle voulait partir, étinceler dans la nuit et éblouir le monde, qui était-il pour la retenir ?

Aurore Opéra reporta son regard dans celui de la jument. Elle était de nouveau près de lui, elle le touchait même de son propre chef, elle qui avait eu peur de lui. Il se plongea volontiers dans son regard singulier. Il y vit tant d’étoiles briller au-dessus d’une mer calme qu’il ne put s’empêcher de sourire, comme l’idiot qu’il était.

Alors tu restes… souffla-t-il tout bas, soulagé.

Le rouquin sentit une vague de joie et de fierté s’emparer de lui. Il aurait voulu gonfler le poitrail, prouver qu’elle ne regretterait pas, mais Nokhömi s’était approchée et il resta parfaitement immobile. Elle acceptait d’être sa sœur et il en était heureux. Ils n’avaient peut-être aucun lien de sang, mais il était prêt à jurer que leur amour commun du ciel valait bien cela. Il espérait juste que Rose Madder ne lui en voudrait pas.

Aurore posa sa joue contre l’encolure de la jument et observa ses crins si noirs. Il découvrit, sur le dos de Nokhömi, une raie de mulet qu’il n’avait jamais vue. Il était bien trop petit, la dernière fois, pour la remarquer et il s’était tant concentré sur ses yeux qu’il en avait oublié le reste.

Ah ! (Il redressa la tête en voyant une traînée scintillante à la surface du lac.) Une étoile filante. (Il se recula pour se détacher de la jument et la regarder droit dans les yeux.) Fais un vœu, avant qu’il ne soit trop tard. (Il se concentra davantage sur son regard bicolore. Avec un peu de chance, la prochaine étoile traversera la mer calme dans ses yeux bleus.) Je souhaite devenir grand et fort pour protéger ceux que j’aime. (Il grimaça devant la naïveté de ses propres mots.) C’est idiot, oublie. (Il voulait grandir, mais se comportait encore comme un enfant.) À toi.

Opéra donna un léger coup de naseaux à Nokhömi, comme pour la presser à faire un vœu, très intéressé par ce qu’elle allait souhaiter.

Nokhömi hocha de haut en bas sa tête, ou pourrait-elle bien allé de toute façon. Jamais elle ne retournarait d'où elle venait et elle ne connaissait rien d'autre l'inconnue la terrifiait beaucoup trop ici elle se sentait en sécurité avec ses dominants dans les parages.

" Je suis ici chez moi maintenant, je ne compte pas repartir"

Elle n'avait jamais eu de petit frère, ni de petite soeur, en fait, elle avait été l'enfant unique de sa tendre mère et de son bourreau de père. Elle avait envié cette enfant inexistant de ne pas avoir eu à vivre avec un étalon comme lui. Et pourtant, maintenant elle ne lui en voulait plus, du moins, plus complètement. Les actes abominables qu'il avait pu lui faire à elle et sa défunte mère dans le passé, l'avait mené elle jusqu'ici. La voici maintenant, avec un petit frère qui avait eut la chance de ne pas le connaître.

Sa tête enfuit sous la crinière en pleins croissance d'Aurore, Nokhömi compris que quelque chose changeait en elle. Elle ferma les yeux et sentit pour la première fois une pression énorme ramener ses jambes d'un côté et se laisser descendre de son dos. Elle lui envoya la main et coula tout au fond de l'eau.Nokhömi ne tenta pas de la rattraper, elle la regarda disparaître, soulagé.

Elle n'avait plus peur de lui, lui qui était un étalon en devenir, qui en avait déjà l'odeur. La petite jument pie en avait prit conscience. Même en le connaissant très peu, il était la preuve, qu'ils ne sont pas tous comme son père à elle. Le seul exemple qu'elle avait connu dans sa jeunesse n'avait pas été le meilleur qu'une pouliche aurait du avoir.

" Merci" se contenta d'elle de marmonner doucement toujours caché sous ses crins.

