Sujet: Wanna play baywatch ? [PV] Ven 24 Aoû 2018 - 23:06
Wanna play Baywatch ?
Il n’était pas la seule chose qui ait échoué sur la plage.
Blake rêvait. C’était un songe chaotique et presque hésitant, qui fracassait des filaments de couleurs contre des éclats de voix indistincts. Lui-même perdait patience, le front plissé sur les borborygmes que lui lançaient des ombres floues. Il n’avait jamais aimé les rêves insensés. Les songes prophétiques le berçaient mieux. Il pouvait s’agripper à toutes les promesses comme le fait un enfant au doigt que tend la mère vers lui, impressionné par la taille de cet appendice, désireux d’un jour pouvoir brandir la même autorité.
La mer s’était introduite dans son esprit. Le roulis berçait son corps pourtant fermement blotti contre le bois vermoulu d’un navire qu’il avait trouvé là. La plage ne lui avait pas semblé différente de toutes les plages qu’il avait connues : le sable, la végétation, le ciel, la frénésie des crabes et le murmure marin qui se glissait contre le tympan, tout cela avait le même goût.
Il avait cependant remarqué que tout, ici, tombait en désuétude.
Peut-être s’agissait-il d’un monde encore moins charmant que celui qu’il avait quitté. Peut-être s’agissait-il du genre de monde sauvage dont un naufragé doit faire son royaume, Robinson oubliant le monde qu’il a perdu pour créer sa société solitaire.
Blake ouvrit un œil. Il avait toujours rêvé de choses plus grandes. Il n’avait rien contre les cocotiers et les déchirures azures du ciel au-dessus d’un lopin de terre durement acquis.
Mais personne ne se souviendrait de lui s’il mourait seul.
Les effluves de la carcasse pénétrèrent ses naseaux et lui promirent un mauvais repas. La déchéance encourageait toujours à passer à table ou à rendre ses tripes. C’était une question de manger ou de refuser la nourriture qui concernait seulement les gens en présence d’un macchabée ou d’un nourrisson.
Le yearling se redressa, évitant l’ancre près de laquelle il s’était assoupi. Il étira chacune de ses jambes bien chaussées. Le navire ne trembla pas alors qu’il le quittait. Le bois gémit cependant. Il avait dû être rouge, par le passé, et avoir un nom toujours dans une période qui n’était pas le présent, mais la peinture se décollait et tentait de se plier comme la page d’un livre qui ne veut pas être lu.
Sa mère ne lui avait pas parlé d’un endroit comme cela. Il s’accrochait encore à l’espoir qu’elle n’ait pas menti ; il n’aurait pas pu vivre en sachant qu’il s’était trompé, que la terre promise n’existait pas.
Il n’aurait pas non plus pu exister en sachant qu’elle était morte ou ailleurs, carcasse elle-aussi ou naufragée comme lui, dans un autre monde inaccessible.
Il aurait été plus aisé d’être un Moïse fendant les eaux, mais il n’avait pas de dieu auquel faire cette prière et, si sa mère avait mentionné un cheval coiffé d’un diadème, il doutait qu’une véritable divinité ait vraiment ressemblé à cela.
Les dieux ressemblaient-ils au corps immense ?
Blake fit quelques pas, en quête d’un peu de l’herbe coupante qui parvient à pousser dans le sable. Il arracha quelques tiges lorsque ses dernières furent en vue, mastiqua et avala sans se plaindre de la sensation de grattement que cela provoquait dans sa gorge. Personne. Ils étaient seuls. Lui et elle.
Mais la baleine était morte.
Sa chair ne s’était pas encore affaissée pour faciliter la mastication des charognards, mais elle s’était complètement asséchée au soleil et seuls les yeux, vitreux, paraissaient encore un peu humides. Les mouettes se promenaient sur le corps avec tout l’orgueil d’un capitaine sur le pont de son navire, roulant des mécaniques et brisant parfois l'illusion en disputant à leurs semblables un des morceaux de chair dont elles avaient réussi à s’emparer à force de piquer la chair dure.
Elle se présentait sur le ventre comme une offrande coriace, la bouche ouverte sur le genre de sourire énigmatique qui caractérise ces géants des tréfonds.
Elle n’avait pas l’air d’avoir souffert, mais les animaux laissent rarement entrevoir leur souffrance.
Blake avait échoué là comme un étrange Jonas. Il se demandait si elle avait agonisé alors qu’il s’endormait aussitôt dans le premier recoin sûr ou si, au contraire, elle s’était éteinte avant même qu’il ne foule le sable, attendant qu’il arrive pour pousser son dernier souffle.
Pousser, il l’avait fait en se relevant une première fois, comme éperdu, presque persuadé qu’à lui seul il pourrait la ramener dans l’océan. Son cerveau avait été vide, ses lèvres entrouvertes sur la bise marine.
La mort s’était cramponnée à sa proie et la carcasse n’avait pas même daigné bouger d’un pouce. C’était un droit de la nature de reprendre la vie qu’elle avait donné ; mais il trouvait cela cruel de tuer un animal loin des immensités qu’il a connu.
Et que lui-même ne souhaitait pas connaître mieux bientôt, trop épuisé par ce qui avait d’abord été une nage insoutenable et avait fini par être un ballottement incertain. La tempête avait éloigné les requins rôdant autour de l’Île de Sable, mais les profondeurs regorgeaient toujours de prédateurs.
Les phoques l’avaient accompagné pendant quelques heures, curieux peut-être de le voir se débattre contre le courant, puis ils avaient fait demi-tour. Il n’était pas fou, avait-il songé alors, les jambes ankylosées par son propre poids. Il avait un but.
Ragaillardi par son énième sieste, le yearling contourna l’imposante masse de chair et poussa un hennissement inquisiteur. Il lui fallait maintenant retrouver la civilisation.
Sujet: Re: Wanna play baywatch ? [PV] Mer 29 Aoû 2018 - 17:15
Soit trop d'eau de mer lui était rentrée dans les oreilles, soit le vent hurlait en prenant une voix particulièrement réaliste, soit quelqu'un s'exclamait non loin de là. Blake s'immobilisa, tendant l'oreille, mais seul le grondement plus intelligible des vagues vint lui conter ses mille histoires entremêlées. Il secoua la tête et poussa un autre hennissement, tentant de rappeler à lui ce qui avait peut-être été une simple illusion. Le yearling songea à contourner la carcasse de la baleine pour fouiller quelques épaves, mais il était bien connu que l'on ne trouvait dans les bateaux échoués que les capitaines qui ont refusé de quitter le gouvernail. Tous les rats quittent le navire.
Les rats ne déchaînent cependant pas les cinq sens. Les squelettes, quant à eux, remuent aussi peu que la baleine qui demeure sa seule compagne pour le moment, et qui deviendra tantôt, elle-aussi, un assemblage d'os coupants sur lesquels accrocher un étendard.
Le sol tremblait, quelque chose avait hurlé encore une fois. Il pouvait aussi sentir un parfum, que le vent lui jetait dans la figure. Le jeune pie se campa sur ses jambes, s'attendant presque à voir surgir une armée ou une bande de sauvageons prêts à faire de lui un ragoût ou un dieu, peut-être un peu des deux. Horse-Wild était peuplé de chevaux aussi sains d'esprit que lui, il en était sûr, et il serait rapidement fixé s'il tombait nez à nez avec un bipède mal luné. Il calculait cependant vite ses chances de survie : ses jambes étaient encore un peu tremblantes, les muscles alourdis et tendus par sa longue traversée. Le sommeil avait quant à lui quelque peu émoussé ses réflexes. Il fit une petite cabriole pour tenter de retrouver complètement ses esprits et tendit une jambe, prêt à prendre la fuite.
