Redemption | Papa

Bonjour Collapsing ... On m'a beaucoup parlé de toi, tu sais ? Enfin Naëlle m'a parlé de toi surtout. Elle m'a dit tellement de choses bien sur toi : tu es son mentor, celui qui lui a permis de devenir celle qu'elle est actuellement, devenir la dominante que tu as toujours rêvé mais surtout lui permettre de grandir. Elle avait l'air tellement heureuse en parlant de toi ... Heureuse et nostalgique. Heureuse car elle a eu quelqu'un sur qui s'épauler, quelqu'un avec qui pouvoir essuyer ses larmes. Mais nostalgique car tu as totalement disparu de la circulation. Tu es mort d'une façon si débile selon elle ... Non mais sincèrement. Elle m'a dépeint un tableau de toi, comme étant un soldat, un guerrier au delà des limites. Puis, elle m'a dit que tu t'étais noyé sous la glace. Comment as-tu pu mourir de cette manière alors que tu paraissais si courageux. Je ne comprends réellement pas. Comment un guerrier tel que toi a-t-il pu disparaître de cette manière ? C'est comme si Napoléon disparaissait sous la glace durant Waterloo ... Ce serait un comble. 

Dis-moi ... C'est comment là-haut ? Est-ce que ça ressemble à notre Terre actuelle ? Est-ce que le monde est de la même manière ? Ou est-ce que c'est complètement différent ? Genre un monde à l'envers, un monde imaginaire ... Je me demande réellement. Je me le suis toujours demandé mais j'en ai parlé à personne. Je crois que tu es sans doute l'unique personne qui sera au courant. Je n'en parlerai jamais à Papa. Et puis dans le fond, pourquoi parlerai-je de mes soucis à un père qui m'ignore complètement ? Qui a zappé ma vie tout simplement car j'ai insulté sa jument ? Pour rien. Il s'en foutrait de toute façon. Il me rirait au nez si je lui parlais de mon soucis avec la mort, de ma peur à cause de la chaleur dans mon ventre dés que je vois Fantôme, du manque que je ressens vis-à-vis de Rosie et Aurore. Je ne suis plus sa fille, il me l'a parfaitement fait comprendre en me virant de sa fête. Je n'existe plus pour lui. Dans un premier temps, je m'en moquais complètement. Dans un second temps ... Je ne lui dirais jamais. Mais je m'en veux. Je m'en veux réellement d'avoir tout gâché simplement par ambition. 

Ah oui, c'est vrai que tu n'es pas au courant, toi. Tu ne connais pas encore mon ambition et pourtant, elle est tellement simple. Tout le monde la connait sur cette île : je n'ai pas cessé de la montrer et d'en parler, en même temps. Je veux gouverner, je veux avoir tout le monde à mes pieds et que tout le monde me respecte. Mais quand j'étais petite, j'imaginais cela tellement facile, tellement sans encombre. J'imaginais cela comme un jeu, en réalité. Mais en grandissant, je me suis rendue compte que la douleur faisait partie intégrante de l'ambition. J'ai mal constamment, je souffre sans que personne ne le voit. Ma mère me manque et c'est pour cela que je l'insulte. Mon père me manque aussi et c'est pour cela que je le fuis. La douleur fait en sorte que je sois forte, mais surtout, elle fait en sorte que je fasse souffrir les autres en retour. Je me venge sans m'en rendre compte complètement. Si je suis méchante ? Sans aucun doute et je l'assume. Mais vivez un minimum ce que je vis et vous me comprendrez sans doute, ou alors vous n'en sortirez pas indemne.

