Une infime rumeur, sonnant comme une ridicule affirmation au départ, prend petit à petit une ampleur insoupçonnée. Elle grossi, fait des aller-retour dans l'esprit, jusqu'à finalement le convaincre d'y croire un peu. De nouvelles sources, de nouvelles informations, transforme le ragot en fait, et la vérité doit alors à tout prix être arrachée à la source pour mettre fin à la folie de celui qui ne voulait pas croire en l'impensable.
Cyrius était tendu ce matin, il n'avait pas dormi depuis deux jours. Les paroles d'Hallelujah, de Sorrow, de Commedia, et de tout ceux qui avait transformés ses doutes en véritable paranoïa avaient tournés et retournés inlassablement dans sa tête. La folie le gagnait imperceptiblement, son monde s'écroulait quelque peu..
Alors, c'était finalement arrivé ?
Nazz'ariah, la jument a qui il avait apporté son amour et son soutient indéfectible, a qui il avait redonné confiance, l'avait-elle véritablement trahi ? La colère se mêlait au désespoir, et la déception au ressentiment. Le soleil s'était tout juste levé. Le désert était encore frais. Cyrius s'arrêta sur le sable, l'oeil noir et les muscles anormalement tendus. Il lança un appel, qui réveillerait peut être chaque membre des Trompeuses dans leur sommeil, mais qui n'était à destination que d'une seule personne.
- NAZZ'ARIAH !!!
Oh dear
Dernière édition par CYRIUS le Ven 16 Nov 2018 - 11:30, édité 2 fois
Délicatement ses courbes s’arrondissait tandis que son ventre portait le fruit de son pire cauchemar. Elle portait encore une fois ce qu’elle redoutait. Elle portait en elle le fruit d’une union qu’elle n’avait jamais désiré. Une union qu’elle n’aurait jamais cru possible. Comment avait-il pu faire ça ? Comment avait-il pu oser souiller ainsi son âme, son corps ainsi que son organisme tout entier ? Elle n’aurait jamais pu croire cela possible. Bien évidemment, elle était certaine que cet étalon était capable du pire, qu’il était même assez fou pour tuer quelqu’un, mais oser faire cela à une dominante. C’est vrai, elle aurait pu se défendre. Elle aurait pu le virer, comme elle l’avait fait la première fois. Mais il était bien trop fort, bien trop imposant pour qu’elle ait pu faire quoique ce soit. Elle l’avait senti. Elle avait senti une seconde fois ses ailes se briser en plein vol. Elle l’anéantirait, c’était sûr. Ou alors, elle tuerait cet être qui était en elle … Non, elle ferait pire que cela. Elle le détesterait comme sa mère avait pu la détester toute son enfance. Ce poulain serait viable, elle le sentait au plus profond d’elle-même. Gavroche venait de la féconder, mais surtout de créer l’Antéchrist.
Un pas sur le sable et elle sentit de nouveau son coeur manquait un battement. Le Désert de l’Oubli. Méritait-il réellement ce nom ? Allait-elle pouvoir enfin oublier ce qu’il s’était passé ? Non. Elle n’oublierait jamais. Elle ne pourrait jamais l’oublier. De toute façon son ventre le lui rappelait à chaque instant de la journée. Elle ferma les yeux quelques instants et poussa un profond soupir en sentant des battements de coeur. Il était vivant. Il demeurait vivant. Pourquoi la Nature n’avait-elle pas laissé sa chance à Saltan comme elle la laissait à ce poulain ? Elle ne comprenait pas. Pourquoi vivait-elle cela une seconde fois ? L’avait-elle cherché ? Sans aucun doute. En vivant ainsi, en cherchant les étalons, elle l’avait cherché c’était évident. Au départ, elle s’était promit de ne pas s’en vouloir. De ne pas avoir de remords, mais aujourd’hui c’était différent. Aujourd’hui elle s’en voulait réellement. Pas d’avoir dragué Sorrow, ni rien, mais seulement de ne pas avoir réagit contre Gavroche. Car elle aurait pu le repousser, elle aurait pu le tuer, mais non elle n’avait pas agit. Et maintenant elle était obligée de supporter cela, elle ne pouvait cacher son ventre.