C'est un peu a regret qu'elle quitta son étreinte, l'appel des étoiles filante avait fait reculer Aurore. Leur regard se croisèrent, les billes noires de l'étalon recopiais toutes sources lumineuses, comme s'ils étaient de grands miroirs. Nokhömi apercevait sa silhouette, à l'intérieur de ceux-ci et pour une fois la vu de ses tâches ne se dégoûtât pas.

La petite pie sourit aux paroles d'Aurore légèrement amusé et attendris pas son envie de protéger ceux qu'il aime. Aux yeux de la pie il était déjà grand et sa force, il l'avait déjà dans sa volonté de protéger ...

" Surtout idiot de gaspillé un souhait pour des choses que tu as déjà" Et elle sourit à nouveau.

Pousser par les naseaux d'aurore la petite pie releva finalement le nez au ciel, une seconde étoile filante passa, traversant son regard d'un oeil à l'autre... elle ferma les yeux.

Nokhömi fit un voeux en silence, puis elle ouvrit à nouveau les yeux. Une pluie de percéïdec'était mise à tomber durant son souhait. Le visage de nokhömi s'illumina émerveillé par la beautée de ce spectacle.

"Regarde Aurore, maintenant nous pouvons faire autant de voeux que nous le souhaitons !"

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Aurore attendait avec une patience nouvelle pour lui que Nokhömi fasse un vœu. Elle avait contourné sa première question en avouant ce qu’elle aurait voulu fut un temps, mais l’étalon voulait savoir ce qu’il en était maintenant. Il s’était confié à la jument pie. Pourquoi refusait-elle d’en faire autant ? Il eut beau retourner l’interrogation dans tous les sens, les seules réponses qu’il trouva lui laissèrent un sale goût dans la gorge. Il n’avait plus vraiment envie de savoir ce qui la retenait ainsi.

Les mots de Nokhömi ne l’amusèrent pas vraiment et il détourna le regard, blessé dans sa fierté. Le soupir qui lui échappa fut lourd et s’écrasa dans le lac avec ses mauvais sentiments. Il bouda, comme l’idiot qu’il était. Le mot « gaspiller » ne lui plaisait pas et passait son vœu pour le plus inutile du monde. Il ne se considérait pourtant pas comme grand et fort. Ce qu’il était à ses deux ans et demie ne suffisait pas. Il voulait plus. Toujours plus. Il aurait aimé qu’elle le comprenne.

Opéra s’écarta de quelques pas, le regard fixé sur les étoiles dans le lac. La pluie de perséides ne lui échappa pas et il sourit en les admirant glisser entre ses jambes. Nokhömi l’interpella à nouveau et le jeune entier se retourna pour la fixer. Il n’avait plus aucun vœu à faire pour l’instant. En un autre temps, il aurait souhaité revoir sa petite sœur rapidement, mais il la fuyait depuis quelques jours, voire semaines, il ne savait plus. Il garda donc ce vilain souhait tout au fond de lui et profita des perséides sans plus faire de vœu.

Nokhömi non plus, n’en fit pas. Elle garda obstinément le silence et cela le blessa plus que ça ne l’aurait dû. Il s’était confié, mais la jument n’en faisait pas autant que lui. Il se sentait trahi par son amie, comme si la confiance qu’il avait en elle n’était toujours pas partagée. Il comprenait que cela mettrait du temps, mais il ne pouvait s’empêcher d’être déçu. Il avait toujours été impatient.

Je n’ai plus de vœu, souffla-t-il avec une pointe de tristesse dans la voix.

Il préféra ne pas demander ce qu’il en était pour la jument pie. Elle ne voulait pas lui dire, il n’insisterait pas. Même s’il ne comprenait pas vraiment son choix, il l’acceptait et le respectait. Il ne la brusquerait pas pour ce genre de futilité, même s’il prenait ces vœux très à cœur. Ce n’était sûrement dû qu’à sa jeunesse. Cela lui passerait un jour.