Deux larmes tombèrent sur la pierre tombale présente à mes sabots et je relève le regard vers l'inscription. Soudain, je donne un coup de sabot. Non mais sincèrement, je parle à un mort maintenant ? Qu'est-ce qu'il me prend ? Je ne me reconnais plus. Je ne suis plus celle que j'étais il y a quelques années depuis ma rencontre avec Fantôme, ma dispute avec Papa et ma découverte avec Rosie. Finalement, je secoue la tête et fait demi-tour. Là, je prend le trot et commence à sortir du cimetière. Soudain, une ombre apparut dans mes yeux et je me stoppe nette. Papa. Que faisait-il là ? Je recule d'un pas, essayant de cacher mes yeux et ne sachant pas quoi dire. Mon coeur battait trop la chamade, mes émotions se bousculaient et ma peur prenait le pas sur ma méchanceté. Que se passait-il ? Je ne comprenait pas.

Cyrius se promenait dans le cimetière silencieux et lugubre... la raison de sa présence ici n'était pas claire. Il n'aimait pas cet endroit, et n'y venait presque jamais. Il n'avait pas particulièrement d'êtres chers à qui rendre visite. De toute façon, il n'était pas du genre à venir se recueillir su une tombe, non, les morts sont morts, inutile de s'imaginer que parler à leur tombe serait d'un quelconque réconfort. Pour Cyrius, ce genre d'exercice relevait même de l'épreuve. Alors que faisait-il là? La mort occupait-elle ses pensées au point de venir ici, pour la sentir de plus près, sentir son odeur, se familiariser ? Chaque cheval, chaque être vivant est mortel, c'est un fait, et c'est une notion que Cyrius avait assez peu intégrée durant sa vie. La mort, il n'y avait jamais pensé. Seule la vie et tout ce qui pouvait en découler l'intéressait. Cependant aujourd'hui ses pas le menait ici. Il allait faire demi-tour, d'ailleurs, lorsqu'une silhouette très familière apparu devant lui.


- Hallelujah


Son Hallelujah... une tornade à elle toute seule. Leurs rapports s'étaient considérablement dégradés depuis que sa fille avaient clairement montré son hostilité à sa nouvelle famille... L'étalon n'approcha pas plus, il se contenta de la fixer, et ne pu s'empêcher de remarquer que quelque chose n'allait pas chez l'isabelle...


- Tu as deux demi-frères, lui annonça t-il de but en blanc. Elle ne s'était pas présenté à leur naissance, et c'était mieux ainsi.

Il était là, devant moi, comme une apparition. Mais ne dit-on pas que les apparitions faisaient souvent plaisir ? Qu'elles vous prennent aux tripes sans que vous ne puissiez y faire quelque chose ? Qu'elles vous prennent aux paturons alors que vous tentez de vous enfuir ? Mais alors pourquoi cette fois-ci c'était complètement différent ? Pourquoi j'ai l'impression qu'on me brise les os à chaque parole qu'il peut m'adresser ? Qu'on m'arrache les entrailles à chaque regard qu'il m'adresse ? Ca reste mon père pourtant. Mais plus le temps passe, plus j'ai le sentiment que cette seconde rencontre se passera encore plus mal que la dernière qu'on ait pu avoir. Je m'en souviens parfaitement. Je me souviens surtout de la rencontre que j'ai pu avoir avec sa nouvelle copine, au même endroit qu'aujourd'hui. Je me souvenais des mots que j'avais pu avoir pour elle, des insultes que j'ai pu lui offrir par simple jalousie. Jalouse d'elle ? Je suis consciente. Et finalement, comme promis, elle avait tout dit à Père et ça m'était retombé dessus. Au point qu'il me renierait presque et m'ignorerait. 

Dans le fond, j'étais presque bien sans le voir. Je dirais presque, car ce n'était pas la réalité. Il me manquait mais jamais je n'oserai lui dire, jamais je ne serai sentimentale. Jamais il ne connaîtra tout cela. Un mot, un unique mot sortit de ses lèvres et mon coeur bouscula brusquement ma cage thoracique. J'aurai presque cru qu'il oubliait ma présence, mon prénom, mais rien ... Il se souvenait parfaitement de moi. Soudain, une seconde phrase. Une seconde qui me brisa littéralement, que ce soit physiquement ou mentalement. Je déglutit bruyamment, en tentant d'éteindre tout sentiment, mais mon corps recula une seconde fois. Deux demi-frères ... Alors tout le monde avait raison. Il avait refait sa vie, sans même m'en dire une seule seconde. Comment avait-il pu ? Il m'avait alors réellement oublié ? Une larme roula mais je secoue la tête pour la faire disparaître. Je ne serai jamais autant vulnérable que maman.

