de crocs & de griffes

L'étalon aux crins d'argent marchait sur un chemin escarpé, le corps brûlant à cause du soleil qui lui avait tapé dessus toute la journée et qui commençait enfin à disparaître pour son plus grand bonheur. Les oreilles orientées vers l'arrière, comme d'habitude, il s'arrêta face à l'énorme boule de feu pour profiter une dernière fois de ses rayons lumineux, les yeux fermés, et il inspira une grande bouffée d'air.

Après quelques minutes, il se remit en marche et il entreprit d'explorer une grotte tandis que les derniers rayons du soleil pouvaient encore l'éclairer. Ses oreilles s'agitaient doucement tandis que la curiosité le piquait au vif. Il était dans un bon jour aujourd'hui, mais ça ne durait jamais longtemps et encore une fois, ça ne durerait qu'un temps. Comme toute chose sur Terre, et bientôt, il redeviendrait colérique et âcre.

Après avoir fait son petit tour, il se décida à faire demi-tour sans sentir le fauve qui le suivait de loin, de toute façon, il ne pouvait pas le sentir, il était face à la légère brise et la fatigue n'arrangeait pas les choses. Finalement, il s'arrêta à l'entrée pour profiter du coucher de soleil avec tranquillité, les yeux rivés sur l'horizon qui prenait des couleurs rouges, orangées et même roses alors que le bleu du ciel s'assombrissait et que l'on pouvait apercevoir les première étoiles et la lune, qui semblait pleine.

Spoiler:

De crocs et de griffesG A V R O C H EEnfin, enfin elle l’était. Elle avait enfin réussit. Bon d’accord, ce n’était pas son but premier, il fallait l’avouer mais c’était le but de sa destinée. Elle était née dans une famille royale, elle avait vécu avec des aristocrates, avait parlé avec eux, mais aussi avait eu une éducation grâce à eux. Alors oui, elle était faite pour cela. Ses parents en étaient convaincus, ainsi que ses plus vieux ancêtres sans doute. Mais avait-elle le bon caractère pour cela ? Avait-elle le mental pour cela ? Ou même avait-elle les épaules ? C’est une bonne question, je ne sais même pas si je suis moi-même convaincue. Aujourd’hui, elle avait l’impression que sa vie entière avait changé en quelques mois. Que sa destinée aussi. Peut-être parce qu’elle avait rencontré Cyrius, peut-être parce qu’elle avait eu une fille, mai aussi peut-être car pour une fois elle était heureuse. Pas une joie éphémère, non. Mais une vraie joie, une pure joie. Cette joie qui vous envahit dés le matin quand vous vous réveillez. Cette magnifique joie qui prend votre coeur dans la main sans se poser de questions. Oui, elle était heureuse. Heureuse de galoper sur ces terres. Heureuse de découvrir chaque jour une nouvelle chose. Heureuse de vivre tout simplement, en réalité.
C’est pour cela qu’aujourd’hui la Précieuse s’était réveillée avec un sourire aux lèvres. Elle s’était étirée en baillant, s’était levée en soupirant de bonheur, pour ensuite venir brouter près des ronces. Elles piquaient, mais elles sentaient bon aussi quelques fois, comme elle en vérité. Elle était réellement heureuse d’avoir rencontré le roux et de vivre cette vie avec lui. Mais vu son âge, tiendra-t-elle une telle fidélité ? Bonne question. Finalement, elle posa un dernier regard derrière elle et se mit à marcher. Longtemps, sans doute, puisque la Nuit venait délicatement prendre part dans la scène. Elle observa autour d’elle et remarqua qu’elle était près des Rocheuses. Alors, connaisant cet endroit par coeur, dorénavant, elle marcha dans un sentier assez sûr. Elle adorait cet endroit : on y était seul, certes, mais en sécurité quand on savait parfaitement où poser les pieds.
Soudain, une odeur se fit sentir. Un étalon était présent. Un étalon qui n’appartenait pas au clan, à la famille. Elle plaqua immédiatement les oreilles en arrière, encore plus lorsqu’elle sentit une odeur de félin. Là, elle marcha silencieusement, se retrouvant au dessus de l’étalon ainsi que du félin, planqué.
« Vous êtes qui ? Ah et au passage, vous êtes suivi. » dit-elle en pointant du nez le félin qui était à deux doigts de bondir. Il feulait, car prit en flagrant délit.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