Aurore Opéra, têtu et boudeur, ne s’intéressait plus aux étoiles. Elles passaient au-dessus de lui sans bruit et déversaient sur son corps une tristesse qu’il ne voulait pas affronter. Il aurait aimé savoir ce qu’il se passait dans la tête de Nokhömi. Il était trop tard maintenant et le rouquin souhaitait passer à autre chose.

Au loin, les contours sombres d’un volcan l’attiraient. Il plissa les yeux pour tenter de l’apercevoir mieux, mais la nuit recouvrait les parois rocheuses. La dernière fois déjà, il avait vu le volcan, mais n’avait trouvé aucun moyen de le rejoindre. Il dardait son cratère hors de terre et apparaissait à tous comme le nez au milieu de la figure, mais le chemin restait caché. Un tel mystère ne pouvait qu’attiser sa curiosité.

Tu y es déjà allée, toi ? (Le rouquin sortit de l’eau et s’ébroua. La brise était fraîche sur son corps mouillé.) Au volcan, tout là-bas. Je me demande comment il faut faire pour y aller.

Sujet: Re: 夕映え "Youbaé" [pv — Nokhömi] Lun 3 Sep 2018 - 4:30

La gorge de la pie se resserra et son sourire disparu comme la lune derrière les nuages. Le timbre de la voix du jeune étalon la percuta avait-elle dit ou fait quelque chose de mal encore.

" Qu'ont les disent à haute voix ou pas les voeux se réalise pas toujours j'imagine."

Son regard ce baissa sur l'eau, une larme s'échappant des grands yeux bleu de Nokhömi disparut dans l'eau du lac, en même temps qu'une étoile filante vint traversé le reflet de la jument pie. Elle ferma les yeux, elle avait encore un petit voeux à faire... Ce voeux était tout dédier à Aurore... mais elle le fit tout en silence une nouvelle fois.

La voix du jeune étalon vint percer le silence nocturne et la ramena sur terre... enfin en plein milieu du lac. Elle tourna la tête en direction du dit volcan et du elle aussi plissé légèrement les yeux pous en appercevoir une fine silhouette brumeuse au loin.

Ses naseaux vint effleuré l'eau fraîche avant de sortir elle aussi de celle-ci. L'aire était encore plus fraîche que la température de l'eau, celle-ci c'était réchauffer pendant la journée et n'était pas descendu en température aussi rapidement que la température terrestre. La brise vint frappé le corps mouillé de Nokhömi et celle-ci se mit alors, par réflexe naturel, à trembler comme une feuille, cherchant à se réchauffer. Elle n'osa pas approché Aurore, qui quelque instant auparavant avait semblé mettre une distance entre eux.

Elle hocha négativement de la tête.

" Nneenneenon, j'y suis jamais allé... je... je ne m'étais jamais rendu compte de ce volcan jusqu'à maintenant." Dit-elle en claquant des dents.

Elle s'éloigna un peu plus de son ami pour s'ébrouer espérant que cette action la réchauffe un peu... mais la sensation de chaleur ne fut qu'éphémère.

" Peut-être, pourrions nous tenter ensemble de nous rentre, à deux nous avons plus de chance de trouver et Il doit surement faire plus chaud là-bas... et la vue doit être magnifique...Comme celle sur le mont étoilé."

Sujet: Re: 夕映え "Youbaé" [pv — Nokhömi] Dim 9 Sep 2018 - 19:02

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Aurore Opéra était complètement obnubilé par le volcan. Il lui permettait de penser à autre chose, de ne pas bouder éternellement comme le gamin qu’il continuait d’être. Les flancs étaient flous, la silhouette confuse, mais c’était bien un volcan qui se détachait à peine du ciel nocturne. Depuis ses premiers jours, il n’avait jamais entendu parler d’une éruption et supposa qu’il était endormi. C’était préférable ainsi. Si le dôme devait craquer et la lave s’écouler… Tous ces lacs, la végétation, ces animaux qui s’agitaient. Il ne resterait plus rien.