Soudain, un hurlement se fit entendre dans le désert et son coeur se stoppa immédiatement. Cyrius. Il hurlait son nom, il l’appelait avec fureur. Etait-il au courant ? Savait-il pour Sorrow ? Sans aucun doute, tout le monde parlait sur cette île, surtout sa fille. Tant pis, elle assumerait. Mais ce qu’elle espérait, c’est que Cyrius ne croit pas que ce poulain pourri soit de l’étalon ébène, puisque ce n’était pas le cas. Elle resta là, sans bouger, sachant parfaitement se cacher dans un désert et observant de loin la silhouette de l’alezan. Finalement, elle ferma une énième fois les yeux, inspira un long moment pour enfin les rouvrir et expira très longuement. Elle affronterait. Elle était adulte pour une fois, alors elle accepterait son sort. Délicatement elle prit le pas, rejoignant son amant en reculant. Elle avait le sentiment qu’elle se prendrait une gueulante comme elle n’en avait jamais prise de toute sa vie, mais surtout qu’elle aurait les larmes aux yeux. Arrivée à quelques mètres de l’alezan, elle s’arrêta, la queue entre les cuisses. Elle ne pouvait cacher son ventre alors il devinerait sa gestation, c’était évident. Mais, elle garda son humeur princière et le fixa dans les yeux.
« Qu’est-ce que tu veux ? » prononça-t-elle en tentant de cacher son angoisse derrière de l’agressivité.
Sujet: Re: I'm going slightly mad... Ven 16 Nov 2018 - 11:27
I'm coming down with a fever I'm really out to sea This kettle is boiling over I think I'm a banana tree
Les secondes étaient interminables. Que faisait-elle ? Avait-elle entendu ? Oui, forcément. Allait-elle venir ? Moins sûre déjà... Ne pouvant faire confiance au vent inexistant pour lui transmettre des informations, Cyrius pivotait régulièrement sur lui-même, scrutant l'horizon, l'oeil noir et le sang tambourinant dans ses veines à intervalles rapprochés.
Enfin, il la vit. Loin, elle approchait, sans trop se presser semblait-il. Tel un chat guettant une proie, Cyrius verrouilla son regard sur la jument dont la silhouette grossissait de seconde en seconde. Il tâcha de respirer profondément. Garder son calme, ne pas perdre le contrôle, se montrer posé, ne pas succomber à la folie. En la voyant arriver, il se demanda : depuis combien de temps n'avait-il pas vu Nazz'ariah ? Bien trop longtemps, et il avait probablement sa part de responsabilité dans tout ça.
Elle arriva, maintenant assez proche pour que Cyrius puisse capter le regard à la fois défiant et fuyant qu'elle arborait. Elle était toujours aussi belle, cela n'avait pas changé, mais avant même de pouvoir la saluer, elle s'arrêta, et le coeur de Cyrius se stoppa lorsqu'il remarqua la taille anormale de son ventre. Son self control était à deux doigt de démissionner.
It finally happened It finally happened, oh yes It finally happened I'm slightly mad...
Cyrius passa sa langue sur ses lèvres, il avait la bouche soudainement désespérément sèche, son regard bardé de colère dévoila une note d'horreur. La blessure était profonde, il saignait de l'intérieur. Comment avait-elle pu ?
Elle profita de son état de choc pour prendre la parole en premier. Qu'est-ce qu'il voulait ? La tête lui tournait, désarçonné. Il voulait la vérité ? Elle était là.
- Qu'est-ce que tu as fais ? Demanda t-il dans un souffle, ne faisant plus aucun effort pour cacher sa colère.
Qu’est-ce que tu as fait. Une seule question qui résumait sa vie entière. C’est vrai cela … Qu’a-t-elle fait ? Pourquoi a-t-elle fait cela ? Qu’est-ce qui lui avait prit ? Mais surtout, pourquoi un tel revirement dans sa vie quotidienne ? Pourquoi avoir voulu changer ainsi ? Au départ, la petite perle de charbon aurait très bien pu dire que c’était pour égayer sa vie, que c’était pour découvrir des choses qu’elle ne connaissait pas ou tout simplement changer son quotidien. Mais c’était bien différent de tout cela. C’était bien plus profond que cela. Ca venait d’un tout autre monde, d’une toute autre partie de sa vie en réalité. Elle n’était pas du tout le petit ange qu’elle aurait imaginé. Elle n’était pas cet être doté d’aile qui rythmait la vie de quiconque. Non, elle n’était qu’une jument lambda dont la libido pensait à autre chose. Mais pourtant, il lui avait semblé être quelqu’un d’autre, être quelqu’un d’important. Son imagination était bien plus forte que la réalité. Ses mensonges n’ont fait que dicter ses actes, ils n’ont fait que la rendre comme elle est actuellement. Un extra-terrestre : voilà ce qu’elle était tout simplement. Une ombre glissant sur ces terres, sans véritable but que celui de séduire.