L'étalon entendit d'abord des bruits de pas légers au-dessus de sa tête avant d'entendre des griffes crisser sur le sol juste derrière lui. Il leva tout d'abord la tête et il aperçut une jument arabe baie, plutôt jolie en plus de ça. Il la baissa en entendant le feulement mais il ne s'en préoccupa pas sur le moment, bien trop occupé par la présence de la jument. Mais immédiatement, juste avant que le fauve bondisse, il lui rua dans les côtes pour qu'il le laisse tranquille. Celui-ci disparut en courant même si il sut que ce ne serait pas la dernière fois qu'il le reverrait. Il sortit de sa grotte pour faire face à la jument, excédé.

- Gavroche. Et vous, vous êtes qui demoiselle ? demanda-t-il en haussant un sourcil imaginaire. Je serais vous, je ferais attention, les dangers rodent par ici, ajouta-t-il avec un sourire moqueur accroché aux lèvres.

Maternal instinct.S O R R O WC’est qu’il était désinvolte le petit dis donc. Il se rendait compte à qui il parlait ou pas ? Se rendait-il compte qu’une jument de la plus haute instance était devant lui ? La précieuse avait beaucoup changé avec le temps, en réalité. Je me souviens de l’époque où elle avait peur des étalons, où elle avait peur d’approcher les mâles, où elle avait peur d’approcher les autres chevaux tout simplement. Mais aujourd’hui, c’était différent. Aujourd’hui, elle se sentait en véritable sécurité sur des terres qui étaient siennes, elle se sentait véritablement à sa place. Alors, sans hésiter une seule seconde, elle descendit de son pied d’estale et se positionna face au mâle, les oreilles dans la crinière et le port de tête princier.
« Nazz’ariah, compagne de Cyrius, dominant de ces terres. » dit-elle tout en secouant la tête. « Je connais ces terres ne vous inquiétez pas. Vous, cependant, vous n’avez pas l’odeur de mon clan me semble-t-il. »
Elle reconnaîtrait parmi mille l’odeur des chevaux de son clan. Ils sentaient la roque, la terre rouge ainsi que l’herbe légèrement salée. Lui, il sentait l’humidité et la fraîcheur. Finalement, elle s’ébroua et s’éloigna quelques pas pour poser un bref regard sur sa fille, qui s’était blotti dans un coin, ou qui broutait. Elle était bien trop vieille pour qu’elle s’en inquiète dorénavant.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Il ne savait même pas qui elle était et en fait, il s'en fichait, il en avait même rien à faire. Ses oreilles restèrent résolument dans sa crinière argentée tandis qu'il la toisait l'air mauvais. C'était encore une chialeuse de princesse. Ça le soûlait au plus haut point, pourquoi devait-il toujours tomber sur des juments si chiantes ?! Il fit claquer ses dents près de la tête de la jument baie, n'en ayant que faire de son positionnement hiérarchique.

- Ah, t'es la meuf de ce trou du cul ? T'as vraiment pas de chance ma pauvre. demanda-t-il avec un sourire insolent aux lèvres. En effet, je m'appelle Gavroche et je fais partit des Orphelins, finit-il par dire, un sourcil haussé et le regard moqueur.

De crocs et de griffesG A V R O C H EDes dents claquèrent près de sa tête. La petite précieuse se cabra brutalement, les oreilles plaquées dans sa crinière et la queue entre les cuisses. Pour qui se prenait-il le bougre ? De quel droit osait-il menacer une Reine sur son propre territoire ? N’a-t-il pas peur des représailles ? Ne se rend-t-il pas compte des conséquences que cela pourraient engendrer ? Elle ne comprenait. Elle ne comprendrait sans doute jamais les chevaux qui étaient mauvais foncièrement. La douce princesse se reposa rapidement en venant, elle aussi, claquer sa mâchoire près du chanfrein du mâle. Elle avait bien changée au fil du temps. De la jument apeurée des mâles, elle était passée à la Reine tempétueuse et digne.
« Osez parler mal de mon compagnon une seconde fois et je vous assure que vous regretterez d’être venu sur mes terres. » dit-elle en se reculant, le sabot de l’antérieur droit grattant le sol avec nervosité. « Alors retournez sur vos terres, vous n’êtes pas le bienvenu avec un tel comportement. De plus, ne me manquez pas de respect, j’en ai un temps soi peu pour vous, me semble-t-il. » Elle se calme.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

L'étalon ne bouge pas d'un poil quand elle se rebiffe devant lui, un sourire insolent aux lèvres. Son regard cherchait le sien tandis qu'il ne bougeait pas. Ce qu'il fit, c'est seulement envoyé son antérieur dans le poitrail de la jument baie pour la toucher.