Un immense soulagement le saisit lorsqu'il vit galoper un poulain qu'il ne put vraiment détailler tant il courait vite. Il tenait entre ses dents un objet un peu brillant sur lequel il ne s'attarda pas pour l'instant après avoir constaté qu'il n'avait pas l'air dangereux.
Un regard lancé derrière la coureuse - elle ressemblait plus à une pouliche qu'à un poulain - lui apprit que rien ne la poursuivait, sinon la brise marine. Il fit cependant quelques pas prudents au cas où quelque chose surgirait.
Le sexe de la pouliche fut confirmé par sa voix. Ses propos le laissèrent cependant perplexe : des dieux ? Plusieurs dieux ? Hadès, Zeus et Poséidon ? Les dieux pouvaient-ils poursuivre les chevaux ? Et s'agissait-il seulement des dieux qu'avait évoqué sa mère ? Il ne pouvait pas savoir s'il était bien sur l'île tant espérée. Les dieux étaient-ils invisibles ?
Pourquoi avait-elle volé une couronne ? Et où l'avait-elle volée, alors que tout ici était à l'abandon ? Les choses abandonnées appartenaient-elles aux dieux ? Y avait-il une récompense pour ceux qui appréhendaient les voleurs et voleuses des dieux ?
Ses questions ne le ralentirent cependant pas. Il n'était pas question de perdre de vue la première personne qu'il rencontrait après être arrivé, aussi poussa-t-il sur les muscles de ses jambes et la rattrapa-t-il en quelques longues foulées. Entamer une conversation en galopant n'était pas très pratique, mais il s'efforça d'articuler alors que le vent lui sifflait contre les tempes :
" Bonjour ! Excuse-moi ! Est-ce que nous sommes bien sur l'île d'Horse-Wild ? Pourquoi courons nous ? "
La pouliche semblait absorbée dans ses pensées alors qu'elle courait pour - apparemment - se sauver la peau, tandis que la menace qui devait les poursuivre se contentait de rire avec le vent. Peut-être s'agissait-il, finalement, d'une de ces terreurs enfantines qui poussent les gamins à se débattre contre les forces invisibles de l'imagination, luttant contre le monstre tapi sous le lit et celui caché au fond du placard. Avec ses grandes dents rougies de rêves avortés par un cauchemar.
Blake ne se plaignit cependant pas. Il n'avait pas la force de se plonger aussi profondément dans ses pensées que l'inconnue, fouetté par l'air marin et encore épuisé par sa traversée. Si sa curiosité le brûlait encore, il se contentait d'observations simples : cet endroit aurait été parfait pour jouer à cache-cache ou encore à la chasse au trésor (un jeu auquel avait peut-être joué sa jeune compagne avant d'être effarouchée par les dieux invisibles), mais il se prêtait moins à leur débandade confuse. On aurait pu trébucher sur n'importe quoi.
Ils s'éloignaient de la carcasse de la baleine, son point de repère jusque là. Et il commençait à s'essouffler, mais refusait le ralentissement, tirait sur le corps. Il était endurant et athlétique. Si ses jeux sur l'île de Sable n'avaient pas suffit à façonner un corps qu'il aurait bien fait, il y avait aussi eu ses aventures avec Knight contre les roches escarpées et les plages semblables à celles-ci. Il devait de toute façon la coller parce qu'elle aurait les réponses à ses questions, ce dont il avait le plus besoin à l'instant : l'endroit où il était, le nom de ce qu'ils devaient fuir, son identité plus tard certainement.
Elle sursauta cependant lorsqu'elle entendit le son de sa voix. Elle avait du vraiment être plongée dans le monde parallèle qu'explorent les enfants laissés seuls.
Seule, elle l'était. Et lui aussi. Ils n'étaient pas poursuivis. Il n'y avait pas non plus de parent en vue. Peut-être était-il tombé sur Neverland. Elle n'avait pas vraiment une tête de Wendy.
Elle le scruta. Il se demanda s'il avait l'air menaçant - il était plus imposant qu'elle - mais elle daigna enfin ralentir, ce qu'il fit aussi après une seconde de retard, ravi d'enfin pouvoir relâcher ses muscles endoloris. Il étira ses jambes une fois de plus, tentant d'apaiser la brûlure qui s'en était emparés. Ils étaient bien loin de leur point de départ, mais il pouvait encore discerner la forme rotonde de la baleine et penser à son sourire énigmatique.
Il détailla sa compagne, puisqu'il pouvait à présent le faire plus facilement. Elle était fine, un peu plus petite que lui. Sa robe lui était familière, sa morphologie un peu moins, sans qu'elle ne soit terriblement surprenante. Il y avait bien sûr aussi le diadème qu'elle tenait entre ses dents et qu'il se contenta d'effleurer du regard. Elle avait dit qu'elle l'avait volé.
Parler d'un vol n'était peut-être pas la meilleure façon d'entamer une conversation, aussi laisserait-il cet aspect de côté, sous le lit et dans le placard des monstres.
La réponse qu'elle lui adressa enfin lui arracha un soupir de soulagement. Si elle ne nommait pas Horse-Wild, elle confirmait qu'il était amarré au bon port (quoique ce dernier ait été un peu miteux) et que nulle divinité furieuse n'était à leur poursuite. Si on en croyait l'expression qu'elle faisait, elle n'était d'ailleurs pas particulièrement ravie de s'être méprise.
" Ce n'est pas grave tu sais, " dit-il en se retenant de haleter, " Merci d'avoir répondu à ma question. Je m'appelle Blake, et toi ? "
Il était cependant ravi d'avoir été confondu avec une divinité.
L'inconnue s'empara du diadème qui avait causé tant de chaos et le lui présenta, méfiante. Blake s'était redressé et avait remis ses crins en place. Il baissa les yeux sur la chose. Elle était un peu rouillée, mais les pierres précieuses brillaient pour compenser ce fait. Une femme âgée qui se farde pour masquer les rides.
" Tu veux que je te le mette ? Ça risque d'être difficile, toute seule. " il eut un sourire, " Je te jure que je ne vais pas te le voler, il ne m'irait pas aussi bien qu'à toi. "
Sujet: Re: Wanna play baywatch ? [PV] Mer 5 Sep 2018 - 22:14
Hallelujah. Voilà un nom qui appelait au salut. Il se demanda si ses parents avaient eu du mal à concevoir - l'équivalent féminin d'un Dieudonné - ou s'ils avaient juste voulu saluer l'arrivée de leur fille en la recouvrant déjà de louanges. Lui-même n'avait pas été doté d'un patronyme aux contours salvateurs, mais il n'en avait jamais conçu de honte. Il avait déjà entendu Blake dans tant de bouches, accompagné de tellement de sourires, qu'il n'y avait rien à vraiment lui reprocher. Les humains eux avaient utilisé des numéros et des surnoms, mais il ne s'était jamais attardé sur ces artifices, peu intéressé par l'occasion d'avoir des identités multiples. Du moins pas des identités multiples dont les différences soient si marquées. Un nom devait être associé à une réputation : plusieurs noms ne faisaient que fragmenter cette dernière. Et il tenait à la réputation, la construisait chaque jour, chaque sourire. La réputation l'avait forcé à courir alors qu'il n'avait presque plus de souffle derrière une pouliche isabelle qui s'appelait Hallelujah.
Hallelujah. Il était arrivé sur la terre promise.