" Je vois. A croire que les rumeurs sont vraies à ton sujet. "

J'avais dit cela en essayant de calmer ma colère et restant sur mes gardes. Qu'il ne m'approche pas, je vous en supplie. Il veut me renier, m'oublier et me faire partir de sa vie ? Très bien. Mais qu'il n'ait pas une once de regret en le faisant et qu'il ne m'approche plus jamais. Je ne suis plus rien pour lui ? Soit. Je tirerai donc un trait sur lui.

L'ambiance lugubre et morne du lieu contrastait avec la colère que voyait bouillir Cyrius dans les yeux de sa fille. Ca n'était pas que de la colère, il y avait aussi de la détresse, de la rancœur... Le dominant gardait un calme olympien. Depuis le temps, il connaissait son Hallelujah par coeur. Le temps ne ferait rien à l'affaire, il savait parfaitement le genre de réaction que provoquerait la nouvelle de l'arrivée de ses demi-frères...


Il la vit faire des efforts considérables pour se contrôler. Un jour, trop irritée, elle l'avait presque attaqué. Aujourd'hui elle était adulte, et contenait ses réactions primaires, qui se  limitaient à une lueur clairement identifiable dans ses yeux.


- Quelles rumeurs ? Demanda simplement Cyrius.


Il n'avait que faire des rumeurs, mais prenait la perche pour poursuivre cette conversation. Il n'avait plus beaucoup l'occasion de discuter avec Hallelujah, et maintenant qu'il avait balancé la bombe de la double naissance, il avait tout le loisir de converser un peu avec sa première fille...

" Que tu as enfin refait ta vie avec ma belle-mère, et plutôt deux fois qu'une apparemment. " dis-je avec un sourire amer.

Je n'écoutai que très peu les rumeurs, mais la naissance de jumeaux dans le couple royal était une chose dont tout le monde parlait. Et même si nous essayons de l'ignorer, ça nous revient forcément aux oreilles. Alors oui, j'avais entendu parler de cette naissance et bien évidemment, ça m'a tué silencieusement. Même si je voulais le trône, j'aimais profondément mon père. Il était mon père tout de même et l'amour que j'avais pour lui ne disparaîtra jamais. Drôle d'amour, puisque je n'hésiterai pas à le tuer pour mon objectif, me direz-vous.  Mais l'amour n'est-il pas incompréhensible, en soit ? Si je suis jalouse ? Bien sûr. En plus, de ne plus recevoir d'amour de la part de mon paternel, je savais maintenant que ce dernier serait partagé en deux avec mes demi-frères. Si j'allais les aimer ? Non. Jamais. Et je ne voulais même pas les rencontrer. Pour moi, ils ne sont que des erreurs de parcours. Oh ce n'est pas de leur faute, bien sûr. Ils peuvent être gentils, tout ce qu'ils veulent, mais jamais ils ne feront parti de ma vie, ça c'est une promesse.

Je peux parfaitement remarqué le regard triste, ou blasée de mon père, mais je m'en moquais ouvertement. Le voir me provoquait déjà pas mal d'émotions personnelles, alors si je devais me soucier de ses propres émotions, je serais mal barrée.

- Absolument, c'est la réalité. Je t'avais dis que j'avais une relation sérieuse avec Superbia et tu as bien dû constater à la fête qu'elle était pleine. Ainsi tu savais déjà tout des rumeurs dont tu parles, tu prends seulement de la distance avec ces évènements car tu ne veux pas accepter que notre famille (il assiste sur le "notre") s'agrandit.