- Vous n'avez pas l'allure d'une guerrière, vous n'êtes qu'une petite princesse capricieuse. Cyrius est un crottin sur pattes, rien de plus, rien de moins. Et n'essayez pas de me toucher, où je vous le ferais amèrement regretter. Et je crois encore pouvoir faire ce que je veux, surtout si c'est vous qui surveiller ce territoire, dit-il d'un rire dédaigneux.

Il observa la demoiselle baie, puis finalement, il recula d'un pas, un sourire mauvais aux lèvres. Elle ne le connaissait pas et elle ne savait pas ce dont il était capable.

De crocs et de griffesG A V R O C H ECet étalon était différent des autres. Mais pas seulement des mâles, de tous les autres chevaux selon elle. Il était irrespectueux et surtout téméraire. Il n’avait pas peur du rôle qu’elle pouvait avoir, ni même du statu royal. Elle ne comprenait pas. Comment pouvait-il se comporter comme cela alors qu’il appartenait lui-même à un troupeau ? Ce troupeau, lui-même dirigé par une Reine. N’a-t-il donc aucun respect pour les juments qui dominaient ? Ou lui paraissait-elle tout simplement plus faible que la moyenne ? Il devrait se méfier. C’était une vraie lionne, ou louve c’était à voir, quand on venait l’attaquer sur son propre territoire. Soudain un antérieur et son poitrail fut touché. Elle claqua brutalement de la mâchoire, mais cette fois-ci beaucoup plus près, les oreilles encore plus plaquées qu’elle ne le pouvait.
« Touchez moi encore une fois et vous le regretterez. » dit-elle, en sifflant.
Puis elle l’écouta, ou plutôt l’entendit. Elle se moquait parfaitement de ce qu’il pouvait dire. Il n’avait rien à faire sur les rocheuses. Il aurait été courtois, gentil ou même poli, elle n’aurait rien dit. Mais là, il osait la menacer chez elle, sans rien craindre.
« Vous m’avez menacé en premier. Alors reprenez vos paroles et dégagez de chez moi. Vous faîtes ce que vous voulez chez Fifa, mais ici vous n’avez aucun droit. » dit-elle en restant stoïque.
Elle n’avait pas peur de lui, l’égo et la haine avaient prit le dessus. Elle restait statique, tentait de garder sur soi, mais elle sentait parfaitement ses muscles se tendre au fur et à mesure, surtout ceux de ses postérieurs. Elle était certaine que s’il allait trop loin, elle serait prête à se retourner et se battre. C’était chez elle, après tout.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Téméraire, peut-être même un peu fou. Selon les dires des humains, il est complètement taré. Peut-être que la captivité lui a ramollit le cerveau ? Il avait du respect pour Fifa, dominante des Orphelins, mais pas pour les autres, et certainement pas pour une pauvre jument de pacotille qui se prétend être une guerrière. L'étalon hausse un sourcil, avec toujours le même sourire insolent aux lèvres. Menacer était la partie préférée de son plan, et la manipulation était un art bien à lui. A vrai dire, il s'en fichait bien de ce qu'elle pouvait dire pour essayer de le menacer ou de lui faire peur. C'était une mouche, et il était la tapette qui mettrait fin à ses paroles sans intérêt. Il balaya ses paroles d'un mouvement de tête nonchalant, qu'est-ce qu'il en avait à faire après tout.

- Allons ma douce, calmez un peu vos ardeurs, ou ça pourrait vous faire du tord, lui assura-t-il avec le regard mesquin. Je peux vous assurer que je ne bougerais pas d'ici tant que vous ne m'aurez pas témoigner un peu d'égard, fit-il en riant.