Il n'avait peut-être pas fendu la mer en deux comme l'avait fait Moïse, mais il avait été ballotté là parce qu'il devait y être, parce qu'ici étaient plantées, fichées profondément, ses origines. Bien qu'il n'ait pas été trop attaché aux prédictions du destin que peuvent faire les vieilles femmes aux mains gonflées de fleuves débordants, ces grosses veines enflées qui courent sur la surface de la paume collée contre le globe. Les vieilles femmes qui crachent des prophéties. Les choses n'étaient pas déterminées tant que quelqu'un ne l'avait pas fait à leur place. La naissance et les noms avaient peu d'importance. Bien qu'ils aient pu aider, donner un coup de pouce, propulser la puce.
La pouliche souriait, manifestement enthousiasmée par sa proposition. Blake lui sourit à son tour. Il avança jusqu'à pouvoir lui dérober le diadème, qu'il tritura entre ses dents jusqu'à ce qu'il soit en place. Il avait un arrière goût métallique similaire à celui du sang, bien différent du sel de mer qu'il avait connu sur sa langue ces derniers jours.
Il regarda sa tête baissée. La position de quelqu'un qui attend la gloire ou la potence.
Le diadème chut sur sa tête avec délicatesse. Il était un peu large et avait une certaine tendance à pencher sur le côté - le genre de chose qui arrive lorsque l'on a usurpé sa couronne - mais elle était plutôt charmante sur elle, bien qu'un peu ostentatoire.
Ses mots l'intéressèrent. Elle avait une façon de parler assez familière.
" Te voilà auréolée, Hallelujah, " dit-il avec un sourire, jouant avec le sens de son nom.
Il jeta un large regard alentour.
" Tu es reine ? Si jeune ? Et de quelles terres, au juste ? Celles-ci ? Je viens d'arriver par la mer, je ne sais donc rien. "
Elle était manifestement dotée d'une imagination fertile, qu'il avait irrigué en la coiffant de sa couronne. Il en arrivait à se demander si elle jouait vraiment, ou s'était empêtrée dans une distraction dont elle ne connaissait pas la gravité, enfoncée dans les tréfonds d'un délire à la fois enfantin et adulte. Il n'aurait pas non plus fallu que, tournée sur elle-même et sur la réalisation de ce qui aurait pu être un fantasme, elle le prenne trop de haut. Non pas que cela ait eu une très grande importance. Elle était ravie, ce qui avait été son but. Quant au reste, il le découvrirait peut-être plus tard.
Le vouvoiement était étrange dans cette voix encore un peu plus fluette que la sienne. Blake sourit et pencha la tête sur le côté, considérant ses mots. Il fallait leur prêter peu de poids : les enfants sont bien incapables de faire des promesses qu'ils respecteront, tout monarque qu'ils se croient. Il n'avait cependant rien à réclamer qui ait pu le combler autant que son arrivée sur Horse-Wild, aussi se contenta-t-il de regarder alentour, embrassant du regard le désastre imminent figé dans les carcasses osseuses des navires. C'était comme si certains s'étaient immobilisés dans l'instant qui avait précédé la terreur, tandis que d'autres, rattrapés par la gravité du drame, étaient à présent rongés par ce dernier. Blake songea à sa pauvre baleine et à la décomposition qui affecterait son corps. Il lui accorda un peu plus de sa compassion. S'il avait perdu pied trop de fois, s'il s'était perdu... Il aurait été à sa place, un corps dévoué à la mort et s'attelant à la besogne de disparaître, aussi inconcevable que cela ait paru pour lui. Il fallait se conserver dans un peu d'humilité, comme l'on enduit le corps d'un athlète d'huile.
" J'y réfléchirai. Qui sait, peut-être que je trouverai plus tard... "
Il doutait qu'Hallelujah, malgré toute la sainteté qui imprégnait son nom comme un miel collant, soit capable de guérir des écrouelles et de rendre la justice sous un chêne. Et il n'était de toute façon ni malade, ni criminel.
Dans un monde étrange, celui qu'il avait eu peur de rejoindre, cela eut peut-être été possible. Il n'aurait pas voulu exister dans ce monde-là, parce qu'il n'aimait pas les univers biscornus, dans lesquels les chats rient et les reines réclament qu'on coupe des têtes sans discontinuer. Les dédales de l'absurde ne pouvaient être empruntés que le temps d'un rêve.
La pouliche répondit à sa question. Il la regarda, tentant de trier les informations avec prudence. Elle avait mentionné les terres Trompeuses, terres que sa mère avait convoité. Un endroit qu'il avait toujours imaginé grandiose et qui ne correspondait certes pas à ce lieu dédié au cache cache et à l'obsolescence. Le pie prit cependant les paroles de son interlocutrice avec une pincée de sel ; il lui faudrait rencontrer quelqu'un de plus âgé qu'elle pour apprendre véritablement ce qui se passait sur les terres Trompeuses. Elle avait une façon de parler particulière, et un attachement certain à cette idée de royauté, dont il ne soupçonnait peut-être pas encore complètement l'importance et la virulence. S'il décelait la vérité derrière le maquillage de ses mots, elle était fille de dominants. Il se réserverait la déception d'apprendre que sa mère avait échoué pour plus tard. Sinon, il découvrirait qu'elle affabulait, comme le sont susceptibles de faire bien des enfants grimés en princes.
" Je serai sûr de visiter ton domaine. "
Il était cependant assez amusant d'entendre la princesse reine des terres trompeuses s'exprimer dans un langage parfois assez châtié. Blake lui sourit, sans qu'aucune dérision ne vienne maculer sa figure, et acquiesça d'un signe de tête indulgent.
Une bourrasque de vent se souleva, quelque peu impolie elle-aussi, et vint frapper son corps encore appesanti par la traversée. Il se campa sur ses jambes et tourna la tête, recevant en pleine face ce souffle. Le parfum du corps de la baleine commençait à imprégner les airs et le frappa de plein fouet. Il eut sa première grimace et détourna bien vite les naseaux pour tenter de fuir ce fumet pestilentiel.
L'isabelle lui posa une série de questions. Elles étaient en soit assez innocentes, mais il pouvait bien sentir qu'un peu d'incrédulité, sinon de moquerie, s'était glissée dans le tas. Il était rarement sage de rire de ceux qui ont le pouvoir de vous couronner, mais Blake ne lui en tiendrait pas rigueur.
Il fit un pas sur le côté, leva la tête et rétorqua d'un ton teinté d'insouciance :
" Bien sûr ! C'est pas comme si c'était très difficile, n'est-ce pas ? Je suis sûr que toutes les reines en sont capables. "
Il allait répondre à la seconde partie de sa question lorsqu'une bourrasque de vent, celle-là d'autant plus violente, vint hurler dans leur direction, emportant avec elle un froid humide et salé caractéristique de l'atmosphère marine. Blake s'ébroua pour remettre ses crins dérangés en place, baissant les yeux sur le diadème rouillé qui avait chu dans le sable. Il allait se baisser pour le ramasser, toujours prévenant, mais n'eut pas même à esquisser son geste, Hallelujah l'ayant récupéré avec la diligence à laquelle on pouvait s'attendre. Elle le lui présenta à nouveau. Il fut rassuré de ne pas l'entendre donner d'ordre, mais préféra le faire à sa place.
" Allons nous abriter avant. Le vent risquerait de te l'enlever. "
Comme pour appuyer ses propos, ce dernier tenta de les soulever une fois de plus de terre. Blake se décida entre deux des épaves qui les entouraient et se dirigea d'un pas ferme vers celle dont le bois était le moins vermoulu, et qui était somme toute en assez fort bon état : sa proue avait très bien survécu au naufrage, bien qu'un trou ait entièrement défiguré la cale. C'est par ce dernier que le pie rejoignit son navire, montant rapidement sur le pont. Il assumait qu'Hallelujah suivait, suspendue à son bon vouloir, alors qu'il se dirigeait vers une cabine dont la porte était entrouverte. Il passa la tête dedans.
