L'arrivé ~Hagkar

L'imposante masse blanche trottait dans une immense plaine surplombée par une grande montagne plate. Les dieux, pour la punir de toucher le ciel, l'avaient-ils coupé net? L'encolure redressée, la tête haute, laissant rebondir son épaisse crinière sur son cou. L'allure fier. Le soleil s'amusait à projeter ses rayons lumineux sur la robe blanche du mâle. Aveuglant quiconque oserait le regarder. Ses lourds sabots émettaient un son bruyant à chaque fois qu'ils touchaient le sol. Il savourait chaque foulées. Il savait qu'à cette allure on l'entendrait de loin. Mais qu'importe.

Le jeune mâle cherchait à être vu. Il fallait qu'il soit au centre de l'attention, que tout le monde parle de lui. Quitte à s'attirer des ennuis. Il en était à son deuxième exile. Cela fait beaucoup pour un jeune cheval de 3 ans. D'ailleurs il n'en était pas peu fier. Il venait d'arriver et voulait déjà former son propre troupeau.

Beaucoup d'ambition pour un si jeune âge et si peu d'expérience. Bientôt le nom de Hagkar régnerait sur la bouche de tous les chevaux des environs. Pour cela, fallait-il déjà qu'il rencontre du monde.

Par, une matinée froide de la fin de l'été,  une jument venait de débarquer, dans un monde qui lui était complètement inconnu.  Un monde, tout nouveau, tout frais et dur, pour la vie d'une jument comme elle. Elle qui venait d'un monde domestiqué,  avec les humains et elle se retrouvait toute seule, maintenant sans personne, qui pourrait subvenir à ses besoins,  elle avait tout à apprendre. Elle arrivait sur une plaine et au loin, se dressait une montagne. 

 Elle s'y dirigeait, espérant trouver quelqu'un. C'était une jument haute sur pattes et assez corpulente.  Sa corpulence lui provenait des deux côtés de sa famille, le côté baroque, des frisons et le côté des chevaux de travail. Elle avait une robe d'un beau gris-bleu et le bas des pattes noires et du brun au niveau de sa tête  et ses crins noirs aux pointes brunes, elle avait tout d'une belle jument et des magnifiques yeux noirs. 

Elle marchait vers le mont quand un éclat blanc frappa ses yeux et elle cligna des yeux. Elle y vit une silhouette assez corpulente et ensuite elle sentit l'odeur, c'était celle d'un mâle, elle était heureuse de trouver quelqu'un. Elle s'en approchait un peu et elle s'arrêtait,  puis elle l'observant à une légère distance. 

Le jeune mâle ralentissait l'allure quand il sentit l'odeur d'une jument. Il la cherchait sans le montrer. Quelques secondes passèrent avant qu'il ne croise son regard au loin. Les oreilles en avant pour être attentif. Elle s'était arrêtée, tout comme lui. Prenant le temps de l'observer. Une belle robe gris-bleu et une magnifique crinière noire. Hagkar frissonnait à cette vue et décida de s'en approcher de quelques mètres.

Arrivé à environs 5 mètres, il put mieux observer la jument. Et ne put réprimer un léger sourire. Il entreprit de lui parler en premier.

Étant donné, que Luisa était une jument, un peu timide, elle restait toujours, un peu à l'écart des autres, le temps, que celle-ci se dégêne. Quand, le mâle, l'aperçu,  elle ne bougeait pas et attendait.  Ce fut lui qui se rapprochait d'elle. Elle se mit à reculer de quelques pas et l'observant à son tour. 

Elle vit que c'était un mâle de bonne corpulence,  en fait comme elle, un cheval de travail, mais lui il n'y avait pas d'autre sang dans son corps, il était vraiment un cheval de travail, et ce qui l'avait aveuglé  plutôt était la robe blanche du mâle. Il avait les crins,  un peu roux, le bas des pattes noires et des yeux noirs. Contrairement, à elle, lui il avait une queue courte, la queue, des chevaux de travail.