Le rouquin frissonna. Le froid l’arracha à ses pensées morbides et Opéra concentra à nouveau son attention sur Nokhömi. Son attitude puérile d’enfant gâté avait instauré une certaine distance entre elle et lui. Il se mordit la lèvre et serra fort, goûta le fer de son sang et l’amertume de ses regrets. C’était de sa faute, mais il ne savait pas comment régler les choses entre eux. Il ne trouvait pas de solution.

La réfutation de son amie le conforta dans son envie de découvrir le volcan. Il voulait faire partie de ceux qui en trouvent l’accès et profitent de ses mystères. Qui savait ce qu’il trouverait là-bas ! Il fit un pas en avant, impatient. Néanmoins, peu importait à quel point il voulait découvrir cet endroit, il ne pouvait se contenter de partir au galop sur un coup de tête. Il n’était pas ce genre de personne, il ne quitterait jamais quelqu’un comme cela, encore moins une amie.

Nokhömi, justement, lui proposait de partir ensemble à la recherche d’un chemin jusqu’au volcan. Il resta un instant pensif. Non pas qu’il n’en avait pas envie ! Il se demandait simplement s’il pouvait accepter de laisser ce petit « différend » derrière eux et oublier ce qu’il s’était passé ? Ne devait-il pas s’excuser ? Ou elle répondre aux questions qu’il avait posées ? Il n’avait pas de réponse et préféra donc tourner la page. C’était plus simple pour tout le monde.

Oui, allons-y.

La jument pie tremblait de tout son corps et lui-même s’en empêchait seulement pour les apparences. La brise ne soufflait pas fort, mais juste assez pour les frigorifier après ce bain un peu tardif. Il n’avait pas pensé à la température de la nuit quand il s’était avancé dans le lac. Il fallait dire qu’il pensait rarement aux conséquences de ses actes avant de les effectuer.

J’ai déjà cherché le chemin, il y a longtemps, avoua-t-il, presque honteux d’avoir échoué. Mais je n’ai rien trouvé. Il n’y en a peut-être pas ?

Il se demanda soudain si ce n’était pas dangereux, de vouloir s’approcher d’un volcan, même endormi. Il pouvait se lancer dans une quête risquée sans peur, il était du genre courageux. Mais pouvait-il risquer la vie de Nokhömi ? C’était impensable !

On ne devrait peut-être pas y aller. (Il s’était rapproché de la jument sans la toucher, espérant lui offrir un peu de sa chaleur pour qu’elle cesse de trembler.) C’est peut-être dangereux et la nuit est tombée. Tu pourrais te blesser. Ou pire. Ou… (Il imaginait toutes sortes de scénarios improbables.) On ferait mieux de ne pas y aller, non ?

Sujet: Re: 夕映え "Youbaé" [pv — Nokhömi] Mar 18 Sep 2018 - 8:10

La cloche de départ s'apprêtait tout juste à retentir, amorçant leur aventure que le jeune étalon vint avouer sa première tentative. Nokhömi ne vit pas les choses comme AO, il n'avait pas échoué, pour elle. Il avait éliminé une option simplement et il pouvait désormais rayé cette option de la liste. Maintenant ils devaient emprunter un nouveau chemin et soit cette prochaine option serait la bonne, soit il devrait la barrer elle aussi.

"Peut-être, si nous n'essayons pas tous les possibilitées, nous ne pouvons pas savoir... sinon nous pourrions peut-être créer notre propre chemin"

L'idée était serte audacieuse, mais pas forcément impossible. À coeurs vaillant, rien d'impossible.
L'étalon c'était approché de nouveau près d'elle une légère irradiation de chaleur se dégagent de son corps la berçait. Nokhömi ne fit aucun mouvement de recule se laissant border par cette attention, son coeur se réchauffa et ses tremblements diminuèrent par la même occasion. Soudainement il changea d'idée ne voulant plus se rentre là-bas dans l'immédiat ou simplement pas avec elle à ses côtés. Légèrement déçu elle afficha quand même un sourire au coin de ses lèvres. Le voici maintenant qu'il imaginait tous les scénarios possibles. Elle qui, au même âge qu'Aurore, avait traversé terre et mer seule pour se rendre jusqu'ici et toujours de nuit laissant la lune et les étoiles éclairées chacune de ses foulées. Néanmoins, elle ne protesta pas, touché par cette attention toute particulière que lui offrait son ami.