Elle aussi était bien conservée : une table en bois sombre se tenait au centre de la pièce, son contenu ayant valsé par terre (des gobelets en argent, un plat à poisson et un chandelier) ; quelques cartes chiffonnées par leur sort se recroquevillaient sur une malle en bois précieux qui renfermait encore ses secrets derrière sa lourde serrure. Le lit, serré contre la paroi, n'aurait pu accueillir qu'un homme n'ayant pas peur des remous. Ses draps avaient été effilochés par les dents patientes des rats.
Blake se retourna vers sa compagne, s'empara de son diadème, et le lui mit sur le crâne. Il contempla son oeuvre d'un air critique et l'empêcha de branler alors qu'elle tentait de fuir vers l'oreille droite, répondant enfin à la pouliche :
" Ma mère et mon grand-père sont nés sur Horse-Wild, oui. Je viens de l'île de Sable, bien loin d'ici, où vivent d'autres chevaux sauvages qui ne croient pas en l'existence de cet endroit. "
Sujet: Re: Wanna play baywatch ? [PV] Jeu 13 Sep 2018 - 2:52
" Je pense que chacun doit un jour traverser son océan, " l'air était renfermé, un prisonnier dans la cale qui expire, " Quelle que soit la nature de ce dernier. "
Snap out of it, boy. Blake cilla. Il dévisagea Hallelujah, la bouche entrouverte sur encore un peu de cette sagesse. Il la referma, la laissa se dessécher dans un puits de silence. Certes, il avait mangé en arrivant, s'était délecté de toute l'humidité que l'on pouvait trouver dans les plantes sèches et filandreuses, dans les quelques algues amères et absolument abjectes qu'il avait enfourné avec l'envie de vivre, mais il n'avait pas encore bu, pas encore plongé sa bouche dans de l'eau pure. Hallelujah ne lui avait pas offert des gouttes bénites - elle n'offrait décidément ni absolution, ni consécration, déjà déesse dans sa propre église qu'il venait de découvrir, pécheur ramené sur le droit chemin - et à présent il avait un peu soif mais s'en remettrait car il se remettait de tout. Il puisait dans les profondes ressources d'énergie de son corps, dans la soif de vivre intarissable qui gronde, véritable torrent déchaîné, bien en amont de cette soif du corps qu'il n'ignorerait cependant pas trop longtemps. Il lui faudrait trouver une flaque, une mare, un lac, une mer à boire. Jusqu'à la dernière goutte.
Mais elle, elle voulait avoir raison et qu'on lui donne cette dernière.
Il lui offrit un sourire encore à moitié songeur mais emprunt de sympathie, lisse et charmant sur sa figure. On ne pouvait deviner la soif dans un sourire. Elle lui avait offert de venir en son royaume et il se réjouissait d'avoir un guide.
" Je te prends au mot, " répondit-il en retard, " Comment s'appellent tes parents ? "
Puisqu'elle lui avait dit être fille de reine et de roi, il lui faudrait reconnaître ces monarques. Si tenté qu'ils aient fait partie de cette race d'êtres qui traînent la royauté en même temps que leur traîne, des paons et des coqs dont l'apparat ne prédisait pas la réussite mais contribuait un peu à cette dernière. Pour être respecté il fallait un peu de beauté, un peu de gouaille, un peu de quelque chose. Tous les futurs aigles n'étaient cependant pas nés auréolés par le soleil et les lauriers. Les aiglons gauches pouvaient surprendre et les apparences importaient beaucoup mais aussi peu. Tout tenait toujours en un fragile équilibre qu'il lui fallait vite comprendre, au risque de mettre un pied de côté et de finir dans un lit de clous ou d'orties.
Hallelujah était couronnée de nouveau de son diadème un peu trop grand pour elle, un peu rouillé. Elle semblait emplie de certitude. Il lui faudrait déterminer si les reinettes couronnées héritaient vraiment ou si elles vivaient encore dans l'orgueil et le fol espoir de la jeunesse comme lui le faisait un peu aussi, mais avec brio, avec confiance. En attendant, il décida d'explorer la pièce dans laquelle ils étaient entrés, traînant ses naseaux jusqu'au secrétaire dont il tenta d'ouvrir avec les dents le tiroir.
L'isabelle choisit ce moment pour verser sur lui un flot discontinu de questions qu'il tria alors que le bois cédait à ses avances. Il baissa les yeux. Beaucoup de papiers dont l'encre avait été dissolue par l'eau, une plume dont la pointe taillée était noire de mots doux. La bouche libre, il lui accorda son attention.
" Elle est loin. J'aurais bien eu besoin... " il fouilla dans le tiroir, pris par l'instinct, et en tira miraculeusement l'objet désiré : " D'une boussole pour me guider. "
Il sourit.
" Le monde est vaste, tu sais, et gouverné par les hommes. Mais oui, j'y croyais. Ma mère me racontait des histoires sur Horse-Wild, et ma mère ne m'aurait pas menti. "
Il déposa sa boussole trouvée sur la table, se dirigea vers la malle fermée. La serrure était bien trop coriace pour eux deux.
Sujet: Re: Wanna play baywatch ? [PV] Sam 22 Sep 2018 - 19:29
Il la regarda. Un large sourire étira ses lèvres, les retroussa sur la certitude.
" Tu n'es pas du genre à te noyer. "
La boussole tentait de trouver le nord, pointait dans sa direction à la place. Blake se demanda s'il devrait la prendre avec lui, histoire de mieux s'y retrouver dans ce nouveau monde, mais en conclu finalement qu'elle serait encombrante. Il avait, de toute façon, une pleine confiance en son instinct ; il le regretterait si le danger montrait ses dents, mais l'extase de l'arrivée, l'esprit encore allégé par le fait d'être là et en vie, tout cela ne le portait pas vraiment à l'humilité. Jonas retrouverait sa crainte de Dieu dans quelques instants ; lorsque les effluves de la carcasse reviendraient à lui. En attendant, il était dans la cabine du capitaine.
Et retrouverait tôt ou tard le sable meuble, la baleine morte, quelques souvenirs éparpillés parmi les algues.
Hallelujah demeurait couronnée et lui demeurait curieux. Il observait toujours cette serrure impénétrable, vaguement frustré de ne pas posséder de pouces opposables. Il lui semblait que tout aurait du aller en son sens aujourd'hui ; mais il pourrait bien trouver une solution ou revenir, plus âgé, plus grand, plus fort, et plier avec ses muscles.
Une habitude qu'il n'avait jamais vraiment pris, alors qu'il se savait un poulain raisonnablement fort et se devinait un adulte plus puissant encore. La force avait un intérêt lorsqu'elle se couplait de beauté. Les monstres musculeux étaient tout juste bons à effrayer les enfants et les femmes. Et il n'aspirait pas à inspirer la crainte.
Pas dans ces circonstances.
Blake redressa la tête et se retourna. La vitre du hublot était fendue mais l'endroit était relativement bien isolé. Il regarda à l'extérieur, découvrant toujours cette même plage plongée dans le désarroi. Il remarqua cependant que des cocotiers refusaient d'obéir au vent plus loin, plissa les yeux. Portaient-ils des fruits eux-mêmes remplis de lait ? Il avait toujours soif.