 Quant à elle,  elle avait la crinière longue et fournie à cause de son sang frison et il y avait des frisottis, et c'était pareil pour sa queue, une belle longue, fournie et avec des frisottis. Peu de temps, après,  le mâle lui adresse la parole. Il l'appelait belle créature et il lui demanda ce qu'elle faisait ici. Elle répondit. 

"Bonjour,à vrai dire, je ne sais pas, je suis un peu perdue. Je viens d'arriver et vous ?"

Il lui adressait un sourire avant de lui répondre:

Il laissa sa phrase en suspend le temps de l'observer un peu plus. La jument était encore plus belle de près. Un peu craintive, certes, mais c'était normal pour une première rencontre. Puis il reprit la parole.

La jument continue d'observer, un peu, le paysage et l'étalon.  Il disait que pour lui, c'était pareil et qu' il essayait de trouver un chemin, pour se rendre, en haut, du monde, pour se donner une idée,  où qu'il avait atterri.

"Oui, c'est plutôt, une bonne idée. "

La jument ne fit aucun mouvement, puis elle écoutait ce qu'il lui disait. Il lui demandait si elle voulait l'accompagner et ils pourraient faire connaissance ainsi.  Luisa était un peu craintive et gênée, elle hésitait à l'accompagner.  Elle prit, une chance, peut-être cet étalon connaissait le monde sauvage, qu'elle ne connaissait pas.

"Euh... D'accord "

Le mâle n'avait pas l'habitude de parler aux autres chevaux. Toujours un peu brute dans ses propos sans vraiment s'en rendre compte. La jument était gênée et il trouvait que cela la rendait mignonne. Il lui sourit de nouveau quand elle acquiesça à sa demande. Il se mit à regarder autour.

Il attendit qu'elle se détente un peu pour lui reparler.

Luisa regardait l'étalon, encore un peu gênée. Elle ne savait pas trop comment réagir.  Le mâle semblait se rendre compte, qu'elle n' était pas aussi à l'aise,  qu'elle aurait voulu. Il regarda autour puis il choisit une direction au hasard.

"Oui allons voir,  par là."

Elle lui fit un premier sourire, même s'il était gêné,  puis elle lui dit son nom.

"Je suis Luisa et vous ?"

- enchanté. Cela le touchait qu'elle fasse le premier pas pour les présentations. Je suis Hagkar.

Son nom s'écorchait dans sa bouche. Comme si quelque chose ne passait pas. Son nom était aussi dur à prononcer que sa présence à être accepté. Il se sentit soudainement gêné. Comment la jument allait-elle réagir? Essayerait-elle de le dire, sans succès? Pour ne pas y penser il prit l'avant de la marche.

La jument le suivait,  puis l'étalon lui dit qu'il était enchanté. La jument fit un signe de tête . Ensuite, il dit son nom hagkar.  Cela lui fit penser à un jaguar.  Le poil de son échine, frisonnait quand elle en fit mention dans sa tête.  Cependant,  le mâle ne devait pas l'avoir remarqué,  car il était devant. Elle s'ebrouait, pour se remettre  les idées, en place, il n'en avait sûrement, pas ici. Cela vivait dans la jungle et ils en étaient loin.  Elle prit un léger trot pour se rapprocher et elle dit.

"Enchanté Hagkar." 

Elle espérait l'avoir bien dit. 

Il l'entendit trotter et la vit se mettre à sa hauteur. Il lui fit un signe de tête quand elle lui parla. Entendre son nom sortir de la bouche d'une jument le faisait frisonner. Il se mit à soupirer pour ne pas qu'elle remarque les frissons. C'était la première fois qu'on lui parlait aussi gentillement. Sans compter sa mère, bien sûr.

- Vous arrivez d'où? Osait-il lui demander.