Cyrius n'avait plus envie de prendre de gants avec Hallelujah. Elle était adulte, et il la connaissait assez bien pour savoir qu'elle ne se gênait pas pour manipuler les chevaux qu'elle fréquentait, lui compris. Elle n'acceptait pas Superbia, Negan et Aelann ? Cette question allait devoir être tranchée rapidement. 
En effet, Cyrius n'avait pas une forme physique grandiose ces derniers temps, en revanche il pensait beaucoup. Et les menaces qu'aelle avait proféré envers Superbia quelques mois plus tôt avaient fait son chemin dans la tête du dominant. Une très grave question s'était imposée à lui : si Hallujah devenait une menace réelle pour Superbia et ses deux fils, était-il envisageable de la laisser cohabiter avec eux sur les Trompeuses ? Elle était sa fille, il l'aimait mais savait de quoi elle était potentiellement capable, de part son tempérament impulsif et ses ambitions.


- Hallelujah, je vais te parler extrêmement franchement. Je n'ai pas oublié que tu as menacé Superbia et je me pose sérieusement la question de te garder au sein de mon troupeau. (il assiste sur le "mon").

" Je n'ai pas prit de distances. Tu m'as viré de ta vie, nuance. Si tu voulais vraiment renouer le contact, tu aurais tenté de le faire. Or, on se voit aujourd'hui car c'est une pure coïncidence. Donc avant de mettre la faute sur moi, réfléchis un peu aussi. Dés le moment où Maman est partie, tu m'as limite oublier car je n'étais pas la fille que tu désirais. Et que ta famille s'agrandisse, tant mieux pour toi, mais ne m'oblige pas à accepter que tu sois avec quelqu'un d'autre que Maman. Car pour moi, ma famille sera toujours toi et Maman, personne d'autre. "

Mes oreilles s'étaient aplaties dans ma crinière tandis que mes yeux lançaient des éclairs. Il est sérieux ? Il pense réellement que je n'accepte pas notre famille ? C'était le cas, auparavant, mais maintenant je m'en fous complètement. Depuis le jour de ma naissance, il n'a jamais été là. Il s'est cassé sans rien dire. Il ne m'a même pas vu grandir et c'est moi qui prend des distances ? Ouais, c'est l'hôpital qui se fout de la charité dans ce cas-là. Il ne veut pas assumer, d'accord. Oh bien sûr, je ne fus pas la plus gentille, j'en suis consciente, mais j'ai fini par accepter cette famille. Je ne veux pas les connaître mais je l'accepte. 

Finalement, à ses autres paroles, je me retins de me jeter littéralement sur lui. Il veut m'exclure de son troupeau alors que j'ai fait en sorte de le défendre ? Il veut m'exclure alors que j'ai pas touché un crin de sa jument ? Je me mordis la langue pour ne pas l'égorger et claquai ma queue sur mes cuisses. On se détend Halle, on se détend. Finalement, j'inspire un grand coup et plante mes prunelles dans les siennes.

" Tu n'as pas oublié, je vois ça. Mais ai-je touché un crin de ta jument ? Me suis-je approchée d'elle depuis la fête ? Tu pars trop loin. Mais si tu préfères garder ta petite famille sans obstacle et m'exclure littéralement de ta vie, fais-le. Mais crois-moi que tu le regretteras. " Ce n'était pas une menace, seulement un fait. Renier sa fille ? On le regrette toujours, j'en suis persuadée. " Et sache que ma menace venait avec de la jalousie. Je suis mauvaise, comme tu le penses si bien, mais pas une tueuse. Sinon, crois-moi que des cadavres joncheraient mon chemin. "

Cyrius en avait assez. Il connaissait sa fille, elle trouverait toujours de quoi accabler les autres et tout faire pour ne pas reconnaitre ses torts. L'étalon était fatigué, il n'avait pas la force de poursuivre cette dispute. Il écouta jusqu'au bout les reproches et justifications d'Hallelujah, puis, sans mot dire, il tourna les talons et quitta le cimetière...

(je me remets doucement au RP, on clos ce topic, on en refera un plus actuel  )