Cyrius et Nazz'ariah. Il retiendrait. Avec un peu de chance, ils ressemblaient physiquement à leur fille, qui elle-même ne ressemblait pas trop à quelqu'un d'autre. Elle avait en tout cas un visage particulier, creusé, qu'il n'avait pas vraiment rencontré sur l'île sur laquelle il avait grandi. Il s'agissait sûrement d'un signe distinctif d'une race à laquelle il n'appartenait pas.
Ce genre de choses avaient assez peu d'importance, bien qu'il ait été assez curieux de découvrir des chevaux qui ne lui ressemblaient pas du tout. Il aurait toujours un faible pour les pies avec lesquelles il avait grandi... On ne se débarrassait pas si facilement de ses premières impressions.
" Une boussole indique les directions que tu peux prendre grâce à sa flèche. Nord, est, ouest, sud... " expliqua-t-il en revenant vers la table.
Hallelujah croisa son regard qu'il soutint, avant d'avoir un léger sourire.
" Les hommes ont inventé le bateau dans lequel nous sommes. Les hommes ont certainement forgé le diadème que tu portes. Ce sont des créatures à deux jambes, qui vivent partout dans le monde. Ils sont dangereux, ou gentils. Mauvais, ou bons. Et ils ne vivent pas sur Horse-Wild, sinon cela ferait belle lurette que les chevaux n'y régneraient plus en maître. "
Il se demanda si les créatures qu'il décrivait ressemblaient à des monstres de cauchemar pour sa compagne. Il n'aurait pas non plus fallu qu'elle croit qu'il affabule. Il détestait plus que tout dire la vérité et être accusé de mensonge.
" Ma mère s'appelle... " un goéland poussa un cri lancinant alors qu'il dévoilait son nom, perché manifestement sur le pont au-dessus de leurs têtes. Blake ne sut pas si l'isabelle avait saisi ce qu'il avait dit, préférant ajouter : " Je te dirai tout, mais avant je propose qu'on aille boire du lait de coco. J'ai très soif. " et il indiqua du bout des naseaux le hublot qui dévoilait les fruits tant attendus.
Pour une future reine - princesse ? - Hallelujah ne semblait pas avoir été mise au courant de grand chose. Blake en vint à se demander si elle lui avait dit la vérité, ou si elle n'était en réalité pas plus qu'une vagabonde qui comble son mal-être en se goinfrant d'illusions. Dans la plupart des jolies petites histoires irréalistes c'est après tout la souillon qui s'élève jusqu'à la royauté et pas l'inverse. Il arrive parfois aussi que plus l'on prétend, plus l'on devient aux yeux des autres. La mention de sa mère fit pencher la balance de l'autre côté ; elle n'était pas orpheline, c'était certain, mais ses parents ne lui avaient apparemment pas appris grand chose. Une véritable sauvageonne aurait déjà eu connaissance d'un milliard de choses. Une petite princesse, étouffée par le décorum, aurait pu être maintenue à l'abri de la réalité.
Ça ne lui paraissait pas une stratégie très probante pour élever un monarque.
Lui n'était pas un enfant abandonné à son sort, mais il avait quand même dû ingérer une pelletée de connaissances quotidiennes sous le flot ininterrompu de sa mère, qui avait subi une éducation complète de la part d'un "vieux fou" - il devait avouer que s'il était curieux de nature et avide d'apprendre, il n'atteindrait jamais son niveau en matière de plantes médicinales. Ses intérêts étaient ailleurs.
Et il comptait, un peu puérilement, sur elle pour toujours le soigner en cas d'anicroche.
" Les arabes ? " demanda-t-il, choisissant lui-aussi de ne pas savoir grand chose, afin qu'elle ne soit plus seule.
Il adressa un dernier coup d'oeil global à cette cabine, effleurant le coffre muet de l'oeil, avant de prendre lentement le pas pour se diriger vers la sortie. Il abandonna la boussole sur la table. Elle pourrait sûrement servir à quelqu'un de moins débrouillard que lui.
Le pie offrit son assentiment à sa compagne, qui débordait de questions. Lui tentait encore de rattraper celles auxquelles il n'avait pas répondu.
" Il n'y a pas besoin de beaucoup d'humains pour tuer un cheval, malheureusement, " dit-il d'un ton grave. " Avec un bateau, tu flottes sur la mer. Et tu navigues d'un pays à l'autre... "
L'isabelle se mit à trottiner. Le vent s'était calmé mais les secousses menaçaient constamment de la découronner de nouveau et son fidèle page la suivait d'un pas un peu plus tranquille, prêt à faucher au moindre moment le diadème échoué.
Blake sortit au dehors et se dirigea vers les cocotiers. Ils étaient plus grands que ce qu'il avait cru et il se posta devant eux, tête levée, tentant de trouver comment il allait bien pouvoir déloger ces gros fruits du haut de leur perchoir. En attendant, il répondait à la pouliche :
" Ma mère m'a parlé des territoires... De leurs anciens dominants, Ocëan Pearl... Sorrow... Des dieux, aussi... Du fait que tout ici est toujours très grand, que des terres peuvent sortir de nul part... De ruisseaux sans fond et de plaines où il ne cesse de pleuvoir... Il y a toujours des histoires, sur cette île. Et ce sont ses habitants qui les font, ces histoires. Chacun peut broder son destin... "
Il se mit dos au cocotier qu'il visait et donna un coup de sabot fort violent au tronc, qui trembla sous son poids. Les noix de coco remuèrent mais ne daignèrent pas tomber.
Son regard retomba sur Hallelujah. Il sourit.
" Attention, princesse, il ne faudrait pas que ça te tombe dessus. "
Et il administra un nouveau coup de sabot. Cette fois, une noix de coco daigna lourdement choir dans le sable. Blake la contempla et eut une petite grimace dépitée : elle était trop verte. Il fallait taper plus fort.
Sujet: Re: Wanna play baywatch ? [PV] Sam 29 Sep 2018 - 1:53
Si après tout Zeus se baladait en tutu et diadème - selon les dires de sa mère, certes teintés d'une certaine condescendance mordante dont elle pouvait avoir le secret -, il n'était peut-être pas entièrement inconcevable de croire qu'un dieu ou un prophète ait pu racler un crâne pour lui donner une forme élégante. Blake avait grandi loin des déserts et choisi depuis longtemps les mythes qu'il acceptait de croire, aussi se contenterait-il de laisser l'illusion exister brièvement. Plus jeune, il aurait peut-être inventé un jeu entre ses amis, les plaçant au milieu des dunes d'un interminable Sahel aride ; mais il était grand, maintenant, avait passé l'âge de ce genre de jeu. Du moins sous cette forme.
Les adultes n'arrêtaient jamais véritablement de jouer.
Elle lui parla de prédateurs. Il n'en avait pas véritablement vu, son île étant trop petite. Il lui faudrait se parer à l'éventualité de voir surgir un félin trois fois plus gros que lui, et être trois fois plus malin. Avec le temps, ce genre de choses viendrait, tout comme le poids qu'il prendrait, les muscles qui allaient saillir ; il serait au moins aussi imposant que son père qui, s'il n'avait pas été quelqu'un de bien, avait quand même eu le mérite de lui donner un peu de sa génétique. Peut-être ressemblerait-il aussi à son frison de grand-père et d'arrière-grand père.
Il était assez grisant d'être le fils d'un ancien dominant, mais certainement pas assez pour bêtement s'en enivrer.
Hallelujah lui apprit qu'elle avait envie de voyager. Blake se demanda si elle le pensait vraiment, ou si l'enthousiasme la guettait juste souvent, face aux nouveautés apparemment nombreuses auxquelles elle était confrontée.