Sur ces mots, et d'un mouvement vif, il s'approcha d'elle, la bloquant entre le vide et un mur. Il voulait qu'elle se batte, qu'elle tente de se défendre, parce qu'elle était bien ennuyante celle-là. Et son plan ne fonctionnerait que si elle attaquait vraiment. Alors, la soupçonnant d'être une vraie fragile, il lui mettait autant de pression de possible. Autant l'énerver non ? Alors il plaqua ses oreilles contre son encolure et avança encore, la mettant dos au mur tant bien que mal.

De crocs et de griffesG A V R O C H ELe courage, elle, elle l’avait connu toute sa vie. Mais, moi, je vous parle du vrai courage. Pas celui qui vous rend fou ou insultant envers les autres, le courage même qui vous amène à survivre, qui vous aide à surmonter les épreuves et qui vous fait grandir. Cet étalon, lui, avait seulement connu la témérité, ça se voyait. Mais celle-là, rendait les chevaux fous, elle les amenait à commettre des actes qu’ils regretteraient plus tard. Elle avait connu beaucoup de chevaux téméraires, la plupart étaient morts à cause de leur folie. Son père lui-même avait été téméraire. Il était encore vivant, certes, mais il demeurait un fou. Un fou capable de tuer, de massacrer tout ce qui traînait sur sa route.
La petite baie n’eut pas le temps de réagir aux paroles de l’entier qu’il était déjà face à elle, la bloquant contre un mur. Si elle était seule, sans point de repère, elle aurait sans doute hurler ou chialer, mais là c’était différent. Ici, elle était Reine, alors elle ne permettrait pas à cet intrus de découvrir ses larmes. Elle sentit le mur sur sa croupe ainsi que l’étalon presque sur elle. Ses oreilles étaient plaquées dans sa crinière tandis qu’elle restait statique. Non, elle n’attaquerait pas en première, il en était hors de question.
« Vous pensez me faire peur ? Vous n’êtes qu’un moucheron sur ma croupe, très cher. » dit-elle, un sourire moqueur aux lèvres.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Gavroche en avait marre d'attendre qu'elle daigne l'attaquer. Alors il haussa un hypothétique sourcil, pinça ses naseaux, laissant ses dents se découvrir. Un sourire insolent aux lèvres, il ne bougeait pas vraiment, mais à sa réplique, il leva les yeux au ciel, excédé par cette peste de jument. Il envoya ses dents sur l'épaule de la jument baie pour la mordre jusqu'à sentir le sang couler dans sa bouche. Une fois ceci fait, il recula, satisfait, et il cracha le sang par terre avec insolence.

- Je t'avais dit de faire attention, ce serait dommage d’abîmer une telle beauté, dit-il avec un rire moqueur.

Sujet: Re: de crocs & de griffes Lun 3 Sep 2018 - 1:32

De crocs et de griffesG A V R O C H ELa peur commençait doucement à naître dans son esprit, son corps ainsi que son coeur : mais elle refusait de le montrer. Elle avait promit de rester forte, autant pour sa fille que son royaume. D’accord, elle n’était rien d’autre que la compagne d’un dominant, que sa seconde main ou son bras droit, mais elle savait parfaitement qu’elle avait des responsabilités. Des responsabilités qui restaient dignes d’une reine. Elle devait protéger le royaume de son amant, elle devait conseiller les jeunes juments gestantes, elle devait éduquer les poulains orphelins et surtout elle devait aimer son peuple entier. Bien sûr, c’étaient d’énormes responsabilités mais elle était prête. Prête à tout pour se montrer digne de cela. Soudain, une douleur. Du sang apparut sur sa magnifique robe baie et un brusque couinement sortit de sa bouche. Elle plaqua les oreilles en arrière tout en se cabrant rapidement et balançant les antérieurs vers l’étalon. Elle savait parfaitement qu’elle ne le toucherait pas, ce n’était pas son but. Elle avait de la haine qui naissait en elle, tandis qu’elle essayait de contenir sa rage. Rapidement, elle se reposa au sol, les yeux brillants de colère et les naseaux pincés, mais elle ne devait céder. Une reine ne devrait pas céder à un tel péché.
« Va-t-en, je ne le redirais pas deux fois. » dit-elle, en sortant de son piège rocheux. « Cet acte te coûtera cher, crois-moi. »
Brutalement, elle mordit là où elle pouvait attraper : c’est-à-dire le poitrail de l’étalon. Elle détestait ce goût de sang en elle, mais elle n’avait pas trop le choix. Elle devait se battre. Elle devait faire comprendre à ce mâle qu’il n’avait aucune place sur ses terres, sur les terres de son compagnon. La haine était en elle, mais la réflexion demeurait la même : elle devait rester elle-même. Finalement, elle se recula et monta sur un monticule de roche. Elle devait se mettre en hauteur, c’était impératif. Elle resta là, les oreilles en arrière, le sang roulant sur son épaule et l’adrénaline la rendant impératrice.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Sujet: Re: de crocs & de griffes Lun 3 Sep 2018 - 21:16