« Ce que tu aurais du te douter, tout simplement. Tu n’étais pas là pendant des mois, tu nous a abandonné moi et ta fille alors je te fais voir exactement ce que tu redoutais. » dit-elle, en serrant les dents.
Ne voulait-elle pas lui dire pour Gavroche ? Ne voulait-elle pas lui avouer que ce poulain n’est pas désiré ? Qu’il n’a jamais été voulu ? Non. Car il la plaindrait, il viendrait vers elle avec tristesse pour la défendre le temps de la gestation et ça, elle ne le voulait pas. La colère était omniprésente, tandis que l’amour avait complètement disparu. Tout du moins de son côté. Elle oubliait très rapidement ? Si vous saviez. Ce n’est qu’une gamine après tout. Un coeur d’artichaut, qui s’attache à tout va. Ou peut-être une jument manipulatrice comme tout le monde le pense, dont sa fille. Elle ne saurait le dire exactement. Tout ce qu’elle savait c’est que parfois elle se faisait peur avec autant de changement, d’autre elle l’appréciait tout simplement. Elle semblait grandir à chaque acte qu’elle pouvait faire, elle semblait changer à chacune des paroles qu’elle prononçait. Elle n’était plus cette petite chose fragile, peureuse qui se cachait dans les jupons de son amant, non elle était grande, adulte mais surtout indépendante dorénavant. Avait-elle au moins aimé une fois Cyrius ou la place qu’il lui offrait ? Parfois, elle se posait la question. D’accord, elle était attachée à lui, elle ne pourrait le nier, mais pas comme lui apparemment. Un mouvement dans son ventre la fit grimacer, qu’il crève ce gnome. Il n’avait rien à faire en elle.
« Tu as remarqué à quel point notre fille a changé au moins ? Elle est beaucoup plus manipulatrice que tu ne le penses, crois-moi. » dit-elle, avec un petit sourire moqueur.
Leur fille imaginait que sa mère l’avait abandonné, mais ce qu’elle ne savait pas c’est que La Reine observait de loin sa fille. Elle savait parfaitement qu’elle avait rencontré Hyuna’, qu’elle avait engueulé son père mais surtout qu’elle avait rencontré le fils de Hyuna’. Elle était si fine que personne ne la remarquait lorsqu’elle se cachait derrière un arbre. Elle avait tellement l’habitude de se cacher dans le désert où elle était née, que dorénavant c’était devenu un don chez elle. Délicatement, elle gratta le sable à ses sabots et arracha la petite fleur qui en sorti. Là, elle la mangea rapidement, appréciant le goût acre de celle-ci. Finalement, elle marcha pour se mettre derrière l’étalon et observait l’horizon. Il lui en voulait, elle comprenait. Mais qu’il comprenne aussi qu’elle lui en voulait d’être parti ainsi, de les avoir abandonné elle et sa fille et d’avoir abandonné son poste. Il n’était qu’un lâche comme dirait sa fille. Un lâche qui n’était pas digne de la protéger, alors non elle ne lui parlerait pas de ce viol. Il serait là pour la défendre et ensuite repartir, alors à quoi bon lui en parler ? Elle garderait ça pour elle, tuerait le petiot et ainsi personne ne sera au courant.
Sujet: Re: I'm going slightly mad... Mar 20 Nov 2018 - 17:24
When the outside temperature rises And the meaning is oh so clear One thousand and one yellow daffodils Begin to dance in front of you, oh dear Are they trying to tell you something? You're missing that one final screw You're simply not in the pink my dear
To be honest you haven't got a clue
Etait-ce le soleil du désert, qui provoquait cette étouffante chaleur ? Et puis, l'instant d'après, un froid glacial ? L'air inspiré semblait geler dans les bronches et gêner la respiration. L'impression de se noyer en plein désert...