Luisa était une jument qui ne parlait pas beaucoup, lors de ses premières rencontres avec des chevaux qu'elle ne connaissait pas . Cependant, au fil du temps, et des rencontres, la jument était plus à l'aise et elle parlait plus. Pour le moment, elle ne parlait pas beaucoup, mais elle faisait un effort pour être moins gênée.  Hagkar, lui demandait d'où elle venait. Elle lui répondit. 

"Je viens du sud-ouest d'ici.  J'ai marché beaucoup,  mais en même temps, je me demande si je n'aurais pas dû rester où j'étais avant.  Je suis vraiment très, hors de ma zone de confort."

C'était une des plus longues  phrases qu'elle avait sortie jusqu'à maintenant.  Elle n'allait pas étaler son passé, au grand jour, à l'étalon,  pour le moment.

" Et vous?"

Par la suite, elle continuait de marcher avec lui, vers le mont, en attendant sa réponse. 

- Je t'avoue que je ne saurais te dire. Il se tourna vers elle. J'ai pas vraiment le sens de l'orientation.

Rares sont les fois où il disait la vérité. Mais comment la jument pouvait-elle le savoir? Il se demandait si il devait reprendre sa vie à zéro. Après un moment de réflexion il se dit que c'était une connerie de faire ça. Des longues journées de marches à penser à son objectif. Et tout oublier à cause d'une jument? Mais où avait-il la tête? Il se dit que le mieux était de quitter la jument le plus rapidement.

Luisa écoutait ce que l'étalon disait. Il disait qu'il ne saurait pas le dire. La jument remarqua que le jeune étalon, car elle avait bien vu qu'il était plus jeune qu'elle, avait passé au tu. La jument n'eut aucun commentaire au tu qu'il avait employé, mais elle resterait au vous, pour le moment.  Il disait qu'il n'avait pas le sens de l'orientation. 

"Ah d'accord. "

Elle s'ébroue et continue d'avancer.  Il y avait un petit bosquet et cela semblait monter. Elle ne dit rien, mais elle prit cette direction. 

Voyant la jument prendre un autre chemin il s'arrêta. Voulant vérifier où elle allait. Il suivait le chemin du regarde et vit qu'il montait. Peut-être qu'elle avait trouvé un passage qui menait au sommet de la montagne. Il la laissa marcher devant, profitant de la vue pour admirer le paysage. Ses courbes généreuses qui ondulaient à chaque pas. Mais ce qu'il aimait le plus c'était le silence de la jument. Luisa. Luisa. Luisa. Il ne cessait de répéter son prénom. Hypnotisé par la jument, il ne se rendit pas compte que plus ils montaient et plus ils pouvaient voir les environs.

La jument continua de marcher et elle s’arrêta, puis elle arrêta pour voir s’il la suivait. Elle vit que oui et lui fit un léger sourire. Ensuite, elle se retourna pour continuer. Elle vit que cela montait en pente douce et elle espérait avoir trouvé le bon chemin.

"Je pense que j'ai trouvé  une montée."

Par la suite, la jument commençait à monter , elle faisait attention de pas accrocher des crins de sa longue crinière frisée,  sur des branches. 

Un regard et un sourire. Il fondit littéralement sur place. Serait-elle la première jument à l'adoucir à ce point? Si c'était le cas il semblerait que oui. Lorsqu'il entendit parler il ne sut quoi répondre et commença à bégayer.

Il la suivait dans la montée mais aussi des yeux. La voyant gesticuler pour ne pas s'accrocher avec ses crins. Il trouvait la scène plutôt amusante. Lui même s'accrocher aux branches, faute d'attention. Il arrêtait de compter le nombre de branches qu'il cassait pour se frayer un passage à ses proportions.