" Tu crois qu'une reine peut voyager à travers le monde ? " demanda-t-il, curieux. Son père - puisqu'elle le qualifiait de roi - l'avait peut-être fait, après tout.
Le yearling leva la tête pour mieux discerner ses noix de coco récalcitrantes. Il allait leur enjoindre de tomber une fois de plus lorsque Hallelujah parla à nouveau, le figeant au fur et à mesure que ses mots sortaient de sa bouche.
Il prit garde à ne pas rendre évidente sa stupéfaction sur sa figure, se contentant de la regarder, pensif, alors qu'elle finissait sa tirade. Sorrow ? Son grand-père ? Un coureur de jupons avec une boîte en bois ? Qui menaçait les pouliches innocentes ? Certes, sa mère lui avait fait un portrait flatteur de son aïeul ; certes, il fallait toujours tempérer les propos de Hyuna', qui avait après tout aussi précisé qu'il s'était attiré la furie d'un de ses oncles, Kuro. Mais tout cela n'était rien par rapport au fait que Sorrow était censé être mort et enterré depuis longtemps, était la raison pour laquelle sa mère avait disparu d'Horse-Wild et l'avait porté dans son ventre...
Il était le fruit du décès d'un grand père dont Hallelujah parlait alors qu'elle était trop jeune pour l'avoir connu avant sa mort. Et qu'est ce que sa mère venait faire là-dedans ? Quel genre de "reine" se "tapait" quelqu'un ?
" Excuse moi, mais tu es sûre ? Ma mère m'a dit que Sorrow est mort. " il réfléchit, brièvement. Hallelujah n'avait manifestement pas une bonne opinion de l'ancien dominant, mais il préférait ne pas cacher des détails relativement anodins à quelqu'un qui n'avait à priori pas de lien direct avec les affaires familiales tordues du vieux frison. " C'est mon grand-père, à vrai dire... Même si je ne l'ai jamais vu. "
Son paradigme risquait de connaître un basculement brusque si Sorrow était encore en vie. Cela signifiait que Kuro voulait encore se venger. Qu'il avait un grand-père en vie et qui aurait forcément une réaction, bonne ou mauvaise, à son existence. Qu'il pourrait peut-être apprendre bien des choses de lui, s'il se révélait être un peu plus que le soudard mal bouché qu'Hallelujah lui décrivait. Sa mère lui avait après tout dit que l'ancien dominant l'aimait beaucoup... Et quelle raison y avait-il de ne pas l'aimer, lui ?
Il n'eut pas le temps de plus y songer, préférant s'écarter pour éviter d'être frappé de plein fouet par la course d'Hallelujah. Sa méthode lui parut un peu douloureuse, mais elle fit tomber trois noix de coco mûres dans le sable.
Le pie approcha. Elle saignait un peu sur le poitrail et tenait entre les dents son diadème qui avait encore volé dans le sable. Blake le lui prit et lui offrit un troisième couronnement.
" Tu n'as pas mal ? Il faudra nettoyer. "
Il alla ensuite faire rouler les noix de coco jusqu'aux pieds de la pouliche isabelle. Elles n'étaient pas très grosses, ce qui permettrait de les fendre facilement.
Il avisa une rame en bois détrempée qui lui parut assez solide pour remplir la tâche qu'il avait en tête. Il s'en empara et entreprit de frapper les noix de coco, qui craquelèrent bientôt et suintèrent un lait blanchâtre.
" Bon appétit, " lâcha-t-il avant de prendre l'une des noix et de coller ses lèvres à une faille.
« Tu crois qu’une reine peut voyager à travers le monde ? » demanda-t-il. Han la question, sérieux. Si je croyais qu’une reine pouvait voyager à travers le monde ? Mais bien entendu. Les Reines pouvaient faire ce qu’elles voulaient dans la vie, selon moi. Elles peuvent jouer avec des gens qu’elles ne connaissent pas, elles peuvent parler un dialecte que peu peuvent se vanter d’avoir, mais surtout elles peuvent posséder des choses dont personne ne connaît l’existence. Alors voyager ? Pourquoi pas ? C’en était presque une question débile selon moi. Voyager était presque trop facile pour une reine. Il lui suffisait de demander à ses sous-fifres de lui faire une carte, ou alors à ses sentinelles de regarder et surtout trouver des chemins adéquats. Je crois d’ailleurs que c’est ce que je ferai quand je serai adulte. Je me chercherai des abrutis d’étalons – ou juments si les mâles sont pris – pour aller chercher de meilleures terres, pour chercher des pays que je ne connais pas. Le peuple est tout de même fait pour cela, vous ne pensez pas ? Il n’est tout de même pas là simplement pour être nourri ou juste loti. On va tout de même pas leur offrir le couvert et le toit, sans compensation, hein. « Bien sûr. Une reine a le droit de faire ce qu’elle veut, il suffit juste qu’elle ait l’envie selon moi. » dis-je avec un petit sourire. Moi j’en ai envie. J’ai envie de voyager, de voir des choses que je ne connais pas, de découvrir des endroits qui me sont méconnus, mais surtout de rencontrer des gens intéressants. Bon d’accord, mes terres comportent un peuple des plus hétéroclites, mais je suis sûre qu’il y a bien plus intéressant ailleurs. La preuve avec Papa : il est bien parti quelques temps, sans doute pour voyager et voir du monde. Faudrait qu’il me dise où il est allé d’ailleurs, qu’il me dise ce qu’il a fait et qui il a vu quand je le reverrai. Mais ne parlons pas de lui, sinon je risque fortement de m’énerver. Et il ne mérite pas ma colère, surtout pas en ce moment. Au moment où je m’amuse avec quelqu’un de mon âge. « Excuse-moi, mais tu es sûre ? Ma mère m’a dit que Sorrow est mort. » dit-il, me clouant le bec. J’en avais presque envie de rire, mais le moment n’était pas propice avouons-le. Sorrow, mort ? Vu sa manière pour me repousser, et surtout son agressivité vis-à-vis de sa boîte, ça m’étonnerait qu’il soit mort. Ou alors je vois des fantômes. Mais les fantômes n’existent pas, j’en suis certaine. Et puis, il puait tellement le cheval vieux et rabougri que je doute qu’il soit ectoplasmique. Puis, une révélation de la part du pie me fit pencher la tête sur le côté. Lui, petit-fils de ce frison ? Non sérieux ? Je rencontre le petit fils d’un ancien dominant ? La chance que j’ai pas, moi ! En plus de devenir un futur bon pote, il pourra peut-être devenir un bon parti selon maman. Car ouais, Maman m’a toujours dit de bien choisir mes amis, mais encore mieux l’étalon qui m’accompagnera toute ma vie. Selon elle, il faut qu’il soit intelligent, beau, cultivé, gentleman, mais surtout ayant une bonne famille. L’étalon idéal, quoi. Mais il n’existe pas, enfin n’existait pas, selon moi. Et pourtant voilà que Blake apparaît. Mais bon, je ne dois pas y penser, sinon cela se verra sur mon visage et il est hors de question que ce poulain comprenne mes intentions. On a le même âge, certes, mais pas du tout les mêmes ambitions. « Je t’assure qu’il est vivant ! Je peux même te le décrire si tu veux, je me rappelle très bien de lui. » Puis, je continue. « T’es le petit fils de ce gros aigri ? Mon pauvre, t’as pas de chance. » Il faudrait que je fasse attention à ne pas trop dire mes pensées, un jour. Ca me portera préjudice. Mais pour le moment, je suis encore un bébé, alors je ne risque rien. « Tu n’as pas mal ? Il faudra nettoyer. » dit-il, tout en redéposant une dernière fois le diadème sur mes oreilles. Mais qu’est-ce qu’il m’a prit de faire ça ? De me jeter contre un arbre pour pouvoir faire tomber des noix de coco ? La plupart des chevaux me connaissant, me cite comme une princesse abrutie. Et je leur prouve qu’ils ont raison en faisant cela. Un soupir passe mes lèvres tandis que je secoue la tête, en souriant. J’ai mal, mais je ne dois pas le montrer. Papa m’a toujours dit qu’il fallait être forte, qu’il ne fallait jamais montrer ses faiblesses à autrui. Alors, je dois prouver au monde entier que je suis forte, intelligente, mais surtout que je ferai la plus belle Reine au monde. Finalement, je m’écarte délicatement pour laisser le pie venir frapper les noix. Je regarde, avec un regard suspicieux, le fruit. C’était quoi ce liquide ? Ca avait la couleur du lait de Maman … Je baisse l’encolure, renifle et me recule d’un coup. Ca sentait le sucre. Finalement quand je vois Blake faire, je fais de même et un grand sourire naquit sur mes lèvres. Mais c’est bon, ce bordel ! « Ch’bon ch’ppetit. » dis-je en aspirant le jus.