Nokhömi passa ses naseaux sous la crinière du yearling, espérant que cela le sortirait de ses pensées négatives pour le ramener les quatre sabots sur terre.

" Oui, Tu as raison Aurore"

Elle posa son regard particolor dans celui du rouquin, il était tout autant dangereux pour lui que pour elle de si aventurer, mais quelque chose lui disait que seul il ne se priverait pas pour tenter de si rentre. Elle se mordit doucement l'intérieur de la joue une pointe d'inquiétude dans le regard. Il ne pouvait pas disparaître, pas maintenant qu'ils s'étaient retrouvés, presque adulte et presque courageuse.

" Nous sommes encore jeunes et je ne compte pas partir d'HW. Nous aurons tout le temps qu'il faut pour si rendre sans danger et trouver un chemin."

Nokhömi remonta le nez en direction du volcan et soupira lorsqu'une brise vint taper son flan.

" Il serait mieux pour le moment de trouver un endroit pour terminer la nuit à l'abri du froid , histoire de ne pas attraper le rhume."

Sujet: Re: 夕映え "Youbaé" [pv — Nokhömi] Sam 22 Sep 2018 - 9:43

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Aurore Opéra mourait d’envie de se rendre au volcan. L’idée de créer son propre chemin, en revanche, le laissa perplexe. Il y avait là un mélange de tentation et de rejet qui lui fit plisser les yeux. D’un côté, il trouvait l’idée alléchante, apte à flatter son ego qui perdait en importance de jour en jour. De l’autre, il y voyait un irrespect dégoûtant face à ce que la nature avait fait et ce qu’elle permettait ou non. Si le chemin n’existait pas, devait-il créer le sien ? Piétiner le monde pour se faufiler là où l’on ne voulait pas de lui ? S’il faisait ainsi, Aurore savait qu’à l’arrivée, il ne sentirait aucune joie, aucun sentiment d’accomplissement. Il serait terrassé par la saccage derrière lui, par ce qu’il avait détruit par son égoïsme. Créer son propre chemin, ce n’était pas fait pour lui.

Le rouquin revint sur terre quand Nokhömi le toucha. Il reporta son regard sur elle, se perdit un moment dans ses yeux particolor et soupira face à sa propre décision. Il regrettait déjà de ne plus aller là-bas, mais il ne voulait pas mettre la jument en danger pour satisfaire sa curiosité. C’était le mieux à faire. Rien de bien dangereux ne pourrait arriver ici alors que là-bas…

En effet, ils étaient encore jeunes. Aurore plus que Nokhömi et il se sentait encore incapable de la protéger des potentiels dangers du volcan. Il irait seul affronter les pentes abruptes, les roches volcaniques et les prédateurs qui, peut-être, utilisaient le volcan comme terrain de chasse. Quand il aura trouvé le chemin le plus sûr, il reviendra victorieux et guidera la jument pie. Oui, c’était mieux ainsi.

Je nous trouverai un chemin sûr, dit-il, très confiant. Je trouverai et je te guiderai.

Opéra jeta un coup d’œil à son amie. Il aurait aimé partir immédiatement pour qu’elle n’attende pas trop longtemps et qu’il puisse assouvir sa curiosité. Mais il n’oserait jamais l’abandonner là, au beau milieu des lacs, comme un gros égoïste. Il acquiesça donc à ses mots et chercha d’ores et déjà un abri du regard. Ses yeux habitués à l’obscurité fouillèrent les ombres sans relâche. Une nouvelle brise fraîche sur son ventre le pressa.

