Sujet: Une hirondelle à qui on a coupé les deux ailes. Sam 18 Aoû 2012 - 18:25
Spoiler:
C'était par une journée pluvieuse. Je suis né et mort par une journée pluvieuse. Est-ce l'ironie ou la bêtise, je ne sais pas mais je suis mort le jour de ma naissance. Le jour qui aurait été mon anniversaire, ma plus grand joie, mes plus beaux rêves. Vous savez, des rêves, je ne sais même pas ce que c'est. Je n'ai pas eu le temps d'en faire. J'ai entendu dire que c'était merveilleux d'avoir des rêves. J'ai entendu dire que les amoureux rêvait du bonheur et les malheureux de mort. Qu'est-ce que la mort? Je n'en ai jamais rien su. Je l'ai découvert avant d'en avoir peur. Peut-être est-ce un bien pour mal. Bien pour un mal. Je n'ai pas eu peur de mourir. J'ai eu peur car je ne savais pas ce qui m'arrivait, ni pourquoi s'est arrivé mais oui, je n'ai pas eu peur de la mort. Pourtant, je le suis car vous lisez ses mots sur une étrange pierre qui reçoit mes mots comme la terre l'eau. Je suis mort avant d'avoir pu goûter à la vie, je suis mort en ayant à peine toucher l'amour. Je suis mort sans avoir rencontré l'âme soeur et sans même avoir gouté l'eau et l'herbe. Comment cela peut-il bien se faire me demanderez-vous. Tout simplement car je suis mort à bout de 17heures de vie. Je n'avais même pas un jour. Ma mère avait souffert comme sa propre mère avant elle mais elle a survécu, elle. Mais comme quoi, une malédiction reste une malédiction. il fallait que quelqu'un meurt et ce fût moi. Je n'ai pas eu le choix. C'est ce grand cheval gris qui m'a tué. Il se prénommait Perjury. Je ne sais pas si c'était exprès, je ne pense pas que cela le soit. Ne lui en voulez, moi je ne lui en veux pas d'avoir pris ma vie. Je t'aime, maman et je veillerai sur toi avec Mamy. A bientôt tout le monde,
L'innocence de la vie, Raven.
Aarin
ÂGE : 25 PUF : Bloubalie MESSAGES : 986
SEXE DU CHEVAL : Grand garçon TERRITOIRE : Solitaire
Sujet: Re: Une hirondelle à qui on a coupé les deux ailes. Dim 2 Sep 2012 - 0:56
« ISBA. » « I cheat his secret »
║ Un corbeau croasse dans le ciel noirci par la nuit et le désespoir. Le cœur serré, je m'avance. Je passe ce portail une fois de plus. Combien de fois l'ai-je fait ? Je me suis habituée à de nombreuses choses, mais passer le portail du cimetière était... impossible. Je ne pouvais pas m'y habituer. Avancer comme si de rien était, c'est ce que je fais toujours. Mais lorsqu'il s'agit de franchir le portail noir et rouillé du cimetière, j'avance, tremblant presque, fiévreuse, la gorge nouée. Et cette fois-ci, je ne viens pas pour rien. Pas pour interroger un parfait inconnu sur le pourquoi du comment. Je ne viens pas pour une amie, ou pour une ennemie. Je viens pour elle, cette jument que j'ai aidé à mettre bas, dix-sept heures plus tôt. N'a-t-il eu que ce laps de temps, pour vivre ? Je marche, hésitant plus encore à chaque pas. Raven, ce nom dont je ne peux me détacher. Ce nom qui en dit si peu, et tant à la fois. Dix-sept, nombre maudit qui fit que ce pauvre petit ne put vivre plus longtemps. Il ne savait même pas ce que c'était de trotter, de galoper. Juste marcher. J'ai vu le pauvre petit tomber, et la masse sombre, comme une ombre, une simple ombre, s'enfoncer dans l'eau. Et tout ça par sa faute... Je vengerais le petit, je salirais la réputation du dominant. Commère que je suis, cela ne me dérangeait en rien de me prêter aux rumeurs et aux commérages. Je regardai les tombes. Océane, Afraid Again, Hypocamp'. Je déposais des fleurs sur la tombe de la première, mon amie... Une larme roula silencieusement sur ma joue et s'écrasa sur le sol, humidifiant la terre sèche à cet endroit. Je soupirais, perçant le silence. Je continuais de marcher, puis m'arrêtais devant la dernière tombe. Dans la pierre de marbre était gravée une inscription qui me fit déglutir.
RAVEN Fils de Geisha et Crazy Love
║ Je déposais un bouquet de fleurs parfaites, sélectionnées spécialement pour le petit, sur la terre encore fraîchement retournée. Je restais un moment ici, regardant la tombe avec un regard attristé, désespéré. Désolée.