Sujet: Re: Wanna play baywatch ? [PV] Sam 6 Oct 2018 - 15:31
Une reine a le droit de faire ce qu'elle veut. Blake eut un sourire.
Tandis qu'Hallelujah s'attaquait à son lait de coco et que lui chassait les quelques gouttes pendant à son menton, il réfléchissait à ce qu'elle venait de lui révéler. Il était arrivé seulement et il lui semblait déjà qu'une avalanche, un torrent de nouvelles informations se déversait sur lui. Ce serait bientôt trop pour son esprit affaibli et il lui faudrait trouver le repos pour digérer et l'herbe indigeste de la plage, et tous ces nouveaux éléments incertains.
Au réveil il partirait en quête de la vérité sûre et certaine, la seule pour laquelle il ait eu une véritable affection si celle qui était trouble ne lui servait pas davantage. Le yearling colla de nouveau ses lèvres aux fissures pour en tirer le liquide sirupeux, qu'il lapa. Cela le désaltérait tout en collant dans sa gorge.
Le pie avala.
" On ne choisit pas sa famille, " dit-il d'une voix adoucie par le sucre, l'éclosion d'un sourire sur les lèvres. " Je veux bien que tu me le décrive. S'il est en vie, je voudrais sûrement le rencontrer. "
Et en faire sa propre opinion. Peut-être était il, après tout, véritablement le rustre dont Hallelujah lui avait brossé le portrait. Cela endommagerait cependant le tableau qu'avait fait sa mère, une lacération sur l'huile bien séchée dans son esprit. Si Sorrow provoquait de la part de ses interlocuteurs de telles réactions, il faudrait peut-être faire attention à ne pas le mentionner trop souvent. Il était déjà au courant pour Kuro... Et se demandait ce que son oncle de blanc vêtu penserait de lui. Il n'aimait pas être rangé dans une boîte avant d'avoir pu faire ses preuves.
" Tu es fille unique ? " demanda-t-il à Hallelujah, optant pour en apprendre plus sur elle. Horse-Wild était un véritable réseau familial ; cela, il l'avait déterminé en écoutant sa mère démêler les fils coupants des généalogies emmêlées.
Il songea à sa grand-mère Hypocamp'. Il n'aurait pas de nouvelle inespérée la concernant, sa mère ayant bel et bien été témoin de son assassinat. Elle-aussi, il aurait bien aimé la connaître...
« Je veux bien que tu me le décrives. » dit-il calmement, tandis que j’avais un sourire aux lèvres. J’adore ça ! J’adore décrire ce que je vois, ce que je ressens, des gens que je rencontre, des gens que je n’aime pas. Tout simplement car ça me permet d’être honnête, d’être franche. Car ouais, malgré ce que l’on peut dire, je suis quelqu’un de franc. Peut-être un peu trop d’ailleurs, j’en sais rien. En même temps, ça sert à quoi de mentir ? Ca sert à quoi d’être hypocrite ? Rien, absolument rien. A part faire du mal aux autres. Bon après faire du mal aux gens, je m’en fous complètement mais c’est dommage. De une car on tourne en rond et donc on ne sait pas exactement quoi dire aux gens. De deux, surtout, car ça permet de rallier des gens à notre camp. Bon peut-être que je ne m’en sors pas de la même manière, sans doute même. Après je n’ai pas envie d’être comme Maman, je n’ai pas envie de remuer mes fesses au nez de n’importe qui, ni même de charmer tous les étalons qui traînent. Elle se rend compte de la réputation que ça lui fait ? Je ne pense pas, mais dans le fond je m’en fous royalement. Elle est grande. Finalement, je remonte la tête et souris au pie. « Alooors… » dis-je, semblant réfléchir. « Il est gros, noir, frisé, moche et il pue la vieillesse. Mais en plus de ça, il est sénile je trouve. Genre, il mord seulement car je veux renifler sa foutue boîte en bois. » « Tu es fille unique ? » demanda-t-il avec une vraie curiosité. Ou peut-être imaginais-je quelque chose. Il s’intéresse enfin à moi, réellement moi. J’aime ça. Je peux sans doute paraître égocentrique, mais j’adore qu’on s’occupe de moi, qu’on s’intéresse à moi. En réalité, j’aime être le centre du monde, le centre de leur monde. Peut-être car Papa a été absent tout le long de mon enfance. Il ne m’a même pas vu grandir, il ne m’a pas vu quitter Maman, il ne m’a pas vu devenir adolescente. Il n’a pas été là, tout simplement. Ou peut-être aussi car Maman ne s’est pas si bien occupée de moi que cela. Au début, j’avais l’impression d’être la prunelle de ses yeux, d’être son petit trésor et brutalement, elle est devenue autrement. Elle est devenue plus jument que Maman. Je n’ai pas comprit pourquoi d’ailleurs. Pourquoi m’avoir ignoré pendant mes derniers mois ? Pourquoi m’avoir laissé grandir seule ? Peut-être serai-je devenue autrement si cela n’avait pas été le cas. J’en sais rien et je m’en fous dorénavant. Maintenant, je veux simplement devenir moi, je ne veux pas leur ressembler. Je ne leur ressemblerai jamais d’ailleurs, je me le promet. « Oui. » dis-je, en mentant. Mais finalement, je soupire. « En fait, non. Papa a adopté une foutue autre jument qui me ressemble pas du tout. Elle est grosse comme une baleine et blonde comme Barbie. » Je m’étais promis d’être parfaitement honnête. Il faut que je sois honnête avec quiconque me parlant. Finalement, j’aspire les dernières gouttes de la noix de coco et m’ébroue délicatement. Ceci terminé, je regarde l’horizon et voit que le Soleil se couche. « Il est peut-être temps de se rentrer, non ? » dis-je, légèrement déçue.
Sujet: Re: Wanna play baywatch ? [PV] Lun 8 Oct 2018 - 21:45
Hallelujah ne lui épargna aucun détail. Blake resta stoïc.
" Merci, " répondit-il avec un sourire en se demandant s'il faisait bien d'accorder cette politesse. Il reviendrait défendre l'honneur de son grand-père lorsqu'il aurait pu démentir les affirmations de l'isabelle, dont la véracité demeurait incertaine.
Le soleil commençait à se faufiler derrière l'horizon. La brise marine frappait les yeux ouverts de Blake et les rendaient piquants. Il frotta sa tête contre son antérieur et acheva de boire le lait de sa noix de coco. Il avait eu une journée productive et il s'accorderait une nuit de repos bien méritée. Il y avait encore une multitude de choses à voir sur cette plage, mais il ne comptait pas s'attarder trop longtemps. Il aurait tout à loisir de plus tard flagorner pour retourner et dépecer chacun de ses secrets.