Un sourire machiavélique aux lèvres, il observait sa proie et surtout son chef d'oeuvre. Les oreilles cachées dans sa crinière argentée, il ne s'attendait pas à ce qu'elle réplique. Mais tout marchait parfaitement. Tout se déroulait comme il le fallait, tout était parfaitement calculé.

Il ne frémit même pas à la morsure de Nazz'ariah, mais au contraire, il fit claquer ses dents juste au-dessus de sa nuque en guise d'avertissement. Ce serait bien suffisant. Et quand elle monta en haut de sa tour de pierre, il lâcha un grognement de fureur.

- Dommage princesse, mais on se reverra, et à ce moment là, tu sauras, siffla-t-il en se détournant déjà, un sourire satisfait sur ses lèvres cendrées tâchées du sang de la jument baie.

Out

Sujet: Re: de crocs & de griffes Lun 3 Sep 2018 - 23:28

De crocs et de griffesG A V R O C H EDepuis toute petite, elle avait toujours cru que son père était le plus. Le plus grand. Le plus beau. Le plus intelligent. Et finalement, à son adolescence, elle se rendit compte que son père était devenu le plus mauvais, le plus bestial et surtout le plus méchant de tous. Il souillait tout ce qu’il touchait. Il brisait tout ce qu’il construisait. Et enfin, il anéantissait tout ce qu’il chérissait. Elle n’avait jamais réellement comprit pourquoi ni comment. Puis, en grandissant, elle avait fini par comprendre : il n’était qu’un mâle. Un mâle imbus de sa personne, un mâle perfide et un mâle qui ne connaît rien à la vie. Elle avait pourtant espéré que tout cela changerait, que rien arriverait à l’adolescence de son frère. Mais ce fut pire, bien pire. Et voilà qu’aujourd’hui, elle rencontrait cet étalon qui venait des Terres Orphelines. Car oui, maintenant, elle considérait que ces terres représentaient leurs habitants. Fifa n’était pas comme ça, certes. Mais qui ne dit pas que les autres étalons ne sont pas différents ? Qui ne dit pas qu’ils ne sont pas tous comme ce minable ? Personne. Elle se vengerait, c’est certain. Comment ? Elle ne savait pas encore, mais elle trouverait.
Elle était bien, là, sur sa tour d’ivoire. Elle était protégée de la perfidie de son adversaire. La petite précieuse détestait ce genre de personne. Elle avait parfaitement entendu et sentit le claquement de mâchoire du mâle au dessus de ses oreilles, mais elle ne dit rien, se contentant de frissonner et trembler intérieurement. Avouons-le, il la terrifiait. Tout comme son père et son frère l’avaient terrifiés lorsqu’elle était plus jeune. Finalement, elle claqua du sabot gauche et recula d’un pas. Là, elle ronfla des naseaux et soupira.
« La vengeance est un plat qui se mange froid. Mais surtout qui se mange à deux, sache-le. » dit-elle tout en lui tournant le dos.
Là, sans qu’il n’eut le temps de réagir, elle claqua sa queue sur ses cuisses et prit la poudre d’escampette. Elle démarra au quart de tour, balança ses postérieurs et partit au grand galop, loin de tout cela. Il fallait qu’elle s’en aille, histoire de se soigner, mais surtout oublier cet étalon. Il ne partirait pas de toute façon, alors elle le ferait pour lui.

-O.U.T-

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