Pour la jument, cela passait assez bien, mais vu qu'elle avait une crinière longue, elle faisait attention pour ne pas s'accrocher et tirer les crins.  Le mâle la suivait derrière et quand il répondit à ce que la jument avait dit, il semblait,  un coup gêné,  mais il la suivait de près.  Quant à Luisa, elle ne parlait pas beaucoup,  car elle était encore un peu gênée,  mais plus que le temps passait, moins c'était le cas, ils n'étaient pas vraiment encore des amis, mais le courant avait passé assez bien.  Tout en montant, cela commençait à se dégager,  selon moi, elle avait trouvé le bon chemin.

La pente devint de plus en plus rude. Il commençait à se demander si ils allaient arriver en un seul morceau en haut.

- ça va? Tu arrives à monter? Lui demanda t-il, un peu inquiet.

Peut-être que la jument avait envie de s'arrêter un peu, histoire de reprendre son souffle et des forces. Après tout, il ne savait pas combien de temps elle avait marché avant d'arriver ici.

Mais quelle mouche avait piqué le jeune mâle? Son comportement avait complétement changé. Il commençait à se demander si Luisa utilisait de la magie pour l'ensorceler. Il ricana à cette pensée.

Elle continuait de monter.  La jument commençait à se fatiguer,  un peu, cela faisait, un bon moment qu'elle marchait.  Hagkar, semblait comme avoir lu dans ses pensées, car il demandait si elle voulait s'arrêter,  un petit peu. Elle tourne la tête et acquiesce. 

"Oui, on pourrait, il semble avoir un petit plateau, juste un peu plus haut."

Elle continuait de grimper, puis, quelques temps, plus tard, ils étaient sur le plateau et la jument s'arrêta. 

Hagkar avait vu juste et cela le rendait fier. Ils continuèrent de marcher jusqu'à un petit plateau.

Arrivés sur le plateau il laissa la jument de côté pour voir si ils leurs restaient encore beaucoup à parcourir. Mais ce n'était pas évident avec tous les arbustes. Sans tourner la tête de son côté il lui dit:

Puis il se trouva un petit coin où il pouvait se reposer. En inspectant sa robe, il vit quelques points rouges. Un peu de sang avait du couler à cause des branches et de leurs épines. Puis tout en restant debout, il ferma les yeux.

Ensuite, quand le mâle l'avait rejoint, Luisa s'arrêta puis elle observait le paysage, même si elle ne voyait pas vraiment,  comment il restait de temps, avant d'être  en haut. Hagkar,  parlait et il disait selon lui,  que nous étions à mi-parcours.  Elle hochait la tête et elle dit.

"Je crois que tu as raison."

Elle remarqua les points rouges sur le mâle, il avait dû s'accrocher à quelques places. 

"Tu saigne, un peu tu sais. "

Elle s'en approchait et elle regarda, cela ne semblait pas grave. 

" Cela n'a pas l'air  grave."

Luisa venait presque de battre un record,  de paroles, car elle parlait peu.

Quand elle lui fit la remarque de ses égratignures il fit un mouvement de recul.

Il s'éloigna encore un peu et gratta le sol nerveusement avec son antérieur. Il n'aimait pas qu'on remarque ses blessures. Il commença à se lécher les plaies.

Luisa vit que Hagkar semblait mal à l'aise,  quand il était blessé.  Il n'y avait rien là, tout le monde peut se blesser,  que tu sois mâle ou pas. La jument s'ébroue et elle mangeait quelques brins d'herbe sur le plateau.  Ensuite, elle regardait vers le haut, il avait encore des arbres et des branches, mais selon elle, il n'en restait plus beaucoup  à monter et cela avait l'air,  un peu plus dégagé. 

"Repartons,  on doit être en veille d'arriver."

Elle prit les devants et elle continuait de monter.

Sans un regard, le jeune mâle suivit la jument. Ils reprirent leur monté. L'énergie conquérante qu'avait Hagkar venait de disparaître. énervé, il déracinait des arbres sur son passage. Avant de coincer son sabot dans un terrier de lapin.

- Mais quelle andouille je suis.. murmura t-il.

Il tentait de se libérer en grattant le sol avec son autre sabot. Tout en essayant de garder son équilibre.