Le regard de Cyrius était resté bloqué sur le ventre de Nazz'ariah. Ce ventre, qui avait hébergé le fruit de leur amour. Et qui aujourd'hui, abritait un être d'une toute autre origine. Rester à flot, ne pas cesser de respirer, se concentrer. Pourquoi n'avait-il prit quelques feuilles de thé ce matin ? Il avait cru ne pas en avoir besoin, après tout, il avait plutôt souhaité conserver toute sa lucidité... Mais en cette instant, il aurait tout donner pour doper son cerveau avec la première substance capable de soulager ce qu'il ressentait. De la haine ? De la rage ? De la Déception ? De l'amour encore ?
Cyrius sentit les muscles de son encolure se tendre, au bord de la crampe, le sang palpitait dans ses veines. Trahison. Le seul mot qui lui venait à l'esprit à cet instant. Lentement, et dans un effort, il quitta des yeux son ventre pour capter son regard. Ses yeux toujours aussi noir qu'il avait toujours aimé. Mais qui aujourd'hui ne le regardait plus de la même manière. Elle lui en voulait ? D'être seulement parti ? Et pour se venger elle était allé se taper les étalons du coin sans un seul remord ? Comment peut-on faire cela à quelqu'un qu'on aime ? On ne peut pas. Alors Nazz'ariah ne l'aimait plus ? Mais d'abord, l'avait-elle jamais aimé ? Ou s'était-elle servit de lui dans le seul but de devenir dominante ? Tant de personnes l'avait mis en garde contre elle, mais il l'avait défendu bec et ongles. Mais dans ce cas, pourquoi risquer de perdre sa place en l'humiliant de la sorte ?
Prenant une profonde inspiration, et un peu hauteur, il lui répondit avec une froideur et un calme qu'il tâcha de maîtriser, bien qu'il ne maitrisait plus grand chose ces dernier temps.
Oh dear
- Ne t'es tu jamais dis, Nazz'ariah, que j'étais parti sans rien vous dire, uniquement pour savoir si tu ferais honneur au titre que je t'ai donné, et pour faire taire les mauvaises langues qui me disais sans cesse que tu étais une opportuniste ?
Personne ne savais pourquoi il était parti. Pourquoi il avait quitté Horse-Wild durant presque deux mois, juste après avoir été élu dominant. Personne ne savait où il était allé, ni pourquoi. Personne sauf lui.
Il ne répondit pas à ses paroles au sujet de leur fille. Cyrius n'était pas là pour parler d'elle. Seule la jument à qui il avait voulu tout donner l'intéressait à ce jour.
It finally happened It finally happened, oh yes It finally happened I'm slightly mad
Bizarrement, la petite perle de Charbon aurait pu s’en vouloir. Elle aurait pu se mettre elle-même sur le bûcher en attendant qu’on l’incendie, mais elle n’en avait pas envie. Elle ne voulait en aucun cas attendre qu’on la juge. Non, elle préférait sincèrement le faire elle-même. Elle avait commit des erreurs, elle les assumait parfaitement. Elle avait trompé son amant, elle le savait parfaitement et l’assumait. Elle aurait pu faire partir de ces juments qui pleurent leur effroi, qui pleurent qu’on les accuse de tout mais non, elle préférait assumer. Au départ, elle aurait fui. Elle aurait sans doute fait en sorte de pleurer dans les jupons de son amant pour qu’on la croit. Elle aurait sans doute fait en sorte qu’on la plaigne. Mais elle n’en a vraiment plus envie, plus en ce moment. Elle avait prit deux ans depuis son arrivée sur l’île maintenant, elle avait eu une fille, alors elle avait grandit. Elle avait mûrit, au point d’accepter son sort. Elle voyait parfaitement le regard que lui adressait le roux, mais elle aurait presque voulu en rire. Il lui en voulait ? Si il savait. Comment sincèrement, un étalon qui quitte aussi facilement son poste peut-il en vouloir à sa famille de le trahir ? La trahison était évidente.