Ses oreilles pointèrent en avant lorsque Hallelujah répondit à sa question. Elle avait décidément une situation familiale intéressante. Princesse, fille d'un roi et d'une reine... Laissée seule ici... Avec une grande soeur qu'elle ne portait pas dans son coeur. Il ne lui demanderait pas plus de détails ; la pouliche lui avait déjà fourni une description aussi flatteuse que celle qu'elle avait accordé à Sorrow et il n'avait pas envie de la lancer sur un sujet qui lui déplaisait ouvertement.
Elle semblait accorder beaucoup d'attention au physique des autres.
Hallelujah ne lui avait pas retourné la question, aussi garda-t-il Knight pour lui. Elle le croiserait sûrement un jour, si tout se passait pour le mieux.
" En effet... Je vais me reposer, la traversée m'a bien fatigué. Tu prends ton diadème avec toi ? Où vas-tu le mettre ? " il eut un sourire taquin : " Et qui vas-tu trouver pour te l'enfiler s'il tombe ? "
Mais pourquoi me dire merci. J'ai pourtant dépeint son grand-père de la pire des manières. J'ai dit des choses que je ne devrais sans doute pas dire d'un adulte. Mais en même temps, il faut me comprendre aussi. Je ne l'ai connu que brièvement mais il a été des plus méchants avec moi. Je voulais simplement savoir ce qu'il avait dans sa foutue boîte et lui il s'est montré exécrable. Comme si il protégeait un trésor que personne ne devrait connaître. Un jour, peut-être faudrait-il que je le revois. Mais adulte cette fois-ci. Faudrait que je lui fasse comprendre qu'on ne me prend pas de haut sans s'attendre à des représailles. Je suis une princesse ! Une véritable princesse et on ne me manque pas de respect ainsi, même si on est vieux et rabougri. Je me demande réellement ce qu'il a pu vivre dans sa vie pour être ainsi. A-t-il perdu une jument qu'il aimait ? A-t-il perdu un enfant ? Ou est-il né tout simplement ainsi ? Faudrait que je creuse, réellement. Car j'ai pas confiance en lui ... Il ressemble à ces animaux qui viennent délicatement vous voir pour ensuite vous mordre sans véritable raison.
Ouais, Sorrow est fourbe, j'en suis certaine. Alors pour contrer cela, il fallait que je me renseigne, que je découvre ce qui se cache derrière ce masque. Soudain, une bourrasque se fit sentir et je reçus des grains de sable dans l'oeil. Je plisse les yeux, secoue la tête mais rien y faisait, j'avais mal. Je cligne plusieurs fois les paupières pour faire en sorte de laisser une larme rouler. Heureusement, mon corps accepta ma requête et la larme roula. Elle emmena avec elle les grain de sable, soulageant ma pupille. Voilà, pourquoi je déteste la Plage maintenant. Bon au départ, je croyais la détester à cause de ces voix que j'avais pu entendre, ou de ces bateau qui puaient la mort mais non ... C'était beaucoup plus simple que cela au final. Je la détestais tout simplement car le sable me gonfle, le sel me brûle mais aussi car je ne supporte pas l'odeur. Ce n'est pas pour rien que je ne vais jamais au Golfe d'Emeraude hein. Je ne supporte pas cette odeur de sel, cet air marin. Je suis née pour le Désert moi. J'adore la chaleur, la sécheresse, le vent, le sable qui vous fait imaginer des histoires que seul vous connaissez. Ouais, le Désert est ma vie, réellement. Je pense que c'est sans doute l'unique point commun que j'ai avec Maman. Je ne sais rien d'elle, mais je sais qu'elle est née dans un Désert. Et même sans le connaître, j'ai l'impression de l'aimer, j'ai l'impression qu'il m'appelle. Je pense y aller un jour, réellement.
• Tu prends ton diadème avec toi ? Où vas-tu le mettre ? Et qui vas-tu trouver pour te l'enfiler s'il tombe ?
Je relève alors la tête, jette ma noix de coco dans un coin et plisse les naseaux en réfléchissant. C'est vrai ça ! J'allais en faire quoi ce diadème ? J'allais tout de même pas l'emmener sur mes terres. Papa se demanderait ce que c'est, mais surtout d'où il vient. Enfin si il revient un jour, bien entendu ... Je secoue la tête à cette pensée. Mais y'a Maman aussi. Elle serait capable de me le voler cette garce. Elle aime tellement le pouvoir qu'elle serait jalouse du mien, j'en suis certaine. Mais alors, que vais-je en faire ? Je lève un regard vers les arbres. Non mauvaise idée, je risquerai de l'oublier et ne plus savoir où il est. Je pose ensuite un regard dans les buissons ... Non plus, quelqu'un risquerait de passer par là et me le piquer. Puis, un sourire apparut sur mes lèvres et je hoche la tête, mentalement. J'ai une idée. Une superbe idée. Alors, je baisse la tête, fais tomber le diadème, que je récupère dans ma bouche et vint près de Blake. - Je te le confie ! Tu seras mon gardien officiel et je viendrai le récupérer quand tu accepteras de me revoir. dis-je avec un grand sourire. Lui faire confiance ? Non. C'est autre chose. Ca me permettra de le revoir, mais surtout le tester. Je pourrais voir s'il est digne d'être un ami, ou s'il ne mérite que ma haine. Sans même lui laisser le temps de répondre, je me retourne et trotte jusque l'entrée de la forêt emmenant loin de cette plage. Là, je me retourne, lui adresse un dernier sourire. - Je te fais confiance, cher ami. Fais y attention ! dis-je un peu plus fort car la houle commençait à s'énerver. Puis finalement, je pars au galop et disparaît dans la pénombre, le laissant avec mon précieux trésor.
Sujet: Re: Wanna play baywatch ? [PV] Lun 22 Oct 2018 - 23:45
La diadème échut en sa possession. Le soleil rougeoyant derrière l'horizon ensanglantait toute sa rouille et Blake eut un sourire en coin un peu pensif alors qu'il laissait ses yeux tomber sur cette marque de pouvoir. Il ne s'agissait pas de la perdre ; quelque chose lui disait que la pouliche aurait mal vécu une perte. Elle s'était attachée à cet objet dont la symbolique s'était quelque peu perdue, loin de la tête qui était censée le porter.
Il était certes fort serviable, mais il ne pouvait décemment explorer Horse-Wild en compagnie d'un diadème encombrant. Il se contenterait de lui dégoter une cachette convenable et de venir le récupérer lorsqu'il serait temps de rejoindre les Trompeuses, histoire d'entrer dans le territoire en ambassadeur. Cela lui permettrait de savoir si les parents d'Hallelujah étaient engoncés dans leurs fantasmes de royautés aussi étroitement que leur fille.
" Au-revoir, Hallelujah, " lança-il d'une voix douce alors qu'elle disparaissait.
Il la regarda partir quelques temps avant de coller ses yeux à l'horizon, plaisamment caressé par les derniers rayons. Sa chair encore fatiguée se ramollissait plaisamment sous cet effleurement plein de tendresse, presque comparable à celui d'un parent qui vient vous souhaiter bonne nuit. Avant de dormir, il devait cependant trouver où cacher son butin loin d'éventuels yeux plein de convoitise.
Il ne se faisait pas trop de souci. Il avait toujours su très bien cacher les choses.
FIN.
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Wanna play baywatch ? [PV]
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