Là ! souffla-t-il à Nokhömi. Si le vent ne tourne pas, on devrait pouvoir s’abriter au bas de cette colline.

Aurore désigna une bosse, un peu plus loin dans la plaine, qui se dressait entre deux lacs. Ce n’était pas génial, mais il craignait de ne pas trouver mieux dans cette région. Le paysage était parsemé de plateaux et de lacs avec quelques arbres par-ci par-là, rien de suffisant pour s’abriter. Ils devraient se contenter de cela pour la nuit.

Le roux engagea le pas. En quelques minutes, il arriva à destination, vérifia d’un rapide coup d’œil qu’ils étaient seuls et attendit que Nokhömi prenne place avant d’en faire autant. Un dernier regard au volcan fit remonter une bouffée de chaleur dans son corps. À l’aube, avec l’autorisation de son amie, il irait par là-bas. Il ne pouvait plus ignorer le volcan qui le narguait tant. À l’aube, oui, il irait voir.

Sujet: Re: 夕映え "Youbaé" [pv — Nokhömi] Mar 25 Sep 2018 - 3:12

Les nombreux regards que posa Aurore en direction du volcan lui sera le coeur, il était pressé de gravir ce cratère de lave endormis, cette expédition il la désirait plus que de rester auprès d'elle. Un léger sentiment de jalousie l'envahi, mais elle ne pouvait pas le forcer à rester. Il l'avait guidé entre deux versant de colline qui ne laissait passer presque aucun vent. Son petit corps pourrait se réchauffer enfin. Il ne lui devait rien elle lui devait tous. Elle devait le laisser partir.

La pie lui donna un petit coup de nez sur l'épaule le poussant légèrement en direction du volcan, s'il commençait sa route toute suite il atteindrait le pied de celui-ci au levé du soleil et pourrait se mettre à la recherche d'un chemin dès l'aube. Nokhömi s'efforçât de lui sourire.

" Va s'y Aurore, mais j'aimerais que tu me promettres deux petites choses."

Nokhömi ferma les yeux une fraction de seconde puis mordit sa lèvre inférieure. Son regard se posa sur les étoiles.

" Fait attention à toi et reviens moi vite( Genre pas une année encore sans se revoir :O)... s'il t'arrivait quelque chose, je ne retrouverais plus jamais mon ami et les étoiles filantes aurons à nouveau échoué à mon voeux de ne jamais te perdre."

Sujet: Re: 夕映え "Youbaé" [pv — Nokhömi] Ven 28 Sep 2018 - 8:04

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L’idée était alléchante, attirante. Elle le tirait en avant, profitant que Nokhömi le pousse du nez pour essayer de le faire flancher. Aurore tint bon. Non, il ne partirait pas maintenant. Il ne fuirait pas comme un fou, il ne succomberait pas à un appel qu’il était seul à entendre. Il attendrait. C’était mieux ainsi. S’il ne résistait pas aujourd’hui, il ne résisterait plus jamais de sa vie.

Non, je n’irai pas, dit-il avec conviction. À l’aube, oui, je partirai et je reviendrai avec un chemin.

C’était mieux ainsi. Il était préférable qu’il se repose un peu avant de tenter l’ascension. Il aurait besoin de toutes ses forces pour ne pas se perdre ni tomber. Avant que la pie ne puisse le contredire, Aurore Opéra s’installa confortablement par terre. Il ne bougerait pas !

Je ferai attention, c’est promis. (Il sourit.) Dès que j’aurai réussi, je redescendrai et nous nous reverrons.

Il ne pouvait pas promettre qu’elle ne le perdrait jamais. Qui savait ce qui pourrait arriver dans sa vie ? Aurore aimait le risque et ne reculait pas devant le danger. Il ferait de son mieux pour ne pas périr, mais il ne pouvait jurer que cela suffirait.

Bonne nuit, Nokhömi.

Et il ferma les yeux, même s’il savait qu’il dormirait peu cette nuit.

Fin

» Sois nébuleuse, comète ou albatros [pv — Nokhömi]