Elle ne ressentait aucun effet du remord. Elle ne ressentait pas la gorge sèche, elle ne sentait aucune douleur dans les membres ou alors dans son coeur. En réalité, elle ne s’en voulait pas du tout. Mais assumait-elle complètement les conséquences ? En était-elle parfaitement conscience ? Je n’en suis pas certaine. Elle est encore jeune la Perse. Elle ne conçoit pas encore le monde comme tout le monde. Mais l’a-t-elle déjà ressenti comme la plupart des chevaux présents sur cette île ? Son viol est-il réel ? Son frère l’a-t-il réellement violé ? N’a-t-elle pas inventé tout cela pour qu’on puisse la plaindre ? N’a-t-elle pas créé cette histoire pour qu’on la prenne en pitié ? Elle-même ne saurait vous le dire. Je me demande même si elle n’a pas tellement cru à son mensonge qu’elle a fini par créer sa vie autour de cela. Qu’elle a fini par grandir en y croyant complètement. Mais Saltan est pourtant réel, non ? Elle l’a pourtant bien distingué sur le sol. Alors, ouais, elle n’avait sans doute pas menti. Au discours de l’étalon, elle secoua la tête, un petit rire moqueur sortant de sa bouche. Si il savait. Elle ne croyait pas un seul mot qu’il prononçait. Parti pour la tester ? Tu parles. Il était juste lâche, il avait juste peur des responsabilités.
« Parti pour me tester ? Arrête de te moquer du monde. En me mettant enceinte, tu m’as parfaitement fait comprendre que tu n’avais jamais été père, ou tout du moins pas biologiquement. Alors arrête de me prendre pour une idiote : tu es juste parti car tu n’avais pas le courage d’accepter ton rôle, ta mission et tes responsabilités. Comme dirait ta fille, tu n’es qu’un lâche Cyrius, crois-moi. Tu es parti comme un voleur, assume-le. » dit-elle, en le fixant dans les yeux.
Nazz’ariah avait fini par se tourner vers le roux, plongeant son regard dans le sien. Mais c’était complètement différent de leur première rencontre. En effet, maintenant aucune douceur n’était dans le regard des deux amants. Aucune douceur, aucune tendresse ni même délicatesse. Non, maintenant c’était un regard d’inconnus. Un regard où ils ne se connaissaient plus, où ils n’avaient même plus envie de faire un seul effort. Un autre mouvement dans son ventre et la jument le frappa avec vigueur. Le mâle devrait tout de même se poser des questions. Si elle assumait pleinement, pourquoi frappait-elle ainsi son ventre ? Pourquoi le faisait-elle alors qu’elle était pourtant parfaitement maternelle avec sa fille et qu’elle avait toujours aimé Saltan ? Etait-il si aveugle que cela ? Ou s’en moquait-il parfaitement ? Finalement, elle s’approcha du mâle et s’arrêta à même pas quelques centimètres de son chanfrein.
« Tu devrais te poser des questions plutôt que de m’accuser de tous les maux. Pourquoi me frappais-je le ventre alors que j’ai toujours protéger mes enfants ? » dit-elle avec hargne. Il disait la connaître et il ne remarquait même pas sa souffrance, ni même sa souillure. Il lui semblait pourtant que l’odeur de Gavroche était encore sur son dos. Et une partie de sa crinière avait disparu après cette saillie, il devrait se demander pourquoi.
Sujet: Re: I'm going slightly mad... Mar 20 Nov 2018 - 21:52
Just very slightly mad...
Cyrius avait pensé voir chez Nazz'ariah du regret. Il avait cru qu'elle s'excuserait. Au moins un petit peu. Mais il avait tout faux. Elle s'enfonçait dans les reproches, lui mettant sur le dos l'intégralité de ces actes. L'étalon ne se laissa pas restabiliser par ses accusassions. Il savait qu'il avait commis des fautes, mais il n'endurerait plus que nécessaires les inventions de l'arabe.
- Crois ce que tu veux, ma chère, il est vrai que je ne suis pas seulement parti pour te tester, je ne suis pas aussi mauvais que ça, j'avais mes raisons et je n'ai pas eu le choix. J'aurai du t'en avertir, c'est vrai, je le concède, mais toi tu aurai du me faire confiance, au lieu de me tourner si rapidement le dos. Sache que je ne suis pas parti par lâcheté, j'ai mis plus d'un an à acquérir les Trompeuses et j'éprouvais un réel amour toi et notre fille, je ne serait pas parti à un moment aussi crucial si j'avais eu le choix. Mais toi, tu t'es comporté comme une traînée et tu as l'air d'en ressentir une certaines fierté, je me rends compte que tu n'est pas celle que je croyais...mais qu'à cela ne tienne, tu en subira les conséquences...
Et tandis qu'il terminait sa phrase, Nazz'ariah se frappa violemment le ventre. Cyrius coucha une oreille, à la fois surpris et écœuré par son geste. Il semblait que Nazz' n'était pas encline à assumer les conséquences de ses actions passées. Elle ne voulait pas de ce poulain ? De toute façon Cyrius n'avait que faire de ce qui pouvait se passer à présent dans le corps de Nazz'ariah. Elle s'approcha, son regard fixé dans le siens, et s'arrêta bien trop près de lui. Il eut un mouvement de tête vers l'arrière pour reprendre de la distance et l'écouta tout en la toisant avec dégout.
- Pourquoi tu te frapperais le ventre ? Peut être parce que tu es une petite écervelée légèrement agitée du bocal ? Ou peut être parce que se taper tous les étalons du coin, c'est super drôle jusqu'à ce qu'il faille en assumer les conséquences ? Qui a tiré le gros cette fois-ci alors ? C'est ce vieux Sorrow ? Ou bien un autre, j'imagine que tu avais l'embarras du choix !
Non, Cyrius ne remarqua ni l'odeur de Gavroche, ni les crins qui manquait à Nazz'ariah. Il était obnubilé parce l’affront qu'elle lui avait fait, et qu'elle lui faisait encore, et par son comportement détestable. A ce moment là, il n'avait aucune pitié pour elle, et quoi qu'il advienne, il ne s'estimait pas responsable de son attitude dépravé, ni du comportement de mère irresponsable qu'elle avait eu avec leur fille. Il ne voulait plus d'elle à ses côté, c'était terminé.
- Et tu as fais tout ça devant ta fille... siffla Cyrius entre ses dents, furieux... en plus d'être une dominante médiocre et une compagne infidèle, tu es une mère épouvantable ...
« Pas eu le choix ?! Tu parles. T’as juste pas eu les corones d’assumer ton rang de Roi. Tu me dis que t’as mis un an à les acquérir, mais en deux mois t’as tout foutu en l’air. Ta fille a grandi sans figure paternelle et regarde ce qu’elle est devenue ! Tout ça c’est de ta faute, je n’aurai jamais réussi à l’élever seule. Et tu ne crois pas que je me comporte comme une traînée, comme tu le dis si bien, parce que tu m’y as obligée ? Toutes les juments que tu côtoies sont des traînées de toute façon, sache-le. Des rumeurs tournent et je suis certaine qu’elles sont vraies. » dit-elle, les dents serrées.
Oui, elle l’accusait de tous les maux possibles, car elle n’assumait pas du tout sa condition actuelle. Elle savait parfaitement qu’elle risquait sa place, mais peut-être est-ce ce qu’elle cherche au fond ? Peut-être que son désert natal lui manque tellement qu’elle fout tout en l’air volontairement, sans même le savoir ? Elle est jeune la petite perse. Elle ne comprend pas complètement ce qu’elle fait. Ou alors, justement, comprend-t-elle trop et fait-elle en sorte d’aggraver les choses volontairement. Personne ne le saura à part elle. Elle avait tout pour être heureuse pourtant. Elle avait une famille, un territoire, une fille, un trône mais en un quart de seconde elle avait tout gâché. Faisait-elle partie de ces juments qui ne se satisfassent pas de leur bonheur ? Qui ont si peur de l’engagement qu’elle gâche tout ? Qui n’ont tellement pas confiance en elles qu’elles brisent tout ce qu’elles touchent ? Pourtant, elle était née avec une cuillère en argent dans la bouche, pourtant elle était héritière. Peut-être aurait-elle du accepter les conditions de son troupeau au final ? Peut-être n’aurait-elle pas vécu tout cela ? Peut-être serait-elle devenue autrement ?
Le mouvement de recul de l’étalon lui pinça le coeur sans qu’elle ne comprenne réellement pourquoi. Ne s’était-elle pas dit qu’elle ne l’aimait plus ? Qu’il n’était qu’un étalon de plus sur sa route ? Alors pourquoi se sentait-elle bizarrement brisée à ce mouvement ? Elle ne comprenait pas, elle ne comprenait plus. Aimait-elle l’étalon ? Etait-elle attachée ? Elle était attachée, c’était évident. Mais peut-être tout simplement par habitude. Peut-être tout simplement car elle s’était plu dans le bonheur éphémère qu’il lui offrait. Elle ne saurait le dire. Soudain, le regard ainsi que le discours de l’étalon sur son ventre la brisa brutalement. Ses yeux se perlèrent rapidement et elle recula, la gorge nouée. Alors … Elle était effectivement une traînée à ses yeux ? Une de ces juments qui cherchent ce qui leur arrivait comme Fifa le disait ? Peut-être était-ce le cas ? Peut-être cherchait-elle réellement ce qui lui arrivait ? Elle était obligée. Elle devait lui dire la vérité, c’était évident. Alors sans qu’elle ne comprenne réellement, elle cracha à ses sabots. Il la dégoûtait autant qu’elle le dégoûtait, c’est sûr. Finalement, elle planta ses yeux dans les siens, les larmes roulant sans qu’elle n’y puisse rien le long de ses ganaches.
« Gavroche. » dit-elle dans un murmure. Puis elle frappa de nouveau son ventre. « Il a souillé de force tes terres ainsi que ta princesse. » dit-elle limite en criant, se tournant de profil pour qu’il remarque sa crinière manquante, ses morsures sur le garrot ainsi que ses cuisses pleines de croûtes.
Elle se détestait autant qu’elle le détestait. Finalement, elle se remit face à lui, se mordant la langue à sang pour se retenir d’éclater en sanglot. Il la détestait alors elle ne pleurerait pas devant lui. C’est pour cette raison qu’elle s’ébroua, faisant voler ses dernières larmes et lui tourna le dos. Elle fit quelques pas et s’approcha du bord de la dune où ils se trouvaient. Qu’il s’en aille, s’il vous plaît qu’il s’en aille …
Sujet: Re: I'm going slightly mad... Ven 23 Nov 2018 - 15:01
I'm one card short of a full deck
I'm not quite the shilling
One wave short of a shipwreck
I'm not my usual top billing
Cyrius écoutait Nazz'ariah mais n'acceptait aucune de ses paroles qui sonnaient dramatiquement faux à ses oreilles. Oui, oui, et ou, il avait sa part de responsabilité, mais elle exagérait ! Il la laissa cracher son venin, se contentant de réagir à certaines de ses accusations lorsqu'il pouvait en placer une. Toutes les juments que tu côtoies sont des traînées de toute façon... Quelles juments côtoyait-il d'abord ? Elle, Nazz'ariah, et aussi Commedia, Hallelujah si l'on pouvait la considérer comme une adulte... Il y avait aussi Fifa et Superbia mais elle ne correspondait pas à la définition de "trainées" selon oui.
- La majorité des jument que je côtoie sont des trainées, nous sommes d'accord ! S'exclama t-il, la colère se transformant nerveusement en hilarité.
Il remarqua qu'elle pleurait, de rage sans doute, et il eut un léger sursaut lorsqu'elle cracha à ses pied. Décidement elle semblait avoir perdue toute élégance... L'étalon avisa le cracha que le sable but en trois secondes, puis percuta à nouveau les yeux noirs de Nazz'ariah lorsqu'elle annonça le nom de l'élu. Gavroche. Cyrius perdit tout sens de l'humour. Sorrow et Gavroche. Décidement elle avait vraiment visé le haut du panier... Gavroche, violeur ? Cyrius se souvenait bien de l'attitude agressive et défiante qu'il avait eu envers lui lors de leur dernière rencontre... D'ailleurs, les paroles du jeune étalon lui revinrent en mémoire...
- Tiens au fait, ta copine là, Nazz quelque chose, elle est bien mignonne... Méfie toi de ce que tu dis et de ce que tu fais, ou il pourrait lui arriver des choses qui ne lui plairait pas du tout.
Tout cela avait donc été prémédité ? La rage de Cyrius explosa. Et pour la première fois depuis qu'elle était arrivée, Cyrius ressentit un peu de compassion pour Nazz'ariah. Comment avait-il pu ? Et elle, l'avait-elle cherché ? Où n'était-ce qu'un coup de malchance ? Ou un... retour de karma ? L'étalon se calma soudain. Il ne savait même plus quoi dire, trop de sentiments contradictoires l'envahissait en même temps...
Elle s'écarta, en pleur, avança sur la dune. Il remarqua les marques sur son corps, elle ne mentait pas. Et alors qu'il allait lui dire de disparaitre de sa vue et de sa vie à jamais, Cyrius changea d'avis. Il n'avait de toute façon aucun mot, pas l'envie de l'enfoncer d'avantage, ni celle de la réconforter. Rien. Il regarda une nouvelle fois se ventre qu'elle frappait. Ce poulain ne viendrait de toute façon jamais au monde à ce rythme là. Sans rien ajouter, Cyrius détourna le regard et reparti du désert.
Just very slightly mad
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I'm going slightly mad...
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